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Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb

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Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Jeu 13 Oct - 14:47
           

Freezing words, burning memories
Calypso & Caleb

Avec l'impression de porter le poids du monde sur mes épaules, je poussais la porte de la salle du personnel. Elle était délicieusement vide à cette heure-ci, les enseignants ayant finis plus tôt préférant rentrer chez eux plutôt que de s'y attarder. Pour ma part, après une journée aussi longue, j'aimais m'y reposer pendant quelques minutes afin de prendre un thé (peu viril oui je sais, mais j'adorais celui à la menthe qui était proposé ici). Je m'affairais donc avec la bouilloire, contemplant d'un œil morne le jour commençant à s'assombrir par les fenêtres.
J'avais passé l'intégralité de l'après-midi à entraîner deux élèves aux dons particulièrement difficiles. Cela m'avait demandé une intense concentration et maîtrise de moi-même pour ne pas trop laissé échapper mon pouvoir. Dans un premier temps afin de les contenir, dans un second d'éviter de les assassiner. Les mutants du groupe Dang se divisaient en deux catégories: ceux qui avaient développé des pouvoirs à proprement dits dangereux, comme le mien, et ceux qui ne se maîtrisaient pas leur mutation, pouvant causer du tort aux autres et également à eux-mêmes. Or, ceux que j'avais eu il y a quelques instants faisaient partis de la seconde, mais semblaient aussi posséder une incroyable capacité d'insolence et de je m'en foutisme chronique. Pas de bol pour eux, ils étaient tombés sur le responsable le plus cool, mais également le plus tête de pioche du coin. Je ne les avais pas lâché avant d'avoir obtenu satisfaction sur leurs progrès, et j'ai bien cru qu'ils allaient me claquer dans les pattes avant la fin de la séance.

L'eau chaude siffla, me ramenant au moment présent. Je me versais donc une tasse fumante, et fatigué comme je l'étais, je n'entendis pas la personne pénétrer dans la salle. Le claquement discret de la porte me fit presque sursauter et je me retournais vivement.
Mon regard passa de la surprise à l'incrédulité en constatant qu'il s'agissait de la seule que j'espérais éviter. Calypso Delcour. Aussi enchanteresse que son prénom, la jeune femme possédait un visage angélique avec deux grands yeux de biches bordés de cils immenses dans lesquels j'aimais autrefois me plonger. Un petit nez retroussé que j'embrassais régulièrement. Une crinière de boucles auburn douces et soyeuses. Des jambes interminables que je... Bref vous aviez saisis le tableau.

"Bonjour" la saluais-je d'un bref signe de tête.

Je me sentis immédiatement bougon, taisant impitoyablement le frémissement de mes souvenirs encore à vif. D'un geste rageur, je déchirais le sachet avant de le mettre sans ménagement dans l'eau bouillante. Faisant mine de rien, je pris ma tasse et me dirigeais vers la fenêtre la plus éloignée de l'entrée, me demandant sincèrement pourquoi je n'étais pas foutu de faire comme tout le monde et de rentrer chez moi une fois ma journée achevée...


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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Ven 14 Oct - 1:12
           



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ft. Caleb

Il y avait des matins où la seule et unique pensée de Calypso était : « pas aujourd’hui. » Certains jours où L’affronter était plus aisés que d’autres, où la distance instaurée s’avérait plus facile à maintenir. Puis il y avait ces fois où elle s’éveillait en sursaut, le corps recouvert d’une sueur froide, les images de cette funeste journée se jouant encore et encore derrière ses paupières closes. Dans chaque entrelacs d’ombres, à chaque détour d’un couloir. La scène ressurgissait, aussi vive que si elle venait de se passer. Intemporelle et douloureuse. Un rappel constant du crime qu’elle avait commis. Dans ces instants de faiblesse, tout ce dont rêvait Calypso était de pouvoir se perdre dans Ses bras, de retrouver un soupçon de cette insouciance qui le caractérisait. Alors à défaut de ravaler sa fierté, à défaut de réparer les torts qu’elle avait sciemment créés, la mutante enfouissait le visage dans un vieux tee-shirt Lui ayant appartenu et, au bout de quelques heures, retournait affronter le monde réel. Avec cette seule et unique pensée : « pas aujourd’hui. » Par tous les Dieux, faites que je ne Le croise pas aujourd’hui.

Les réminiscences de ses cauchemars encore à l’esprit, la cryokinésiste déambula dans les longs corridors du Centre. Cette journée avait été fructueuse, mais épuisante sur les plans physiques et émotionnels. Calypso s’était engagée auprès de chacun de ses élèves à leurs premiers débuts, s’arrangeant pour avoir une entrevue privée avec eux afin de leur exposer les termes de leur relation. Ils pouvaient la joindre à n’importe quelle heure de la nuit et du jour, et elle s’engageait à leur répondre dans la foulée. Ils pouvaient lui poser n’importe quelle question sur le Centre, sur les mutants ou sur le groupe PSY, mais sa vie privée demeurait hors limites. Elle serait également prête à prendre le blâme à leur place s’il le fallait, du moment qu’ils demeuraient honnêtes avec elle. Et c’est à ce moment, généralement, que le relent lui pourrissait la bouche – l’arrière-goût âcre de la faute, du mensonge, de l’imposture. N’était-elle pas délicieuse d’hypocrisie, celle qui réclamait la vérité et qui ne distillait qu’un poison dans son sillage ? Les seuls à être au courant de cette divine comédie étaient la psychiatre, ainsi que les hauts responsables du Centre qui s’étaient chargés d’étouffer l’affaire. Mais cela ne rendait pas la chose moins ignoble ou moins dévastatrice.

Calypso poussa la porte de la salle du personnel, perdue dans ses mornes réflexions. Elle était tellement affairée à ruminer cette parcelle de noirceur qu’elle ne remarqua pas immédiatement Sa présence. Ce n’est que lorsqu’Il la salua sobrement qu’elle sursauta, tirée de ses songeries, comme prise en flagrant délit de… De quoi, au juste ? Caleb avait rapidement détourné le regard, s’absorbant dans la confection de son thé à la menthe et elle réalisa la profondeur du gouffre qui s’était créé entre eux. De son propre fait, évidemment, mais l’abîme n’en demeurait pas moins effrayant. Dans sa stupeur, Calypso était parvenue à garder des traits presque impassibles, et elle s’y raccrocha désespérément lorsqu’Il se retourna pour travers la pièce jusqu’à la fenêtre opposée. En silence, elle lui emprunta sa place auprès de la bouilloire et se servit du reste d’eau pour sa propre consommation. Elle hésita un instant sur le parfum, encore enivrée par le sillage aux effluves piquantes du mutant, et opta finalement pour un sachet aux agrumes pour trancher avec la menthe qui embaumait l’air. Avec des gestes nettement plus mesurés et lents, la mutante prépara l’infusion pendant que son esprit tournait à toute vitesse. Que devait-elle faire ? Que devait-elle dire ? Elle entrouvrit les lèvres, dos tourné, se reprit, hésita. Habituellement, la répartie ne lui manquait pas face à Lui, mais elle était épuisée par cette journée. Lasse de cette façade.

« Bonne journée, Caleb. »

En d’autres circonstances, elle se serait amusée à lui rappeler le nombre de fois où il était resté à traîner dans cette salle, à siroter ce même thé à la menthe. A une époque révolue, elle se serait même lovée dans ses bras en le laissant embrasser sa nuque avec un doux sourire. Mais cela faisait plusieurs mois que cette utopie était partie en cendres. Glacée jusqu’à la moelle, Calypso entoura la tasse de ses deux mains, luttant contre le besoin d’évacuer ce froid par le seul moyen qu’elle connaissait. Elle réprima le pouvoir qui affleurait à la surface de sa conscience, optant pour la fuite au lieu de l’affrontement. Elle ne se sentait pas capable de feindre sarcasme et impassibilité aujourd’hui. Pas aujourd’hui.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Ven 14 Oct - 16:27
           

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Calypso & Caleb

Comme je m'y attendais son accueil fut aussi glacial que le mien. Si ce n'était plus... Calypso excellait dans ce domaine.
Le regard toujours dérivant dans les ombres crépusculaires, je me fis entraîner malgré moi dans la myriade de souvenirs, auparavant bienheureux, qui n'avaient de cesse de me tourmenter aujourd’hui. Je n'étais pas d'un naturel fleur bleue, toutefois, j'avais véritablement aimé cette femme. D'un amour passionnel, que je n'offrais peu, voir jamais. Aly avait su se frayer un chemin dans ma vie, mon quotidien, avant d'y mettre fin abruptement, sans explications ni regrets apparents. J'avais pris le risque de n'appartenir à personne mais de confier une partie de moi à la jeune femme, qui l'avait brisé sans état d'âme.
J'étais en colère contre elle, un ressentiment qui ne voulait pas se déloger de mon esprit malgré mon désir de pardonner. A chaque fois que je la croisais brièvement au sein du Centre, que j'entendais son nom prononcé par d'autres ou que je retrouvais l'une de ses vieilles frusques chez moi, j'avais le palpitant qui se tordait douloureusement. Et je devais bien avouer que cela devait bien être la première fois de ma vie...

La sonnerie stridente de fin des classes retentit, suivie de près par le raclement de dizaines de chaises et le martèlement de centaines de pieds. Je jetais un coup d’œil ostentatoire vers ma collègue, toujours immobile devant la table, les mains crispées sur la tasse de faïence et le regard vide. Ma mâchoire se crispa imperceptiblement: elle avait la même expression que je lui connaissais lorsqu'elle avait des soucis. Je réfrénais donc l'envie de la prendre dans mes bras, et me contentais de faire un début de conversation d'une banalité affligeante. Histoire d'éviter de me retrouver sur une pente glissante, ce qui n'était pas une mince affaire avec la cryokinésiste.

"J'ai entendu que tu avais eu pas mal de nouveaux ces derniers temps, ils se sont bien adaptés?"

Je m'étais légèrement rapproché, avec un demi sourire sympathique mais tout en ayant du mal à rendre le regard rieur que j'abordais habituellement. Il allait pourtant bien falloir faire le deuil de notre relation passée et apprendre à travailler ensemble...
Je bus une nouvelle gorgée pour me redonner contenance et passais mes doigts dans ma chevelure trop longue qui me tombait dans les yeux.J'avais l'impression d'assister à l'une de ces scènes irréelles, dont chaque seconde semblait s'étirer péniblement pour passer à la suivante. Et cette satané question qui me brûlait la langue... Est-ce qu'elle fréquentait quelqu'un d'autre? J'aurais eu l'air pathétique de la poser, ce qui ne m'empêchait pas de de la tourner en boucle dès que j'avais le malheur d'évoquer Calypso en mon for intérieur. Je préférais toutefois avaler un sachet de clou plutôt que de passer pour un pauvre type incapable de l'oublier.


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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Ven 14 Oct - 17:56
           



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Prenant une profonde inspiration, Calypso rassembla ses forces pour quitter son immobilité : sortir de cette pièce était devenu une priorité, elle ne pouvait pas endurer sa présence en plus du harassement qui alourdissait ses épaules, minant son esprit. Elle avait cru que feindre de le haïr deviendrait plus facile avec le temps, mais cela lui réclamait toujours une quantité désespérante d’énergie. Le pire étant probablement qu’il ne s’en rendait absolument pas compte, se heurtant à ses traits figés et à sa voix glacée en ayant le sentiment qu’elle était devenue une toute autre personne du jour au lendemain. Ce qui était le cas, au fond. Néanmoins, son don pour la comédie n’était pas à négliger – Calypso avait toujours été naturellement douée pour ça. Et aujourd’hui, elle le payait au prix fort, s’enlisant encore plus loin dans le mensonge et les faux-semblants. Si la culpabilité n’avait pas sa peau, ce jeu malsain aurait sa raison. Tiraillée entre les souvenirs de leur relation et les cauchemars de son acte, la mutante perdait lentement le fil de ses pensées. Et comme cela lui arrivait depuis quelques semaines, elle sentit le bout de ses doigts se recouvrir d’une fine pellicule de givre. Sa perte de contrôle était la conséquence directe de son état, qu’elle se bornait à penser réglé depuis qu’elle en avait parlé avec la psychiatre. Toutefois, en d’autres circonstances, Calypso aurait été la mieux placée pour se conseiller la prudence. Il ne fallait pas sous-estimer le potentiel sauvage d’un pouvoir, quel qu’il soit, et une maîtrise parfaite était le seul moyen de se garantir un contrôle permanent. Elle l’avait eue, pendant un moment, cette main-mise totale… mais il lui échappait de plus en plus souvent.

