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RAGUS II | Le monstre est sous mon lit.

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RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mar 21 Juin - 23:19
           


Deux ans et demi plus tôt.

Lorsque Raven ouvrit les yeux sur son plafond, elle sut tout de suite qu’Il était là. Elle pouvait entendre son ronronnement démoniaque, le connaissant que trop bien désormais. Depuis six mois qu’elle était ici, sa fréquence d’apparition avait presque doublée. Aujourd’hui, elle se réveillait un jour sur trois avec l’intime impression qu’il était là, dessous. Souvent, elle n’était pas capable de le jurer. Ce n’était qu’une trouille accrochée à ses tripes. Elle savait que si elle posait ses pieds hors du lit, ses doigts filandreux écarlates viendraient s’enrouler autour de ses chevilles, pour ensuite l’attirer sous le lit. Il avait déjà essayé, une fois. Elle était tombée la tête la première sur le sol, évanouie sur le coup. Quand elle avait pu ouvrir les yeux à nouveau, sa tête était ornée d’une magnifique bosse et sa mémoire d’un magnifique traumatisme. Mais le monstre était parti, alors elle n’avait rien dit. Peut-être qu’elle l’avait rêvé. Peut-être qu’il ne reviendrait pas.

Sauf que ce matin, elle était absolument persuadée qu’il était là. Elle pouvait même entendre le cliquetis de ses longues et atroces griffes sur le plancher de sa chambre. Serrant les draps d’une main, elle savait qu’elle ne pourrait pas poser un pied par terre sans qu’il n’essaye de l’attraper. Peut-être qu’elle pourrait passer la tête au-dessus pour voir ce qui se terrait dessous ? Elle n’avait pas assez de cran. Et rien qu’à l’idée de voir ses petits yeux gris la fixer sans sourciller dans la pénombre, elle eut un haut-le-cœur. Elle avisa la fenêtre, juste au-dessus de son lit. Ouverte car elle se laissait bercer par la mélodie de l’océan le soir, elle pourrait toujours sortir par là. Mais que faire ensuite ? Le monstre la poursuivrait.
Il n’y avait qu’une personne pour l’annihiler définitivement.

Se redressant lentement sur son lit, prête à se mettre debout pour passer par la fenêtre – elle remercia le personnel de l’avoir mise au premier étage. Le raclement sous son lit lui indiqua que la bête bougeait. Elle jeta un coup d’œil, et vit les mains déformées sortir de sous le lit. L’humanoïde tira sur ses bras et sa tête hirsute, cheveux noirs en bataille, sortit de sous le lit. Elle fit un cent quatre-vingt degrés et ses yeux gris la fixèrent. Un sourire narquois étira ses lèvres, dévoilant une rangée de dents pointues.

Raven se releva, passa un pied par la fenêtre, puis l’autre, regarda en bas, regarda le monstre qui s’extirpait difficilement de sous le lit, trop grand, trop large, trop maigre à la fois, comme un sac d’os qui cliquetait à chacun de ses mouvements – mais le sourire, le sourire. L’aube n’était pas encore levée pourtant la lune scintillait assez fort dans ce ciel sans nuage pour faire étinceler sa dentition. Raven pria, et sauta.

Elle tomba dans le sable, grognant de douleur sous le poids de sa chute, mais se mit à courir, pieds nus. Elle contourna le bâtiment, tandis qu’elle entendait les griffes de la chose griffer le mur pour descendre. Elle arriva devant la baie vitrée laissée entrouverte par les étudiants nonchalants. Derrière elle, elle pouvait entendre les pas lourds dans le sable la talonner. Elle entra dans le bâtiment, sorti du quartier résidentiel des Psy et courut plus vite qu’elle ne l’avait fait en direction de celui des Spé. Il était censé pousser à la zénitude mais le cœur de Raven tambourinait si férocement dans sa cage thoracique qu’elle avait presque peur de le voir courir plus vite qu’elle. Derrière elle, le monstre balayait tout sur son passage. Il brisa la baie vitrée, hurla, ronronna même quand sa queue de diable manqua d’attraper la jeune femme de peu. Elle tourna dans un couloir, puis dans un autre, remerciant le ciel de son étrangeté. Suite à sa dispute avec Angus, elle s’était un peu renseignée sur lui, désirant notamment savoir le numéro de sa chambre. Elle était souvent venue devant sa porte, prête à toquer pour parler de leur dernière rencontre. Mais elle était à chaque fois restée devant la porte close, le poignet à moitié levé. Pour repartir penaude dans sa chambre, où le monstre l’attendait, sous le lit, dans le placard, dans ses cauchemars.