Ce fut la voix de Caleb qui la tira de ses réflexions, l’aidant à réaliser ce qui était sur le point de se passer. La tasse n’avait pas encore été atteinte par la glace, aussi la reposa-t-elle avec un mouvement brusque sur la table. Réprimant la vague de froid, laissant le givre retourner à l’état liquide, elle serra les poings pour empêcher l’Inhumain de remarquer sa faiblesse. Pour autant, sa question demeura, dans l’attente d’une réponse. Elle lui jeta un rapide coup d’œil, révélant un profil austère. Il arborait un regard prudent, blessé, mais l’esquisse d’un sourire soulevait ses lippes. Où trouvait-il la force d’essayer d’apaiser leur conflit ? Une ombre passa dans les prunelles sombres de la cryokinésiste ; elle l’observa encore quelques secondes, et au travers d’un simple geste, celui de passer sa main dans ses cheveux, il ramena d’autres réminiscences. Cette fois où elle l’avait menacé de lui tondre sa crinière de surfeur, sous prétexte qu’elle prenait des allures de tignasse de sans-abri. Cette fois où, légèrement pompette, elle lui avait avoué que c’était l’une des choses qu’elle aimait le plus chez lui depuis plusieurs années. Cette fois où, suite à un pari perdu, elle avait pu le coiffer avec un horrible chouchou rose fuchsia. Cette fois où…

« Ne fais pas ça. »

Reprenant la tasse d’un geste rapide, elle s’éloigna d’autant de pas qu’il s’était rapproché, fuyant sa seule aura. La voix de Calypso claqua dans le silence, déversant son lot d’intempéries et de glace. Sa mémoire ne pouvait pas interférer avec la situation présente : elle n’était plus en mesure de lui apporter ce dont il avait besoin, tout ce qu’elle pouvait faire c’était lui rendre sa liberté.

« Tu n’en as pas assez, de faire autant d’efforts ? » Il n’y avait nulle violence dans sa verve, nulle animosité. Juste un sarcasme pesant et un froid blessant.  Un soupir désincarné, et elle reprit : « Il n’y a plus rien à sauver : tu perds ton temps, Caleb. » Elle haussa une épaule, portant le thé encore brûlant à ses lèvres. « Tu n’as rien de mieux à faire ? »

Après plus d’une décennie à le fréquenter, Calypso savait parfaitement comment le pousser à bout et jouait son rôle à la perfection. Et chaque fois qu’elle le voyait céder à la colère face à ses remontrances, elle soupirait intérieurement de soulagement. Peut-être qu’un jour, il la haïrait suffisamment pour l’ignorer complètement… Peut-être qu’un jour, elle n’aurait plus besoin de s’enfermer dans ce carcan de reine de glaces, simplement pour affronter son regard inquiet. La mutante, évitant sciemment la silhouette de son interlocuteur, posa les yeux sur la porte de la salle. Sortir était toujours sa priorité, et dès qu’il lui laisserait quelques secondes de répit, elle s’en irait.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Ven 14 Oct - 21:12
           

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Sa voix, aussi mélodieuse que le chant d'une rivière, sonna pourtant comme un glas. Je ne m'attendais pas à tant de dédain. Chacune de ses phrases vint se ficher telle une flèche glaciale directement dans ma fierté, la réduisant en charpie informe. Le sourire affiché jusqu'à maintenant se transforma en un rictus forcé, tandis que mes phalanges blanchirent sur la tasse que je tenais. J'étais à deux doigts de la faire exploser. Aly avait toujours été la plus douée pour me pousser à bout. Elle connaissait la moindre faille, faiblesse et accroc dans mon armure de patience.
" Là tout de suite... Non. J'attends de gentiment finir mon thé" je levais le récipient avec un clin d’œil, mimant un toast impromptu "Mais en effet nous ne sommes pas obligé de discuter comme des adultes civilisés. Se regarder dans le blanc des yeux est tout à fait envisageable pour ma part!"

Insolent, je bus une nouvelle gorgée, et plantais franchement mes prunelles claires dans les siennes en haussant un sourcil provocateur. Je me comportais comme un sale gosse, mais c'était la seule parade qui me convenait. J'aurais pu d'ailleurs rester longtemps ainsi, mais le karma en décida autrement.
Une sirène lancinante se mit à hurler, nous perçant les tympans. Nous savions ce qu'elle signifiait : quelque chose de grave était arrivé, demandant le confinement des mutants dans les bâtiments où ils se trouvaient en ce moment même. Je posais immédiatement ma tasse d'un geste brusque et fonçais en direction de la porte. Des cris et des bruits de cavalcades se faisaient entendre dans le lointain. Indécis, je choisissais finalement de fermer la porte à double tour avant d'éteindre l'interrupteur de la salle et de me ruer à la fenêtre. J'ignorais délibérément Calypso. Il fallait que je garde la tête froide.
Rien d'anormal n'apparaissait dehors pour le moment, mais cela ne signifiait rien. J'attrapais vivement mon portable afin d'appeler Jesse qui devait déjà être sur place avant de constater l'écran noir. Incapable de feinter plus longtemps, je me tournais vers la jeune femme en demandant d'un ton pincé.

"Tu as ton portable? Il faut que j'appelle quelqu'un, savoir ce qui se passe."

Je sentis mon instinct de protection me submerger comme une vague lorsque je daignais enfin la regarder. Peu m'importait qu'elle me haïsse pour une obscure raison, jamais je ne laisserais quoi que ce soit lui arriver. Nous avions vécus trop de choses pour que j'imagine Calypso disparaître de mon paysage, aussi loin pouvait elle être en ce moment. Pour autant je gardais une moue impassible et concentrée sur les évènements. Je ne savais pas de quoi il en retournais, et dans notre formation on nous avait appris à envisager toute éventualité.
Je me rapprochais de la jeune femme, entrant dans son espace vital avec effronterie, sans me soucier des reproches qu'elle pourrait me faire. Cela faisait des mois que je n'avais pas été aussi proche d'elle physiquement, et mon regard dévia pendant quelques secondes sur ses lèvres avant de me gifler mentalement. L'heure n'était pas aux amours déchus.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Dim 16 Oct - 3:17
           



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Calypso, malgré son refus d’observer le mutant, fut toutefois parfaitement consciente de l’ombre blessée qui avait dû passer dans son regard. L’effet avait bref, silencieux, mais elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il avait existé l’espace d’une seconde. Puis Caleb reprit la parole, dissimulant sa douleur au travers d’un sarcasme insolent et d’une œillade provocatrice. Levant les yeux au ciel avec un soupir franchement appuyé, la cryokinésiste consentit à lui rendre son regard en haussant un sourcil. Etait-ce là tout ce dont ils étaient capables à présent ? Elle se savait responsable de ce désastre – entièrement, même – mais la déchéance était étrangement plus difficile à contempler de son siège. Aux premières loges pour la fin du monde. L’ignorance de Caleb lui permettait d’avoir l’illusion qu’elle ait joué un tout autre jeu pendant ces années, qu’elle ne l’ait jamais réellement aimé sans doute. Puisqu’il ne savait pas quel sombre secret elle dissimulait, il ne pouvait pas comprendre son geste. Et en un sens, Calypso espérait que de cette incompréhension pourrait naître à son encontre une colère si vive et si pure qu’elle l’éloignerait un jour d’elle. Pourtant, il persistait à revenir, à essayer, forçant la Pennsylvanienne à redoubler de cruauté. Le pire étant que chaque fois qu’elle ne s’en pensait pas capable, les mots sortaient finalement d’eux-mêmes. Comme si cette habitude de repousser ses proches s’était ancrée tellement loin dans son âme qu’elle finissait par exsuder par tous les pores de sa peau. Poison virulent, létal aussi bien pour la vipère que pour ses proies, il frayait son chemin en dépit des glaciers barrant son cœur. Elle entrouvrit les lèvres pour en distiller un nouvel échantillon lorsqu’une sirène stridente balaya le Centre.

Deux pensées s’affrontèrent alors en la mutante : la professionnelle, qui s’inquiétait des événements ayant provoqué ce signal d’alarme, et la personnelle, qui réalisait avec angoisse le confinement imminent. Rester dans la même pièce que Lui pendant elle ne savait combien de temps… Et au moment où elle s’avançait, délaissant sa tasse sur le rebord de la table, Caleb s’avançait vers la porte pour jeter un coup d’œil dans le corridor. La jeune femme eut l’espoir fugace qu’il tente de se soustraire à sa présence, mais il avait toujours fait preuve de plus de courage qu’elle ; le cliquetis caractéristique d’un verrou la fit sursauter.

« Qu’est-ce que tu fais ? » Question rhétorique, qui avait jailli d’entre ses lèvres pincées sans qu’elle ne puisse la retenir. Tout du moins était-elle parvenue à camoufler la détresse dans sa voix. « Je connais la procédure, mais – » « Tu as ton portable? Il faut que j'appelle quelqu'un, savoir ce qui se passe. »

Il l’interrompit sans se soucier de ce qu’elle pouvait raconter – elle-même savait parfaitement que les consignes devaient être suivies à la lettre, justement pour éviter les débordements de situation. Pour autant, l’idée d’être obligée de porter ce masque pendant plusieurs heures lui donnait des sueurs froides. Sans compter le fait qu’elle n’avait jamais réellement apprécié l’enfermement. Claustrophobe, Calypso ? Légèrement, sans doute. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés ensemble dans une pièce fermée, elle avait frôlé une hystérie bénigne. Et sans Caleb pour l’aider, elle n’était pas certaine de garder son sang-froid. Encore moins de parvenir à le combattre. Se mordant les lèvres, elle porta une main à la poche arrière de son jean. Renouvela le geste avec la seconde. Chercha dans sa veste. Ses traits trahirent pour une fois ses émotions.

« Je l’ai oublié dans la voiture. »

C’est là qu’elle réalisa, en relevant le regard, de la soudaine proximité qu’il lui imposait. Elle était étrangement parvenue à en faire abstraction, mais cela n’avait pas duré bien longtemps. Elle leva instinctivement une main pour l’empêcher d’approcher davantage, reculant dans le même mouvement. Sa hanche heurta le coin de la table, la secousse précipitant sa tasse au sol. Dans le réflexe de vouloir l’attraper au vol, Calypso oublia brusquement son contrôle et le liquide qui menaçait de se déverser gela instantanément. L’objet lui échappa pour se fracasser sur le sol. Elle étouffa un juron, s’agenouillant aussitôt pour récupérer les débris – c’était plus facile de se concentrer sur ça que sur le reste. Pour éviter qu’il ne la rejoigne, la mutante leva sa main libre en guise d’avertissement.

« Éloigne-toi, ça vaut mieux. » Ce n’était pas une menace, parce qu’elle ne l’aurait jamais attaqué de cette façon, mais il venait d’avoir la preuve que son pouvoir lui échappait. Mieux valait éviter qu’il ne soit blessé durant le confinement. Calypso reprit sa tâche en fronçant des sourcils. « Il n’y a rien de plus à faire, c’est cassé. » Tout comme eux. Tout comme elle. Fêlée de façon irrémédiable. « Tu peux retourner jouer à l’adulte civilisé de l’autre côté, si ça te chante. »

Nouvelle rebuffade, prononcée sur un ton glacial et pourtant totalement posé. Si sa voix demeurait égale, ses gestes s’accélérèrent de façon perceptible, cherchant à récupérer les morceaux de thé gelé et de porcelaine plus rapidement. Et forcément, ce qui devait arriver arriva. Cette fois, Aly ne put réprimer l’injure, portant immédiatement le doigt blessé à sa bouche dans une grimace. La blessure n’était guère profonde, néanmoins le sang s’était rapidement répandu. C’était plus impressionnant que douloureux, à dire vrai – comme les coupures au front ou au visage, généralement.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Dim 16 Oct - 15:31
           

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Calypso & Caleb

Merde. Calypso n'avait pas non plus son cellulaire. Nous étions donc bloqués ensemble, enfermés à double tour. De mon fait il est vrai, contre notre volonté probablement... Quoique, était-ce vraiment le cas de la mienne? Cela faisait des années lumières que nous ne nous étions pas retrouver seuls plus de cinq minutes dans la même pièce, préférant tous deux s'esquiver autant que nous le pouvions. Et aujourd'hui nous devions rester nous confronter l'un à l'autre pendant une durée indéterminée jusqu'à recevoir un feu vert ou qu'un collègue vienne nous chercher? Il y allait certainement avoir un mort... Et j'avais bien dit "un"!
La jolie responsable me paraissait encore plus perturbée que moi à cette constatation. Anormalement même, et quelque chose me soufflait que je n'y étais pas étranger. Loin de moi l'idée de me vanter, néanmoins une bouffée de satisfaction me parcourue. Elle s'éteignit bien vite en la voyant se reculer, comme si elle craignait que je ne la morde. Maladroite, comme il lui arrivait parfois me souvins-je, la tasse lui échappa et se brisa. Et son état de nerf me fut clairement confirmé: Calypso ne perdait jamais la maîtrise d'elle-même, sauf lorsque des émotions négatives l'envahissaient jusqu'à la submerger. En la la voyant penchée ainsi, une mèche folle lui balayant les yeux, les mains légèrement tremblantes et sûrement gelées, la colère m'animant jusqu'alors s'évanouit aussi vite qu'elle était apparue. Je la trouvais belle. Comme toujours. Brillante d'un éclat de vie fragile qui la nimbait pourtant d'une force peu commune.
Pensif, je décidais de ne pas insister ni de répondre lorsqu'elle m'envoya paître, la regardant s'agenouiller pour ramasser les débris de faïence qui me rappelaient d'une façon dérangeante mon état lorsqu'elle s'était séparée de moi. Évidemment, malgré tous ses efforts pour balayer cet incident au plus vite, l'un des éclats lui entailla la main. La jeune femme porta son doigt blessé à sa bouche.

"Aly..." je luttais contre la crampe douloureuse qui se tordit quelque part dans ma cage thoracique. Je n'avais plus prononcé ce surnom depuis tant de temps... "Laisse-moi regarder, viens là."

Je rendais les armes. Sans tenir compte de ses éventuelles protestations, je m'accroupis à ses côté et ma grande main se referma sur la sienne, fine et glacée, pour approcher la coupure qui suintait d'un liquide vermeil de mon regard. Ce n'était pas profond mais gênant. J'attrapais prestement l'une des serviettes à côté de la bouilloire et enveloppais la peau tendre d'un geste doux mais ferme. Son parfum me sauta au visage. Pétillant. Féminin. Sensuel. C'était une vraie torture.

"Arrête un peu de râler et assieds toi. On est coincé ici de toute façon alors autant faire contre mauvaise fortune bon cœur." grommelais-je d'un ton faussement bourru.

Après avoir vérifié que mon bandage improvisé tenait le coup, je me relevais en me passant encore une fois la main dans les cheveux. J'avais besoin d'une cigarette. Tout de suite. Je savais que l'alarme incendie ne fonctionnait pas vraiment dans la salle, puisqu'elle avait été débranchée par mes bons soins trois jours auparavant. Mécaniquement je coinçais donc une camel entre mes lèvres, l'allumais, et tirais dessus comme un plongeur sur son détendeur.

"Je nettoierais tes bêtises tout à l'heure." lui fis-je devant son haussement de sourcil dubitatif et familier.

A tranquilles enjambées, je me dirigeais ensuite vers l'une des fenêtres pour tenter de percer l'obscurité qui serait bientôt complète. De rares silhouettes se dessinaient ici et là, et je reconnus sur eux l'uniforme des Sentinelles. Pour quelqu'un qui préférait se trouver au cœur de l'action, voir ses collègues se charger de toute l'affaire était d'une frustration insoutenable. Un coup d'oeil vers mon ex compagne relativisa toutefois mon point de vue. Si elle en avait besoin au moins je serais là...

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Mar 18 Oct - 2:38
           



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L’exercice était éreintant : repousser, frapper, fuir, repousser, frapper, fuir. La routine s’était inscrite au travers de ces derniers mois avec la régularité d’un coucou suisse, laissant à Calypso un arrière-goût amer à chaque fois qu’elle se détournait finalement du mutant. Elle ne lui laissait pas le temps de percer ses défenses, s’esquivant dès lors que la situation menaçait d’échapper à son contrôle. Tout ce qu’elle lui servait, c’était ce poison abject et faux, qu’elle maîtrisait pourtant à la perfection. Elle lui donnait l’impression que plus rien n’avait d’emprise sur elle, ni ses regards, ni ses expressions qu’elle connaissait par cœur, ni sa voix, ni son odeur. La plus grosse partie de son mensonge était réservée à cette imperméabilité des sens. Pourtant, aujourd’hui elle ne pouvait pas fuir sous prétexte que cela devenait trop difficile à gérer. Elle devait rester là, suivre les mesures de sécurité, et ronger son mal en patience. Ce qui aurait pu être nettement plus facile s’il ne s’entêtait pas à… à être lui-même. Prévenant, désinvolte, attachant et agaçant de détermination. Mais là encore, elle aurait sûrement pu y parvenir. Avec beaucoup d’efforts. Sauf qu’il avait fallu qu’il prononce ce nom. Aussitôt, son cœur s’était comprimé à lui couper le souffle, la privant de réplique bien sentie. Pour une fois, la cryokinésiste se tut, laissant l’homme l’approcher et constater les dégâts, avant d’entourer une petite serviette autour de la blessure.

« Je ne sais pas si… C’est prudent… » murmura-t-elle sombrement en fuyant son regard, mais en demeurant immobile.

Aussi bien pour lui que pour elle. Calypso n’aurait jamais laissé son pouvoir blesser Caleb, néanmoins le risque zéro n’existait pas à l’heure actuelle. Tant de choses minaient sa concentration et sa maîtrise qu’elle n’aurait su dire quel degré de contrôle elle possédait. Pourtant, quand il posa sa main sur la sienne, l’enveloppant d’une chaleur familière, elle soupira doucement de soulagement. Ayant littéralement fuit tout contact physique avec lui depuis des mois, elle en avait pratiquement oublié la sensation. Même si les larges paluches du mutant étaient calleuses, abîmées par des années de travail, même si elles faisaient presque deux fois la taille des siennes… Il avait toujours agi avec la même prudence à son encontre. Une douceur apaisante, une prévenance qui la surprenait toujours autant. Supposer qu’un homme aussi imposant que Caleb soit brusque n’était en rien étonnant au fond. Mais c’était tout le contraire. Ça l’avait toujours été avec elle. Se laissant bercer par ses attentions, sa chaleur et sa voix, Calypso ferma brièvement les yeux – elle aurait pu rester là des siècles, dans un silence révérencieux, à oublier le reste du monde. Cependant, il finit par s’éloigner, et une nouvelle vague de froid la parcouru : c’était fini. Elle rouvrit les prunelles sur le carnage de la tasse brisée, acceptant sa défaite et se relevant lentement à son tour.

Pendant qu’il s’éloignait, elle le détailla en se demandant si un jour, elle parviendrait à ne plus ressentir tous ces sentiments à son encontre. L’amour, bien évidemment, qui lui brûlait les veines dès qu’il était proche. La confiance, inébranlable en dépit de la situation actuelle. La honte, parce qu’elle se refusait à lui admettre son crime. Et le chagrin, qui se suspendait à son cœur comme un pendu à sa branche. Il y avait une multitude d’autres choses qui se pressaient en elle quand Caleb lui parlait, quand il la regardait ou simplement quand elle l’apercevait au loin : néanmoins, elle s’efforçait depuis si longtemps de les refouler que Calypso craignait qu’elles ne reviennent avec une puissance dévastatrice si elle leur en laissait l’occasion. Et cette fois-ci, elle ne pourrait pas les repousser. Elle posa sa main intacte sur la blessée, venant s’appuyer sur un fauteuil sans toutefois y prendre place. Ce fut presque sans surprise qu’elle le vit allumer une cigarette, alors qu’elle savait qu’une alarme incendie était normalement installée dans cette salle. Telle qu’elle le connaissait, il avait dû la débrancher. C’était probablement à cause de ces « dysfonctionnements » surprises que le service de manutention du Centre faisait des heures supplémentaires tous les mois. Sa remarque arracha un froncement de sourcil à la mutante.

« Ce ne sont pas des… » Elle se mordit la langue : vieux réflexe. « Laisse tomber. » Il fallait qu’elle se reprenne. Faiblir en sa présence n’était pas la meilleure chose à faire. « Je suis sérieuse, tu sais. Tu devrais arrêter de faire… » Elle leva sa main libre, signant l’air. « De faire tout ça. D’être comme ça. » D’être toi. C’est possible, ça ? « Tu ne pourras pas arranger les choses. Laisse le passé où il est, Caleb. Crois-moi, ça vaut mieux pour tous les deux. »

La mine sombre, elle laissa sa main retomber contre son flanc en lui renvoyant un regard ferme. Et en prononçant ses derniers mots, Calypso s’imagina la réaction prochaine du mutant : depuis quand était-ce à elle de décider ce qui était bon pour eux ? Depuis quand avait-elle gagné le droit de diriger leurs vies sans son consentement ? Il aurait eu raison. Elle ne lui avait pas laissé le choix, ce jour-là. Elle l’avait simplement rejeté parce qu’elle n’était plus capable de se regarder dans un miroir après… Après ça. Alors affronter son reflet dans le regard de l’homme qu’elle aimait ? Elle en crèverait, c’était certain.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Mar 18 Oct - 16:00
           

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Jusqu'ici Calypso n'avait jamais usé de son pouvoir contre moi. Je l'avais déjà vu à l’œuvre évidemment: cristallisation, froid intense, tempête de glace... Elle était capable de produire des choses terrifiantes, pouvant détruire tout ce qui se dressait sur sa route. Au contraire, Aly s'amusait souvent aussi à produire de jolis dessins étincelants qu'elle projetait dans l'air au-dessus de nos têtes, les faisant danser dans la pénombre lorsque nous nous trouvions tous les deux au lit. Cela m'apaisait de la regarder s'amuser et se ravir de la délicatesse des traits de glace. Elle ressemblait alors à une petite fille devant des vitrines de Noël contemplant des montagnes de jouets avec envie.
Mais cette belle innocence avait laissé place à des traits fermés, crispées, presque désemparées. Ce que je lisais dans ses yeux ressemblait davantage à de la tristesse que de la colère et provoquait chez moi une incompréhension profonde et désabusée.

"Je ne cherche pas à arranger les choses Calypso, j'ai un peu plus de fierté que ce que tu as l'air d'imaginer."

Je tirais une nouvelle bouffée, laissant échapper des bribes de fumée qui s'entortillaient dans la lumières des suspensions tout en restant solidement campé sur mes pieds. Luttant contre la froide fureur s'insinuant dans sous mon crâne et la peine se distillant dans mes veines. Hors de question pour moi de retourner dans le pathos de "l'après".

"Je ne t'ai jamais harcelé, ou couru après. Ce n'est pas moi non plus qui ait décidé du confinement pour me retrouver avec mon ex compagne qui me fuit depuis des mois sans explications après des années de vie commune."

Je parlais d'une voix dure et froide, conscient de l'impact de mes propos. C'était ainsi que je faisais face lorsqu'on me blessait: je ripostais en touchant les cordes sensibles. Malgré tout je savais que mon pauvre cœur d'amoureux transi était loin d'être guéri. En deuil, c'était certain, mais je n'avais pas eu de point final net et précis, pas de discours de rupture: un simple "c'est finis". Deux mots anéantissant impitoyablement toute un pan de ma vie et les projets que nous avions imaginés.

"Tu ne penses pas que tu pourrais me dire après tout ce temps, le pourquoi?"

Mon ton était toujours calme, et je me rapprochais de quelques pas de la jeune femme, réduisant notre distance physique. Toujours avec l'impression qu'elle se trouvait pourtant à des années lumières de moi.

"Si tu voulais vraiment cesser toute interaction entre nous c'est assez facile: dis moi que tu n'étais plus amoureuse. Que tu n'éprouves plus rien. Je me ferais une raison et sans jouer au psychopathe que tu sembles dépeindre."

Mon poing était tellement serré qu'il me faisait mal. Je m'empressais de l'enfouir dans ma poche de jean, peu désireux de laisser paraître une quelconque tension. J'essayais de capturer son regard de jais dans le mien, y cherchant de vaines réponses. Je ne mentais pas: si cette relation n'avait été qu'un mythe, une illusion dont je m'étais bercé, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Je ne forcerais pas quiconque à m'aimer contre son gré.


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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Mer 19 Oct - 1:11
           



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Calypso avait longtemps cru qu’il était plus facile de repousser les gens que de leur faire confiance. Cette certitude lui était venue à force d’expériences personnelles et du haut de ses trente ans, elle n’aurait jamais pensé remettre cela en cause. Cependant, force lui était d’admettre que cette loi universelle ne prenait pas avec Caleb. Il n’y avait qu’à remarquer l’aisance avec laquelle elle retombait dans les vieux schémas, se laissant berner par l’attitude presque désinvolte qu’il parvenait à afficher en dépit des circonstances. Il suffisait d’un rien pour qu’elle ait l’impression que le temps se soit suspendu des mois auparavant, pour ressentir à nouveau cette chaleur réconfortante s’épanouir dans sa poitrine. Néanmoins, l’effet ne durait jamais, se dissolvant dans les minutes qui suivaient en lui laissant l’impression d’y avoir laissé un morceau de son âme. Invariablement, Calypso reprenait ses esprits, s’arrachant au doux rêve pour s’enfermer dans sa forteresse de solitude et redoublant de vigilance par la suite. Evidemment, sa prudence était rarement suffisante, mais qu’y pouvait-elle ? Caleb représentait une partie de son existence, un pan entier, dont elle ne pourrait jamais se détourner. Leur séparation avait beau remonter à plusieurs mois, les sentiments de la mutante n’avaient guère évolués le concernant. Ce qu’elle avait ressenti pour lui, ce qu’elle ressentait n’avait pas d’équivalent et n’en aurait probablement jamais. Voilà aussi pourquoi elle évitait de jeter un œil trop curieux sur la vie de son ex compagnon, refusant de savoir si d’autres femmes étaient tombées sous son charme et s’il parvenait à tourner la page.

Finalement, il l’interpella directement, réclamant une explication. Les échanges assassins et froids ne lui suffisaient plus, les esquives n’étaient plus possibles à cause de ce confinement. Ne lui devait-elle pas la vérité, par respect pour tout ce qu’ils avaient vécu ? Sans doute. Cependant, c’était plus que ce qu’elle n’était capable de fournir. Et quand bien même Calypso tenta-t-elle de formuler ses premiers mots qu’il reprit, réduisant la distance entre eux de quelques pas. Elle entrouvrit les lèvres et les referma aussitôt, frappée par les mots qu’il venait de prononcer. Lui dire qu’elle ne l’aimait plus ? Qu’elle n’éprouvait plus rien à son encontre ? Si c’était là sa seule chance de l’éloigner à jamais, pourquoi ne parvenait-elle pas à lui mentir sur ce point aussi ? Elle avait beau tenter de fuir son regard, ses prunelles guèdes ne cessaient de retrouver les siennes. Comme percée à jour, la cryokinésiste sentit ses pommettes s’empourprer à cause de l’afflux de sang ; ce dernier battant furieusement à ses oreilles, elle secoua doucement la tête et fit un pas en arrière, quittant son appui contre le fauteuil.

« Je ne vois pas ce que ça t’apporterait : quoi qu’il y ait pu avoir, j’ai pris la décision de te laisser derrière. Tu devrais faire de même. »

Elle ne lui répondrait pas. Elle ne le pouvait pas. Parce que cette fois, Calypso se savait incapable de prononcer le moindre mensonge. Prise au dépourvu par les sentiments qui affleuraient en elle, menaçant de la submerger toute entière, la jeune femme passa une main dans sa crinière auburn. Elle soupira doucement, reculant à nouveau vers la porte, cherchant une échappatoire à cette situation hors de contrôle. Un autre type de chaleur se déversait dans ses veines, lui donnant le sentiment d’être une sorcière offerte aux flammes. Elle coula, involontairement, un regard vers le mutant. Ne me demande pas ça, je t’en prie. Je t'en supplie.

« Je ne peux pas faire ça. »

Et sans lui donner plus d’explications, Calypso se détourna pour marcher rapidement vers la seule issue de cette pièce. Elle connaissait le protocole – sûrement mieux que Caleb, dans le fond – mais elle ne pouvait pas affronter ce confinement en sa compagnie. Le stress de ne pas savoir les raisons de l’alerte, couplée à sa propre culpabilité qui la rongeait dès qu’elle était proche de son ex compagnon rendait la tâche impossible à ses yeux. S’il la poussait dans ses retranchements, elle n’était pas certaine de ce qu’il pourrait arriver. Parviendrait-elle à le repousser, d’une dernière tentative désespérée ? Pour l’empêcher de la suivre, ce serait peut-être sa seule option. Elle s’arrêta, la main posée sur la poignée, prête à la déverrouiller.

« J’ai rencontré quelqu’un, Caleb. » Sa voix s’éleva alors qu’elle lui tournait le dos. « Il m’a aidé à réaliser qui j’étais réellement. Il s’est passé… » Calypso gardait un ton égal, quand bien même ses tripes se tordaient et ses yeux la brûlaient. « Je ne peux pas revenir en arrière. C’était toi ou lui. » Et le choix s’est fait sans mon consentement. « Je ne pouvais pas t’offrir ce que tu voulais. » Je ne pouvais même plus te regarder en face ce jour-là, tu te souviens ? Ni les jours suivants. « Quel bon serait-il ressorti de cette relation ? » Elle tourna le verrou, prête à travers le Centre au-devant du danger plutôt que de passer une minute de plus ici. « Je t’ai rendu ta liberté, Caleb : passe à autre chose. »

Elle n’était pas parvenue à lui mentir. C’était une partie de la vérité, tournée de façon à le blesser sans trop en dévoiler. Des années plus tôt, une rencontre avait changé sa vie pour le meilleur… et elle en avait laissé une autre briser ce rêve. Qui était-elle pour lui imposer le fardeau de ce crime ? Calypso actionna la poignée : elle fuirait plutôt que de perpétuer cette mascarade.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Mer 19 Oct - 15:34
           

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Elle était bonne actrice, je devais bien le reconnaître. Mais elle avait l'air d'oublier que je me rappelait de bon nombre de ses tics, ces petits indices corporels qui survenaient lorsqu'elle mentait. Calypso semblait toujours sur la fuite quand elle me regardait dans les yeux pour délayer ses mensonges, c'était ce qui m'alertait la plupart du temps, et ce que je trouvais adorable, cette incapacité à me cacher les choses... La mutante avait d'ailleurs eu exactement la même réaction les jours précédents notre rupture. La compagne vive et tendre qui se tenait à mes côtés s'était brusquement transformée en étrangère distante, esquivant mes attentions et la plupart de mes contacts physiques.

"Tu joues la carte de la facilité Aly!"
lui répondis-je avec une colère étouffée "La seule décision que tu as prise fut de fuir, tout simplement. Encore une fois tu ne réponds pas à ma question, tu préfères me laisser avec tes explications nébuleuses, comme si ça devait me suffire..."

Je la vis se poster devant la porte, prête à partir malgré les règles très strictes, prête encore une fois à disparaître dans les méandres du Centre pour ne pas se mettre face à ses responsabilité, à moi. Pourtant, je ne m'attendais pas du tout au discours qu'elle tint.
C'était toi ou lui.
Mon cœur descendit en chute libre dans la poitrine tandis que mes synapses s'affolaient sous l'influx d'adrénaline parcourant mon cerveau. Quelque part dans mon esprit une ligne se tordit avant de se rompre, fine limite entre la maîtrise de soi et le laisser aller. Je sentis mon pouvoir affleurer, poison destructeur et impitoyable, que je m'efforçais de refouler. Les tempes battantes à toute vitesse, je me précipitais à sa suite pour claquer brusquement le battant avant qu'elle ne le franchisse.

"Qui?"

Ma voix me paraissait déformée, assourdie, aussi grave qu'un grondement. Je m'étais préparé à beaucoup de choses. J'aurais pu en accepter davantage également. L'éventualité qu'elle ait refais sa vie depuis m'avait même traversé l'esprit. Mais la trahison alors que nous partagions encore tout, alors que nous dormions dans les bras l'un de l'autre, que je m'imaginais fonder notre famille... De sa part cela me semblait un mauvais scénario de science fiction. Le genre de blague glauque qui faisait ressortir les pulsions les plus sombres m'habitant, ne me rappelant que trop mes années d'adolescences. Une partie de moi désirait ardemment que la jeune femme me donne le nom de celui qui avait eu les mêmes privilèges que moi. D'un autre côté je ne pouvais que vouloir qu'elle le taise car j'étais totalement incertain de l'état dans lequel je mettrais le type... Fierté mal placée ou égo désespérant, je m'en fichais bien, ce que je savais c'est que je le retrouverais d'une façon certaine avant de lui coller une danse. Tout au mieux.
Je baissais les yeux vers Calypso, décelant un soupçon d'inquiétude et d'effarement dans son regard de biche. Était-ce dû à sa révélation ou à ma réaction? En m'efforçant de me calmer, je décollais la main de la porte, restant obstinément adossé devant et me rallumais une blonde. La nicotine s'engagea furieusement dans ma trachée, détendant un peu mes nerfs malmenés.

"C'est la première fois que tu me donnes une raison, vraie ou non, à ton départ. Alors va jusqu'au bout: c'était qui?"

Je tentais tant bien que mal d'adoucir mon regard, mais je ne savais pas tricher aussi bien qu'elle et ma voix gardait la dureté d'un éboulement de rocaille furieux.



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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Jeu 20 Oct - 5:11
           



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Caleb la connaissait depuis… Plus de dix ans, déjà. Ils étaient arrivés au Centre à la même période, à quelques mois d’intervalles et en dépit de leurs dons très différents, s’étaient retrouvés liés par ce nouvel état. La mutation avait été leur point de départ, mais pas la base de leur amitié. D’abord mal assurée avec son don, la jeune femme avait préféré garder ses distances auprès de la gente masculine, même s’il ne la laissait pas indifférente. Plus tard, elle s’était amourachée d’un autre Inhumain, et ce n’est qu’en ressortant de cette relation qu’elle a eu la surprise de découvrir l’intérêt du beau blond pour elle. D’amis sincères, ils étaient devenus des partenaires de vie avec une facilité déconcertante. Tout était facile avec Caleb, tomber amoureux, faire confiance, construire un futur. Ce n’était qu’une fois éloignée de son étreinte qu’elle le réalisait. Alors oui, il la connaissait, néanmoins Calypso espérait que l’ardeur avec laquelle elle le repoussait finirait par le décourager. C’était se borner de douces illusions, au fond, elle le savait bien. Il n’y avait pas plus têtu qu’un Barlowe… sauf une Delcour. Elle sursauta violemment lorsqu’il referma brusquement la porte, lui coupant toute retraite et l’interpellant. Lentement, elle pinça les lèvres, réunissant la force nécessaire pour lever les yeux vers lui. Son regard s’était assombri, hanté par ses démons intérieurs, prêt à déverser sa rage sur le malheureux s’étant interposé entre son destin et lui. Elle cligna des yeux, laissant quelques secondes s’écouler, le géant finissant par s’éloigner légèrement. Avait-il craint d’effrayer la jeune femme ?

Cette inquiétude qui troublait ses prunelles noires n’était pas liée à l’état fulminant dans lequel il se trouvait – elle n’aurait jamais craint pour sa vie auprès de Caleb, et c’était à la fois totalement imprudent et adorablement stupide. Elle savait simplement qu’elle ne pouvait pas lui offrir la réponse qu’il désirait. Si elle lui donnait le nom qu’il voulait tant, il pourrait rapidement découvrir que le fameux « élu » était six pieds sous terre depuis plusieurs mois. Ce qui ne pourrait l’amener qu’à deux potentielles conclusions : elle lui avait menti, une énième fois, ou cette mort était liée à leur séparation. S’il avait une mémoire suffisante, Caleb se souviendrait probablement de ce nom rien qu’en l’entendant ; après tout, Calypso et le défunt étaient sortis ensemble. Quelques mois seulement, l’année de ses dix-neuf ans, pourtant ce ne serait pas surprenant qu’il s’en souvienne.

« Non… » Son refus fut soufflé du bout des lèvres, alors qu’elle baissait à nouveau les yeux. Sa voix prit des intonations plus douces, mais toutes aussi fermes. « Ce n’est pas réellement ce que tu veux, Cal. Je suis seule fautive dans cette histoire. »

Quelque chose se brisa dans sa poitrine lorsqu’elle prononça ce surnom, trois lettres ridicules qui signifiaient pourtant tellement. Elle entrouvrit les lèvres, dans le vain espoir de trouver une dernière parade à toutes les questions qui pouvaient venir de Caleb, lorsque soudain la porte s’ouvrir devant elle. Calypso s’écarta juste à temps pour s’éviter des désagréments, laissant pénétrer une jeune élève complètement apeurée. Ses yeux étaient brillants de terreur, ses gestes imprécis et son front était couvert de sueur. Inconsciemment, les traits de la cryokinésiste perdirent toute leur impassibilité pour se teinter d’une inquiétude sincère.

« Winnie ? » La gamine, qui ne devait pas avoir plus de dix-sept ans, se crispa en entendant son prénom. Elle frémit de toute sa frêle silhouette. « Calypso… ? » Sa voix se brisa d’émotion et quelque part dans son regard fou une ombre passa. Etant plus proche de l’étudiante que Caleb, elle l’attrapa doucement par les avant-bras pour la rapprocher et referma la porte derrière elle. « Respire, Winnie, ça va aller. Qu’est-ce qui s’est passé ? » « Je, je, je sais pas. Je sais plus. Y’avait tellement de pensées différentes, tellement de panique. » Dévisageant l’adolescente, Calypso se rendit compte que ce qu’elle pensait être de la peur était surtout une fièvre brûlante. Pour la télépathe, cette migraine devait être un supplice qui rendait son pouvoir totalement incontrôlable. « Winnifried, regarde-moi. Concentre-toi. Focalise-toi sur moi. » Elle porta les mains à son visage, laissant d’infimes parcelles de son pouvoir s’infiltrer sur son derme pour combattre la chaleur qui irradiait de la mutante. Le pli qui barrait son front trahissait ses tourments : elle avait eu cours avec Winnie dans la matinée et même si elle s’était plainte d’un léger mal de tête à la fin de leur séance, elle était loin de cet état alarmant. « Cal, je ne pourrais pas faire baisser sa fièvre comme ça. »

Pour la première fois de leur étrange discussion, elle ne chercha pas à se dissimuler à son regard. Elle affronta ses prunelles avec le doute qui la prenait aux tripes, son anxiété ne laissant guère de place aux faux-semblants. Elle n’allait pas laisser sa protégée être emportée par les hallucinations d’une fièvre dévastatrice – ou risquer que son état ne se dégrade encore – sous prétexte qu’elle n’assumait pas un acte qu’elle avait commis. Les onyx de Calypso pâlirent, perdant leur superbe assurance pour une fragile incertitude.

« J’ai besoin de toi. »

Il pouvait refuser. Ce serait son droit, après tout ce qu’elle lui faisait subir depuis des mois ; mais elle connaissait aussi Caleb. Il ne laisserait pas une enfant souffrir pour des motifs personnels. Ils étaient bien des choses, tous les deux, et ils pourraient traverser des tempêtes, néanmoins, à la fin, ils se soucieront toujours davantage de ces gamins que d’eux-mêmes. Elle posa une paume froide contre le front brûlant de Winnifried, donnant une nouvelle poussée de froid pour la soulager.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Jeu 20 Oct - 16:45
           

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Elle me répondit par la négation. Étrangement, le simple fait qu'elle prononce mélodieusement mon surnom m'adoucit, et je sentis la colère refluer lentement jusqu'à ne former qu'une boule incandescente dans ma poitrine. Je voulu continuer à l'interroger mais on ne m'en laissa pas le temps..
La porte s'ouvrir à la volée, me bousculant au passage, et laissa apparaître une jeune fille fébrile. Je ne connaissais pas son nom, mais vue la réaction de Calypso ce devait certainement être une de ses élèves Psy. Soucieux de ce brusque changement d'atmosphère (la petite blonde empestait la panique et la peur) je jetais un énième coup d’œil dans le couloir et me retourner vers ma collègue en train d'essayer de calmer la gamine. La situation n'était plus propice aux confidences, et il était de notre responsabilité de gérer ce genre d'urgence.

"Okay, je vais la porter. Garde-toi en contact avec elle pour continuer à la refroidir, surtout la tête."

Je jetais ma cigarette et passais mes bras sous la nuque et les genoux de la petite. Même au travers de nos couches d'habits je parvenais à ressentir la brûlure de sa peau. Il fallait nous dépêcher. Winnie gémit sous l'impulsion de mon mouvement, et je vis ses yeux papillonner, à deux doigts de l'inconscience.

"Reste avec nous toi" chuchotais-je entre mes dents serrées.

Aly à mes côtés, nous nous engageâmes dans le couloir tout à fait vide. Le murmure de conversation ne venait que depuis le hall, assourdit par le franchissement de la cage d'escalier. A priori nous devions nous rendre là bas pour peut être obtenir des réponses.
L’œil vif et les oreilles aux aguets, je traversais la distance à grandes enjambées, prenant toutes les précautions nécessaires pour descendre les deux étages de marches. Le hall, pourtant imposant, était remplis d'une foule hétéroclite. Sentinelles en tenue, élèves angoissés, professeurs venant de terminer leur classe... Et surtout une ribambelle de scientifique avec toute la panoplie de masque et blouse blanche. Au milieu du vacarme infernal de dizaines de voix, la délégation de la direction du Centre fit son apparition. Le Boss prit la parole au milieu d'un silence de mort quasi instantané. Le discours qu'il tint eu l'effet d'une bombe. Un homicide n'était déjà pas banal, mais la contamination du complexe par un virus potentiellement mortel était encore plus novateur. Prenant conscience de l'ampleur de l'annonce je guettais le regard de Calypso. Elle avait l'air aussi abasourdie que moi.
Les blouses blanches commencèrent alors à avancer dans les rangs confus, entraînant vers un cordon de sécurité quelques personnes. Le déclic se fit lorsque Winnie fut prise d'une quinte de toux virulente entre mes bras, m'aspergeant certainement de tous les microbes possibles et imaginables, qui alerta l'un des médecins me ciblant du regard. Je m'écartais vivement de mon ex compagne: si elle était vue en contact avec nous elle allait être mise en quarantaine elle aussi. Et Calypso serait bien plus utile pour rassurer ses élèves qu'enfermée dans une salle en attendant un verdict à double tranchant. Deux hommes convergèrent vers nous pour me faire signe de les suivre. Impuissant je jetais une moue désolée à la brune, peu désireux de la laisser seule. Dans ce genre de moment vous parveniez à vous rendre compte de la puissante attraction que les personnes à qui vous teniez exerçaient. Une blouse blanche vint m'empoigner par le bras me forçant à avancer ce qui me fit grincer des dents.


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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Jeu 20 Oct - 21:24
           



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Caleb eut la réaction qu’elle espérait et prévoyait : il mit leurs différends de côté afin de venir en aide à la jeune Winnifried. Tout comme Calypso, le responsable avait toujours eu à cœur les intérêts de ses protégés, et si en présence l’un de l’autre il leur arrivait d’oublier les priorités de ce monde, l’arrivé inopportune de l’Inhumaine les avait aidés à rassembler leurs esprits. Ce confinement n’était pas un simple exercice, sinon il aurait cessé depuis plusieurs minutes – et l’angoisse dans laquelle se trouvait la télépathe trahissait l’urgence de la situation. Acquiesçant silencieusement aux paroles de son ex-compagnon, Aly le laissa à contrecœur prendre la gamine et s’élança à leurs côtés dans le corridor. Marchant à vive allure pour se maintenir au pas forcé de Caleb, elle faisait de son mieux pour soulager la fièvre de Winnie en passant régulièrement ses mains gelées sur son front et ses pommettes. Ils connaissaient les méandres du Centre par cœur, avançant sans prononcer un mot, faisant finalement front commun contre l’inexplicable. Calypso n’avait jamais été témoin d’une maladie aussi foudroyante et inquiétante : était-ce lié à la mutation de l’apprentie ? N’était-ce qu’un malheureux concours de circonstances ? Etait-ce la raison de ce confinement hâtif ? Tant de questions se bousculaient dans son esprit… Mais au moins avait-elle cessé de s’inquiéter de ses mensonges et de ses sentiments. A cet instant, plus rien ne comptait que la télépathe frôlant l’inconscience dans les bras de Caleb.

Parvenant aux environs du hall, ils perçurent les premiers signes de vie. Un brouhaha faible, mais continu, s’échappait malgré les portes closes et Winnie étouffa un gémissement. La proximité soudaine avec une foule devait perturber son pouvoir. Pourtant, c’était ici que reposaient ses meilleures chances ; ils poussèrent les portes, se faisant automatiquement repérer par les Sentinelles présentes et encadrer par mesure de précaution. A priori, ils étaient arrivés au bon moment. Du côté de l’escalier principal, le corps administratif venait de se déployer, laissant la parole au Directeur du Centre. La prestance de l’homme, son aura naturelle de leader, laissait peu d’hésitations quant à sa position au sein du groupe. Néanmoins, Calypso aurait préféré que la jeune Inhumaine soit rapidement prise en charge plutôt que d’assister au discours qui suivit – ses prunelles se détachèrent de l’orateur, distinguant des visages effrayés, inquiets, des uniformes de Sentinelles et surtout, un groupe de scientifiques. Leurs blouses blanches et leurs masques les rendaient facilement repérables. La cryokinésiste fronça des sourcils alors que le Directeur rassurait la foule : ce n’était pas un meurtre. Et aussitôt après, la véritable inquiétude : Carrie Wilson souffrait de tuberculose, la cause véritable de sa mort. L’instant de surprise passée, les premiers murmures se firent entendre, Calypso réalisant également ce que cela impliquait.

La tuberculose n’était pas une maladie à négliger. Qu’elle se soit introduite au Centre était suspect, d’autant plus si ses effets étaient plus développés et rapides dans l’organisme mutant, mais la première chose à faire était d’éviter qu’elle ne se propage. La mise en place d’une zone de quarantaine improvisée était une initiative louable, toutefois combien d’entre eux étaient déjà porteur sans même le savoir ? La brusque quinte de toux de Winnie la tira de ses spéculations, glaçant le sang dans ses veines. Par-dessus la crinière ébouriffée de la gamine, elle croisa le regard de Caleb. Comme mu par une même volonté, plusieurs scientifiques s’approchèrent de leur trio en réclamant quelque chose que Calypso ne comprenait pas. Elle entendait leurs voix, seulement rien n’avait de sens, parce qu’elle avait déjà compris. L’état de Winnifried était préoccupant, voire même dangereux s’il s’agissait bien de tuberculose, et bien qu’elle ait été la première exposée aux germes de l’apprentie, Caleb venait d’en subir une dose directe sous les yeux des médecins. Ils l’emmèneraient, lui aussi. Et si la malchance s’en mêlait, ils seraient tous les deux officiellement retenus en quarantaine. La tuberculose avait déjà tué une mutante, qu’est-ce qui les assurait que cela n’arriverait plus ? Rendue à l’état d’automate, la jeune femme observa impuissante les blouses blanches se rapprocher, son ex-compagnon lui jetant un bref regard avant d’être contraint à leur emboîter le pas. Elle vit les muscles de sa mâchoire se contracter furieusement lorsque l’un d’eux posa sa main sur son bras. Un second, tirant un brancard, lui enjoignit à déposer Winnie – il n’avait pas vraiment le choix de toute façon. Et les secondes devinrent des minutes, et le temps se figea. Pouvait-elle réellement le laisser seul dans cette épreuve ?

« Attendez, je… » Elle se mordit les lèvres, sa brève avancée stoppée par une Sentinelle à la mine sombre. Personne n’aimait cette situation, ces choix difficiles. « Laissez-moi passer ! » Se débattre ne fit que faire se refermer sur elle la poigne ferme du mutant, qui tenta de la raisonner. « Pardon… » Avant que son esprit n’ait pu saisir l’ampleur de son geste, Calypso donna un violent coup d’épaule, désarçonnant la Sentinelle et la contourna prestement. « Cal ! »

Elle ne savait plus ce qu’elle devait faire. Elle ne le savait plus depuis longtemps, déjà. Sa seule certitude était qu’elle ne pouvait pas mêler Caleb à ses problèmes, pas alors qu’ils l’anéantissaient un peu plus chaque jour. Elle ne pouvait, ni ne voulait, blesser cet homme qui avait été capable de lui faire oublier toute raison. Et pourtant, elle ne voulait pas se résigner à le voir disparaître au sous-sol avec d’autres malades, sans avoir eu la chance de…La chance de quoi ? De lui avouer la vérité ? De lui dire qu’elle lui avait menti pendant des mois, parce qu’elle était égoïste et dévorée par la culpabilité ? Un scientifique tenta de lui barrer la route, mais Calypso dirigea sa main gauche vers le sol – aussitôt, une fine pellicule de glace le fit tituber avant de glisser sur le côté. De son autre main, elle attrapa la manche du mutant, le retenant avec une force surprenante. Une seconde ou deux ses yeux croisèrent les siens, mais avant qu’il n’ait pu deviner ce qu’elle comptait faire, elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser. La seule façon de se faire admettre à ses côtés était de prendre les mêmes risques, et c’était le moyen le plus rapide. Une douce torture, certes, mais suffisamment efficace. Les doigts crispés sur le tissu de sa manche se détendirent progressivement, glissant finalement jusqu’à cette main chaude et réconfortante qu’elle serra doucement. Son souffle mourant sur ses lèvres, Calypso rouvrit les yeux pour affronter son regard. Le reste du monde aurait pu exploser pendant cette étreinte qu’elle ne l’aurait pas remarqué.

« Je suis désolée, Cal. » « On l’emmène aussi. Veuillez escorter mademoiselle Delcour et monsieur Barlowe, s’il vous plaît. »

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Ven 21 Oct - 14:58
           

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Calypso & Caleb

L'escorte que nous formions traversa la foule qui s'écartait d'un geste net et sans bavure devant nous. La peur se lisait dans chaque pupille étrécie, dans chaque pincement de lèvres qui traversaient les visages. Étrangement, bien qu'étant potentiellement infecté par un virus déclaré dangereux pour les mutants, un improbable sentiment de tranquillité s'était installé dans ma poitrine. J'avais l'espoir d'être en des mains compétentes, l'espoir d'avoir évité une contamination à d'autres personnes, mais surtout l'espoir que Aly reste en dehors de toute cette situation angoissante. J'aurais pourtant dû me douter qu'elle n'était pas femme à rester en arrière.
D'abord je ne saisis pas le mouvement, trop occupé à déposer la jeune Winnie sur un brancard immaculé, ne pouvant m'empêcher de le comparer à un possible lit de veillée. Ce ne fut que lorsqu'une brusque secousse m'agita la bras me tirant en arrière que je compris la folie qu'était en train de commettre Calypso. Ses lèvres s'apposèrent sur les miennes avec l'énergie du désespoir. Ce baiser était irréfléchis, sauvage, empreint d'incompréhension de l'acte dont nous nous empressions. J'y retrouvais pourtant une douce habitude. Ce n'était donc pas hier que je l'avais embrassé pour la dernière fois?
Incrédule, je la laissais se retirer, laissant me passer par dessus la tête la terrible sentence qu'enjoignait l'un des médecins. Je restais sans voix devant cette énormité alors qu'elle me fixait d'un regard ne s'excusant qu'à moitié, et mû par une énième exaltation je l'enlaçais, ému de son geste qui, je le savais et elle aussi, aurait été reproduire réciproquement. Le parfum de ses cheveux se répandit comme l'effluve le plus doux au monde, la cannelle et la vanille me rappelant ce shampoing que j'aimais tant.
Le retour à la réalité fut brutal, la parenthèse s'effondrant d'un seul coup. Je saisis la main de la jolie brune afin de suivre nos accompagnants vers le cordon de sécurité, refusant de la laisser seule.

"T'es complètement dingue." ne pus-je que souffler lorsqu'on nous demanda de patienter sur l'une des chaises disposées.

Autour de nous on s'affairait, s'agitait, désireux d'expédier cette corvée au plus vite. Des pleurs commençaient à se faire entendre lorsque deux amis se séparaient, les nerfs lâchaient déjà pour les plus fragiles.
Quant à moi je faisais du mieux pour avoir bonne figure et ne pas laisser transparaître l'intense réflexion qui m'animait. Il y avait peut-être une solution provisoire pour que nous ne soyons pas tout de suite séparés dans des cellules d'isolement.

"Hé!"
interpellais-je l'une des blouses blanches "On va vous aider à gérer les élèves qui sont ici si vous voulez. Ils nous connaissent à peu près tous."

Le type me répondit par l'affirmative, visiblement soulagé d'éviter trop de contact avec les malades.

"Pour le moment on reste ensemble Aly." lui fis-je avec détermination.

Je m'évertuais de ne pas penser à la séquence précédente, celle du baiser, et à la sur-précédente, lorsqu'elle m'avait avoué en avoir fréquenté un autre. Dès que ma pensée les effleuraient une bouffée d'adrénaline peu recommandable me saisissait. Et pour l'instant ce qui comptait avant tout était le bien-être des étudiants affolés, pas les affres d'un coeur meurtri.



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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Ven 21 Oct - 19:00
           



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ft. Caleb

Le mal était fait. Encore une fois, Calypso se retrouvait dans une position qui l’empêchait de faire machine arrière, et pourtant, elle n’avait jamais été aussi sereine qu’en cet instant. Le geste avait beau être répréhensible de bien des façons – ne l’avait-elle pas repoussé, ne l’avait-elle pas blessé dans l’espoir qu’il se détourne enfin de la cause perdue qu’elle était ? – elle s’était sentie parfaitement à sa place. À l’abri de son étreinte, le temps semblé s’être figé, toute sa culpabilité disparaissant pour une poignée de secondes. Elle aurait aimé que ce baiser dure éternellement, en oubliant jusqu’à la sentence qu’il impliquait. La tuberculose se propageait peut-être dès à présent dans son système, rongeant ses cellules, accéléré par l’adrénaline que son cœur pompait à toute vitesse… Cependant, cela n’avait pas d’importance, parce qu’elle s’était rendu compte de son erreur dès que ses lèvres avaient effleuré les siennes. Elle s’était condamnée seule. Comment reprendre cette distance maintenant qu’elle avait eu un avant-goût – ou plutôt un rappel – de ce qu’il pouvait lui apporter ? Se tenir aussi longtemps à l’écart de Caleb avait été un exploit, finalement, parce qu’elle se savait incapable de recommencer. Elle avait besoin de lui, chaque fibre de son être le lui hurlait à présent. Elle avait besoin de ses sourires, de ses mots réconfortants, de ses mains autour des siennes. Elle avait besoin de ses baisers et de sa chaleur, de ses colères et de ses rires. Lorsque Calypso se recula doucement, une partie de son cœur se brisa dans ce geste, aspirant à la sérénité de son étreinte.

Ils s’éloignèrent dans le calme après cet interlude, puisant un apaisement certain dans la présence de l’autre, refusant de se séparer totalement. Sa dextre refermée autour des doigts froids de la cryokinésiste, Caleb ouvrit la marche jusqu’aux chaises alignées à l’écart de la foule. Il murmura quelque chose qui la tira de ses pensées, lui arrachant un sourire inconvenant vu la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient.

« Tu aurais fait la même chose. Alors qui est le plus dingue des deux, hein ? »

Lentement, l’excitation d’avoir bravé l’interdit refluait, laissant place à de nombreuses réflexions. Cependant, étrangement, aucune d’entre elles ne tournaient autour de ce qu’elle pourrait dire ou faire pour éloigner à nouveau son ex-compagnon. Elle n’en aurait de toute façon plus la force présentement, et les pleurs d’une mutante séparée de son ami attirèrent son attention. Partout, les blouses blanches s’affairaient pour traiter au plus vite cette contagion : ils n’avaient pas le temps d’apaiser les craintes ou de réduire l’angoisse des Inhumains. Ils agissaient de façon efficace, mais quelque fois leur manque d’empathie rendait leurs manœuvres difficiles à exécuter, obligeant les Sentinelles à hausser la voix. Un pli de contrariété vint barrer le front de Calypso devant ces scènes. Comme s’il partageait sa frustration, Caleb interpella l’un des scientifiques en proposant qu’ils s’occupent de gérer les apprentis et de les guider à travers cette épreuve. Visiblement, sa proposition était une manne divine, puisqu’il s’empressa d’acquiescer. Elle effectua une brève pression sur la main de mon compagnon d’infortune à sa déclaration. Toujours.

« Cal, attends. » Sa voix était plus ferme qu’elle ne l’espérait, loin de l’état de tumulte orageux qui agitait son esprit et son cœur. Avec une brève hésitation, la jeune femme leva sa dextre libre pour la poser sur son torse, fronçant les sourcils en prenant un air plus sérieux. « Sois prudent, d’accord ? Je ne parle pas de la maladie, de ce côté-là, on est probablement foutus. Avec ce stress et cette panique, de nombreux pouvoirs peuvent devenir totalement hors de contrôle. » Elle pinça les lèvres en un sourire contrarié. « A ce stade, ils pourraient tous être catégorisés comme Dangereux. »

Même moi. Si cette pensée l’effleura, elle ne s’en inquiéta pas, ressentant la chaleur de Caleb la submerger toute entière, l’envelopper dans une étreinte invisible et pourtant impossible à nier. Sa maîtrise erratique des dernières semaines semblait n’être qu’un lointain souvenir – elle n’en minimisait pas les risques cependant, ne sachant que trop bien qu’un simple incident pût rapidement changer la donne. Cet apaisement qui lui avait permis de reprendre le dessus ne durerait pas, elle le savait, parce que la réalité reviendrait se rappeler à son bon souvenir sous peu. L’illusion prodiguée par ce baiser, par cet instant partagé n’était que de la poudre aux yeux. Même si Calypso ne désirait pas mentir à nouveau, feindre l’impassibilité et la froideur, elle le devrait sans doute. Sinon à quoi bon lui avoir imposé ces épreuves tous ces mois, seulement pour tomber dans ses bras aujourd’hui ? L’affection que Caleb lui portait avait beau être grande, il ne pourrait pas totalement lui pardonner ce comportement. Elle ne se le pardonnerait pas, en tout cas… Néanmoins, elle avait toujours été dotée d’une rancune tenace et vicieuse. Ce n’était qu’un juste retour des choses qu’elle goûte à une dose de sa propre médecine. Ou un moyen d’expier ses fautes. Resserrant malgré tout ses doigts sur les siens, elle laissa ses prunelles sombres se perdre sur ses traits. Elle aurait pu en dessiner les contours les yeux fermés : cette arcade qu’il avait un jour eu brisée, cette pommette, cette fichue barbe qu’elle adorait même si elle le vieillissait considérablement… Le contour de sa mâchoire qu’elle avait si souvent couvert de baisers. Et ses lèvres. Elle cilla lorsque son regard tomba sur cette tentation, détournant finalement la tête vers les premiers Inhumains ramenés du côté de la zone tampon. Parmi eux, quelques visages lui étaient familiers – apprentis du Centre depuis de nombreuses années, protégées PSY dont elle avait la charge, tous se mêlaient sans distinction.

« Comment tu veux qu’on s’occupe de ça ? »

Le mieux serait de brièvement se séparer pour s’entretenir avec chacun d’entre eux, ou assister directement les scientifiques lorsqu’ils annonçaient la sentence pour s’assurer que le mutant vienne sans faire d’esclandre. La situation ne se prêtait pas aux étreintes ou aux confidences. Il fallait faire fi de leurs ressentis pour apporter leur soutien aux autres – à défaut d’être capables de se sauver eux-mêmes, ils pouvaient le faire pour ces jeunes perdus.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Dim 23 Oct - 10:15
           

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Calypso & Caleb

Alors que je m'apprêtais à me lever de ma chaise pour aller prêter main forte, Calypso me retint en me faisant par de son point de vue.

"Oui c'est clair que c'est pas la situation la plus relaxante dans laquelle ils puissent être..."

Je regardais les visages des dizaines d'étudiants nous faisant face. La plupart étaient fermés et concernaient surtout les plus anciens qui en avaient vu d'autres. Les nouveaux et les plus jeune eux semblaient blêmes et inquiets, persuadés d'une catastrophe imminente, craignant une contamination fulgurante. Comme si des tentacules gluantes allaient sortir du nez de leur voisin pour les étrangler. Le problème principal se trouvait justement chez eux: le stress pouvait entraîner une réaction incontrôlée et incontrôlable de pouvoirs déchaînés... J'étais certainement monté en grade en doublant mon nombre de membres des DANG!
J'avais relativement confiance en nos capacités, aussi emprisonnais-je encore une fois la petite main d'Aly dans la mienne. Elle était froide mais pas glaciale comme tout à l'heure. Cela me rappela nos nuits, lorsque nous nous endormions l'un contre l'autre et que la jeune femme, ou "banquise" comme je la surnommais parfois, se blottissait contre moi pour se réchauffer tandis que j'accueillais avec bienveillance sa présence rafraîchissante. Aly elle avait jamais assez chaud, et moi toujours trop...
Je m'ébrouais mentalement, légèrement agacé de me montrer aussi cœur tendre et vacillant à cause d'un simple baiser. Qui ne voulait rien dire. N'est-ce pas?

"Essaye de t'occuper de tes élèves en premier lieu. Rassemble-les et rassure-les autant que possible en leur expliquant la situation. Ils sont grands et savoir leur permettra de mieux appréhender ce à quoi ils vont faire face..."

Personnellement je ne voyais pas l'intérêt de leur cacher quoi que ce soit. La plupart avaient vécu des situations plus difficiles et avaient le cœur solidement accroché. Et j'avais également une réputation de franchise à toute épreuve avec eux, probablement parce que je les traitais en adultes sans les sur-protéger.
Je me redressais, prêt à partir avec la jolie brune sur les talons lorsque je me retournais vers elle en lui attrapant l'avant-bras avec douceur.

"Aly..." murmurais-je d'un ton pressant "Pas d'acte héroïque à nouveau OK? Reste loin de ceux qui s'avèrent à un stade déjà avancé, ce sont les plus contagieux. Et c'est pas encore dis que tu ais attrapé cette saloperie."

Je rompis le contact, presque à regret, et reléguais la sourde angoisse m'agitant en arrière-plan. Je m'inquiétais pour elle, mais également pour moi. Si jamais j'étais réellement contaminé les conséquences pourraient être dramatiques et alors qui s'occuperait décemment de mon pôle? Je ne me rendis pourtant pas compte des idées un peu loufoques qui me traversaient l'esprit comme des comètes, ni de la température peut-être un peu plus élevée qui me faisait frissonner. La maladie, plus féroce chez ceux dotés de pouvoir se développait rapidement dans l'organisme, mais j'avais trop à faire pour m'en soucier.
Je me dirigeais vers un petit groupe de jeunes qui discutaient à toute allure, leur enjoignant d'écouter les indications des médecins et de bien respecter le protocole. Ils me posèrent quelques questions auxquelles je n'avais pas vraiment de réponses (comment l'apparition d'un tel virus pouvait-il être possible aujourd'hui et surtout ici? Pourquoi les mutants y étaient-ils plus sensibles?). Je les éludais patiemment en leur disant que nous saurions tout très rapidement et que notre objectif premier devait être de préserver ceux qui n'avaient pas déclarer la maladie.
Je jetais un bref coup d’œil vers mon ex-compagne qui arborait un visage bienveillant au centre de ses ouailles. J'espérais simplement qu'elle ne joue pas la mère Thérésa en s'occupant des trop touchés. Egoïstement, pour sûr.



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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Ven 4 Nov - 14:58
           



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ft. Caleb

Même s’ils avaient des caractères finalement assez différents, Caleb et la cryokinésiste abordaient généralement les problèmes d’une façon similaire. Leur façon de gérer leur pôle était animée par la même affection, la même dévotion envers les nouveaux Inhumains. Bien qu’ils doivent parfois faire face à quelques imprévus, ce qui arrivait sans surprise plus souvent chez les Dangereux que chez les Psy, ils n’en demeuraient pas moins conscients des risques et prêts à les prendre.  Car après tout, si eux ne le faisaient pas, qui d’autre se jetterait consciemment dans la gueule du loup ? Néanmoins, ce n’était pas par dépit qu’ils avaient choisi cette voie, mais par vocation – et cela se ressentait chaque jour dans leur manière d’appréhender et de gérer les mutants dont ils avaient la charge. Ils aimaient ce job ; du côté de Calypso, elle appréciait savoir que ses conseils pouvaient éviter à d’autres gamins la détresse de se découvrir des habilités hors du commun et de ne pas avoir la moindre foutue idée de comment s’en servir. Elle aurait pu finir chez les Dangereux, comme Caleb, si elle n’avait pas eu une maîtrise plus rassurante dès le départ – ou si son pouvoir avait été plus puissant. Peut-être pourrait-il l’être, toutefois elle n’avait jamais désiré en découvrir les limites. Par crainte ? Par satisfaction ? Sans doute un peu des deux.

La main de l’Inhumain l’effleura, se posant sur son avant-bras pour l’inciter à s’arrêter. Elle releva le regard, laissant la douce chaleur se répandre à nouveau, cherchant dans ses prunelles pâles le réconfort qu’elle savait pouvoir y trouver. Sa demande lui arracha un sourire étriqué, à mi-chemin entre la malice et la retenue. Il était aisé de retomber dans les anciennes habitudes auprès de Caleb, notamment depuis ce baiser fugace qui avait ravivé les souvenirs de la jeune femme. Elle tendit les doigts pour apporter une caresse fugace sur la dextre du mutant, tentant de le rassurer.

« Je serais prudente. » Elle haussa un sourcil, pencha légèrement la tête sur le côté. « Si tu l’es, évidemment. » Puis il retira sa main, se tournant vers le nombre grandissant de personnes potentiellement contaminées. Calypso prit les devants, devançant son compagnon d’infortune pour se rapprocher des élèves ; elle se tourna à moitié vers lui tout en s’éloignant, ne résistant pas à une dernière remarque : « Je n’ai pas l’intention d’embrasser qui que ce soit, Cal, je te le promets. »

Elle ne l’avait jamais fait, d’ailleurs. Entre le moment où leur relation avait débuté et ce jour précis où elle se rendait compte que ses sentiments refusaient de mourir, la cryokinésiste n’avait laissé aucun homme l’approcher. D’une part parce qu’elle en était tout bonnement incapable, et d’autre part parce qu’elle n’en ressentait pas le besoin. Elle avait offert tout ce qu’elle pouvait à Caleb, elle se savait incapable de recommencer avec un autre ; sa liaison avec le mutant avait été unique à bien des niveaux, par les échanges et l’intensité de leurs sentiments. Toutefois, l’instant ne se prêtait pas à des réminiscences, aussi Calypso se détourna-t-elle finalement de lui pour se concentrer sur la crise qu’ils traversaient.

Même si le nombre de mutants mis en quarantaine pouvait sembler alarmant à première vue, il serait fortement réduit lorsque les scientifiques se seront assurés de l’absence de tuberculose. Pour le moment, ils ratissaient large, ne prenant aucun risque. D’un autre côté, Calypso craignait qu’à mettre à l’écart ceux atteints et les « probablement atteints », ils ne fassent que propager le virus. Néanmoins, pour faire face aux questionnements paniqués des jeunes Inhumains, elle devait taire ses propres doutes. La plupart des questions devaient être éludées pour le moment, par manque d’informations, toutefois elle faisait en sorte de leur communiquer son calme et son assurance. En dépit du fait qu’une partie d’elle soit concernée par l’avenir de Caleb, et même le sien, elle parvenait à offrir un visage confiant aux recrues du Centre. Une fois les Psy réunis autour d’elle, plus rassurés par sa présence et ses mots, elle s’autorisa un bref regard de l’autre côté. Son ex-compagnon s’était penché vers un gamin, probablement pour lui expliquer que toute cette panique serait bientôt terminée et qu’ils obtiendraient toutes les réponses nécessaires. Elle resta quelques secondes à l’observer, puisant dans ses traits paisibles la force nécessaire pour ses propres discours.

Le temps passa plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru, le corps scientifique manœuvrant avec rapidité et efficacité pendant la crise. Qu’ils aient ou non envisagé ce scénario dans leurs entraînements, ils demeuraient impressionnants à voir. Les combinaisons jaunes tranchaient avec les mines sérieuses, les rendant facilement repérables dans la foule ; peu à peu, les potentiels contaminés furent conduits au sous-sol. Caleb et elle furent parmi les derniers, se retrouvant à fermer la marche de la lente procession, juste devant les agents de sécurité et l’équipe médicale. Ils allaient franchir les portes lorsque subitement le courant se coupa dans tout l’établissement – c’était tout du moins la supposition de Calypso puisqu’elle se retrouva plongée dans le noir complet. Instinctivement sur ses gardes, elle résista à l’envie de trouver refuge dans l’étreinte de l’Inhumain à ses côtés, se rapprochant toutefois sensiblement de lui. Etait-ce possible que cette panne soit produite par un mutant stressé ? Etait-ce quelque chose de plus inquiétant encore, une attaque venue de l’extérieur reliée d’une quelconque façon à l’introduction de la tuberculose ?

« Je n’aime pas ça… » marmonna-t-elle entre ses dents serrées.

L’obscurité étouffante, l’absence de contrôle sur la situation, l’ignorance. Autant de facteurs qui influaient sur Calypso ; elle sentait son pouvoir affluer dans ses dextres refermées en poings, combattit le besoin de laisser la glace s’exprimer et, à l’instant où elle se sentait retrouver son équilibre intérieur, les premières télés visibles s’allumèrent simultanément. Pensant d’abord à un dysfonctionnement, elle plissa les yeux en discernant le nuage de parasites qui laissait place à une scène plus détaillée. Les premières paroles du terroriste anonyme – car c’était précisément ce qu’il était, il ne fallait pas se leurrer – glacèrent littéralement le sang de la jeune femme. La Ligue Anti-Mutants ? Elle se mordit violemment la lèvre pour réprimer un juron. Comment un tel mouvement avait-il pu voir le jour sans éveiller les soupçons ? Grandir au point de pouvoir s’attaquer au Centre ?

« La suprématie des mutants… Ce type ne sait absolument pas de quoi il parle. »

Tous les mutants n’étaient pas dangereux, quelques-uns avaient effectivement des capacités dévastatrices, mais ce n’était pas une raison pour stigmatiser une race entière. Est-ce que le moindre de ces anti-mutants s’était demandé à quoi pouvait ressembler une vie chamboulée par une mutation ? A quel point cela pouvait être difficile de retrouver un quotidien après ça, ou même d’espérer avoir une existence « normale » ? Il n’y avait pas de suprématie mutante. Ce n’était finalement qu’une nouvelle preuve que l’humain était incapable d’accepter ce qui était différent de lui. La peur et la haine, voilà les seuls sentiments que ce discours transmettait.

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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Dim 6 Nov - 11:56
           

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Calypso & Caleb

Calypso savait rassurer. Pas de la même manière que moi avec la gouaille et les bonnes vannes, mais elle avait cet aspect indéniablement maternel qui apaisait aussi efficacement qu'un linge imbibé d'eau fraîche sur un front fiévreux. Un doux sourire habitait ses traits. Elle était belle Caly. Je l'aurais parfaitement imaginé en tant que mère. Mes lèvres s'étirèrent brièvement avant de se rétrécir en une mince et dure ligne. La situation parentale à laquelle je rêvais appartenait au domaine de l'imaginaire parce qu'elle en avait décidé ainsi. C'était telle une antique divinité aux deux faces terribles. Une mer calme, vous berçant tendrement puis qui vous engloutissait dans des creux énormes, tempête furieuse et déchaînée. Aly l'indécise. Qui tenait votre cœur bien au chaud au creux de sa paume pour mieux le broyer plus tard... Une colère inexplicable m'envahissait, remplaçant la tendresse habitant les lieux quelques instants auparavant.
Les scientifiques se mirent en branle, rassemblant en une longue file indienne les victimes potentielles de l'épidémie. Nous fermions la marche avec ma collègue. Je m'épongeais le front, surpris par les gouttes de sueur qui le maculait car c'étaient pourtant des frissons qui m'agitaient encore davantage que les pensées incohérentes.

Nous plongeâmes dans les sous-sols étendus du Centre dans une chorégraphie parfaitement ordonnée. Du moins jusqu'à ce que l'électricité ne décide de faire des siennes. J'eus l'impression de devenir aveugle. Les ténèbres avaient tout engloutis, décuplant les chuchotements angoissés et les cris apeurés, l'odeur métallique des malades. A mes côtés je sentis la présence de la cryokinésiste se rapprocher de moi imperceptiblement.
Des écrans disposés à intervalles réguliers s'allumèrent sur un rideau de neige qui laissa vite place à un discours vindicatif. L'image m'apparaissait floue et les propos aberrants ne se frayaient qu'un chemin difficilement dans mon cerveau en ébullition. Un sentiment de rébellion farouche vint pourtant s'inscrire en plus de mes autres griefs. Nous n'avions pas besoin d'un néo-nazi pour venir foutre le bordel, être mutant, c'est à dire différent, était déjà assez difficile comme ça...
Dans la lueur fantomatique des télés, Aly ressemblait à une morte. Est-ce qu'elle l'était? Une bombe avait peut-être réduit en cendres le complexe. Ou la tuberculose pouvait avoir eu raison d'elle. Ses lèvres bougeaient pourtant, je n'entendais pas mais j'étais certain qu'elle me parlait.
Je ne sentis pas le choc brutal de mes genoux sur le sol, mes jambes se dérobant plus vite que je n'aurais su le dire. Le reste de la foule avait encore les yeux fixés sur la déclaration télévisuelle. Je me passais la main sur le visage (est-ce qu'il s'agissait bien de la mienne? Pas sûr qu'elle soit reliée à mon corps) alors qu'une violente quinte de toux me déchirait les poumons. Péniblement, je me forçais à me remettre sur pied, m'agrippant au mur délicieusement frais contre lequel je collais l'une de mes joues.
Mon comportement était fébrile, une petite voix dans ma tête le hurlait, mais je ne parvenais pas à contrôler cet amas de chair qui constituait ma carcasse.

"Aly, y quelque chose qui cloche..." murmurais-je dans un filet de voix rauque, incapable de parler plus fort (j'étais presque sûr que ma gorge saignait sous la violence de ma toux. Enfin, ça pouvait aussi n'être que de la salive. Je ne savais pas. Savais plus.).

Un bourdonnement virulent s'était logé juste derrière mes yeux, remontant de la base du crâne. Je secouais la tête, espérant vainement le chasser au loin, les cheveux virevoltant dans tous les sens.




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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Lun 7 Nov - 13:37
           



Freezing words, burning memories
ft. Caleb

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Calypso avait rarement été malade. Elle ignorait d’où venait sa relative résistance au mal, même si l’on avait une fois soupçonné sa mutation de ne pas y être étrangère. Les rhumes, les angines, les grippes ne la touchaient généralement pas, que ce soit parce qu’elle résistait plus facilement au froid ou parce qu’elle avait simplement une chance monstrueuse. Elle espérait que cette tuberculose serait moins virulente qu’elle l’avait été sur Winnifried, sans savoir concrètement le temps d’incubation. Elle avait appris les circonstances entourant la mort de Carrie en s’occupant des jeunes élèves de son pôle, son inquiétude ne cessant de grandir en pensant au nombre de personnes exposées. Sans surprise, ce n’était pas son propre futur qui la concernait, mais celui des Inhumains dont elle avait la charge et… Caleb. Elle n’osait pas lui faire part de ses doutes, sachant pertinemment qu’il souhaiterait qu’elle nourrisse les mêmes appréhensions sur son sort ; seulement, qu’y pouvait-elle si l’état de son ex-compagnon lui tenait au cœur bien plus que le sien ? La petite voix pernicieuse qui s’était éveillée le jour de son crime lui susurrait que ce serait justice qu’elle finisse par mourir des affres de cette maladie. Une vie pour une autre. Peut-être qu’ainsi, Caleb serait réellement libéré de son emprise. La noirceur de ses propres pensées terrorisa brusquement Calypso, qui secoua vivement la tête.

Ce n’était pas ce qu’elle souhaitait. Elle voulait parvenir à se pardonner, à faire le deuil de son innocence et à avouer ses fautes, seulement… Sa culpabilité était encore bien trop ancrée en elle pour qu’elle envisage d’entrer sur le chemin de la rédemption. La chaleur du mutant à ses côtés l’avait éveillée à une toute autre conscience, instillant les prémices d’une évolution tardive. Et ce fut justement la chute de l’homme qu’elle aimait qui la tira de ses sombres songes ; une lueur alarmée brilla soudainement dans les prunelles de la cryokinésiste, qui se pencha rapidement en tentant d’amortir le choc, entourant le corps soudainement sans vie de l’Inhumain. Malgré elle, son prénom jaillit d’entre ses lèvres avec des intonations paniquées. Elle l’appela plusieurs fois sans qu’il ne réagisse. La chaleur qui émanait du corps de Caleb n’était plus si naturelle à présent. D’autres élèves réagissaient mal à l’annonce de la Ligue, ce qui avait momentanément attiré l’attention des responsables ailleurs, laissant Calypso seule avec son pire cauchemar. Pourquoi s’effondrait-il en premier ? Pourquoi pas elle ? Il y avait bien ce début de migraine qui lui vrillait les tempes depuis quelques minutes, mais était-ce en lien avec la tuberculose ou simplement une réaction de son corps face à l’épuisement et au stress de ces dernières heures ?

Elle plaça sa main toujours trop froide sur le front du mutant, exactement de la même façon qu’elle l’avait fait sur Winnifried. Une grimace tordit les traits de la jeune femme quand ses doigts rencontrèrent le derme poisseux et brûlant. Les yeux de Caleb passaient sur elle sans la voir et il tenta de se redresser, ses mouvements entravés par la fièvre qui le rongeait. Elle ne l’avait jamais vu aussi… faible. Et cela lui étreignit douloureusement le cœur. Calypso n’était pas une scientifique, elle connaissait ses limites sur ce sujet, alors que pouvait-elle faire pour apaiser le tourment dans lequel il avait été plongé ? Par sa faute. Le réalisme de cette pensée la frappa de plein fouet. Si elle avait réagi plus promptement, si Winnifried n’avait pas débarqué, si elle-même ne s’était pas trouvée dans cette salle. Caleb en serait probablement sorti avant que les sirènes ne retentissent, il aurait passé son couvre-feu ailleurs. C’était en partie à cause d’elle s’il se trouvait aussi mal, et Aly en avait la nausée. Elle tenta d’aider l’Inhumain à se relever, ravalant les larmes qui menaçaient de brouiller sa vision, cherchant à croiser le regard d’un membre de l’équipe médicale un peu plus loin.

« Cal, je suis là… » Sa voix n’était clairement pas assurée, elle perdait sa façade impassible et se retrouvait impuissante. « Je suis là, je suis désolée… Tout va bien se passer, d’accord ? » Où étaient ces fichus scientifiques quand il le fallait ? Un mouvement sur sa gauche l’informa que quelqu’un avait remarqué l’état préoccupant du mutant. « Ils vont s’occuper de toi, ils… Ils vont t’aider à aller mieux… J’te laisse pas… » Elle se mordit violemment les lèvres. « Je reste à tes côtés, je te le promets… Reste avec moi, hein ? Reste avec moi, je t’en supplie Cal… » Une silhouette en blouse colorée s’approcha d’eux, suivie de près par un brancard. « Ne me laisse pas… » Calypso serra les dents, son sang-froid mis à mal par la façon dont les évènements se précipitaient. Elle avait tant de choses à lui dire, et si peu de temps. Le scientifique posa une main sur son épaule, qu’elle repoussa aussitôt d’un mouvement nerveux : c’était à elle de guider Caleb. Titubant sous le poids du colosse, elle l’incita à s’installer sur le brancard mobile qui grinça quand il s’y laissa choir. « Caleb ? Caleb, écoute-moi. » Faisant fi de toute prudence, elle captura le visage de son compagnon entre ses paumes fraîches, cherchant à croiser son regard voilé par la fièvre. « Je ne t’abandonnerais plus. Mais tu dois te battre, d’accord ? J’ai besoin de toi. » Quelqu’un la tira par le coude, une fois, deux fois. Elle n’avait plus le temps. « Tu auras tout le temps de m’en vouloir après. »

Elle se pencha subitement, pressant ses lèvres froides contre celles du mutant, murmurant des dernières paroles à peine audibles. Et sans que Calypso n’ait eu le temps de se rebeller, le scientifique la tira en arrière pour permettre au brancard de passer. Elle avait envie de pleurer, envie de hurler, envie de laisser son pouvoir consumer son être et disparaître. Que pouvait-elle faire contre un ennemi invisible ? Dans un mouvement brusque, elle pressa ses mains contre ses yeux. La migraine était toujours là, empirant semblait-il. Combien d’autres personnes étaient atteintes par la tuberculose ?

black pumpkin


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Re: Freezing words, burning memories (event 2,acte I)_ Calypso & Caleb › Mar 8 Nov - 12:49
           

Freezing words, burning memories
Calypso & Caleb
GOODNIGHT

Je crus reconnaître mon nom. Cinq lettres chargées d'angoisse, presque criées par une voix tant aimée. Mais la bête logée dans mes poumons, griffant et rognant les fragiles alvéoles, était plus forte que le chant de la délicate sirène. Je toussais encore et encore, jusqu'à m'en déchirer les bronches que j'avais l'impression d'entendre craquer dans de minuscules claquements.
Avec un effort phénoménal, je m'échinais à ouvrir les yeux pour détailler le visage d'albâtre parsemé de charmantes taches de rousseur. Deux grands miroirs de jais m'observaient avec inquiétude, les traits crispés et la bouche légèrement tremblante. Aly. C'était elle qui me tenait dans ses bras malgré toutes nos rancoeurs, la haine fragile que nous nous vouions, la frustration omniprésente qui habitait nos tensions quotidiennes. Elle était ainsi, comme dans mon souvenir, auréolée d'un éclat de bonté qui se matérialisa par une gracieuse main glacée parcourant mon front brûlant. Douceur dans les ténèbres étouffantes.
Habituellement j'encaissais les coups, n'était que rarement souffrant, et n'avais certainement jamais été absent pour un quelconque arrêt maladie. Je dédaignais ma douleur, préférant me montrer empathique à celle des autres avant la mienne. Et Aly... Si je revenais quelques mois en arrière ne m'avait-elle pas paru en quelconque peine justement? Mon cerveau bouillonnait, en proie à un maelstrom de souvenirs (ou de rêves?).

Le rire clochette. Les boucles parfumées. La silhouette embuée, parfaite à la sortie de nos douches. Cette petite ride du lion lorsqu'elle était contrariée. Des prunelles brillantes d'émotions lorsque nous regardions des films sentimentaux. Les longues conversations entre les draps les matins de week-end. Et sa bouche...

Ces deux lèvres pleines qui articulaient anxieusement des mots dont je ne parvenais pas à saisir le sens. J'avais envie de l'enlacer sans pouvoir bouger mes bras aussi lourds que du plomb. Une faiblesse comme je n'avais jamais ressentie m'habitait, me privant de toute volonté. Comme un papillon épinglé dans un joli cadre. Une pointe acérée n'était-elle pas fichée dans mon diaphragme? Car respiration et expiration me brûlaient atrocement la poitrine, comme si une plante vénéneuse s'était installée dans mes veines ruant sous l'effet de la fièvre. La LAM nous avait promis la guerre et démarrait les hostilités avec férocité.
Des mains me remirent tant bien que mal debout, m'allongeant probablement sur une civière comme je l'avais fait pour d'autres auparavant. Ma gorge était aussi sèche que du papier de verre, presque grinçante.
Ce ne fut qu'en sentant la douce pression, caresse bénie entre toutes, que je laissais dériver ma conscience déjà vacillante. Ces derniers mois n'avaient, ne devaient, être qu'un mauvais rêve. Une illusion de mon subconscient. Je me réveillerais un matin comme les autres, embrassant son front tiède avant de partir travailler tout en laissant du café chaud pour son petit-déjeuner. Ça devait être ça.
Noir.


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