Le numéro 13. N’était-ce pas censé porter malchance ? Alors que le monstre se collait contre le mur, conscient que sa proie n’avait plus nulle part où aller, Raven se jeta sur la poignée de porte, hurlant à Angus de lui ouvrir. Tant pis si elle réveillait tout le monde alentours. La créature ne put s’empêcher de rire encore plus à gorge déployée. Rien ni personne ne pourrait l’entendre hurler. Elle était piégée dans sa propre illusion, prête à être dévorée toute crue. L’illusionniste se jeta contre la porte d’Angus, tant pis pour les bonnes manières. Elle entra en trombe dans la chambre, cherchant du regard le lit d'Angus, un contact, une main, quelque chose. Alors qu'elle se jetait sur lui se moquant bien de le réveiller, elle sentit les immenses mains griffues de la bête se porter sur son cou, l'encerclant minutieusement. « Je t’en supplie active ton don ! gargouilla-t-elle, espérant qu'il puisse lire sur ses lèvres. »
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Angus Blackburn
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J'ai actuellement : 21 ans RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. Tumblr_mvncs8P7SQ1smcsf3o3_250 Posts : 1273 Un petit secret sur moi : Angus est né avec une surdité profonde, c'est-à-dire qu'il n'a nullement la possibilité d'entendre. Quand les conditions sont réunies, il peut lire sur les lèvres et avoir une conversation (presque) normale avec les gens. Il "parle" le NZSL et l'ASL qu'il a commencé à apprendre quand il est arrivé au Centre (respectivement les langages des signes Néo-Zélandais et américain. * Sa mère est morte quand il avait 16 ans, ça l'a profondément affecté. Vu que sa famille s'est brisée en même temps qu'elle est partie, Angus n'a jamais réussi à faire complètement son deuil. * Il adore voyager. S'il apprécie de visiter les endroits touristiques, Angus préfère davantage les endroits typiques des pays qu'il visite. Il est incroyablement curieux et humaniste, de manière générale, il est très intéressé par ses semblables et aime apprendre à les connaître, partager des choses. * Il aime aussi beaucoup l'astronomie, passion que sa mère lui a légué avant sa mort. Il trouve ça très apaisant. * Depuis peu, il a adopté un Akita qu'il a nommé Vixen.

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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mer 22 Juin - 0:13
           

Angus n’a pas vu Raven depuis ce jour à l’océan. Et s’il l’a vu, il l’a au mieux évitée, prétendant être occupé, partant aux toilettes ou inventant toutes sortes de prétextes pour pouvoir s’enfuir. Il ne se sent pas prêt à la confronter, surtout si c’est pour être incompris ou qu’il s’énerve sans signe annonciateur. Le jeune homme ne sait toujours pas comment il doit se comporter avec elle. Il s’est déjà excusé sur le moment, il ne sait pas trop ce qu’il peut faire de plus pour se faire pardonner. La vérité, c’est qu’il a peur de se faire enguirlander de nouveau. Il craint ses réactions.

La vieille, il est sorti avec des amis. Angus n’est pas un grand fan des boîtes de nuit et des soirées, mais il aime bien sortir comme ça. D’ailleurs, il a bu à outrance, heureusement qu’il est rentré en taxi. En plus de ça, il est rentré excessivement tard, ce qui explique sûrement pourquoi il a oublié de fermer sa porte en arrivant, et qu’il s’était endormi en caleçon et tee-shirt.

Le néo-zélandais dort paisiblement quand la jeune femme fait irruption dans sa chambre. L’avantage d’être sourd, c’est que le sommeil n’est pas léger, on peut dormir en toutes circonstances. Enfin presque. À part si une furie se jette sur vous. Il ouvre grands les yeux, le souffle court. Il est tellement terrifié par son réveil qu’il ne lit pas sur les lèvres de Raven, son don lui échappe quelques secondes avant qu’il en reprenne le contrôle en se rendant compte qu’il s’agit de la personne qu’il cherchait le plus à éviter. Mais est-ce suffisant pour faire partir l’illusion ?

Angus la décroche et roule sur son lit pour prendre de la distance, passer de l’autre côté du matelas. Il profite de cette distance pour reprendre son souffle, se protège avec un oreiller qu’il a attrapé au vol. Comme en réponse à sa demande, il répond furtivement, les lèvres tremblantes :

— Non ! Je voulais pas l’utiliser… Désolé !.. Qu’est-ce que tu fais là ?

La première chose qu’il voulait éviter de faire, puisqu’elle y tenait tant, c’était d’utiliser son don. Il recule jusqu’au mur, sa main tâte le mur jusqu’à qu’il trouve le bouton pour ouvrir le volet de sa fenêtre. Il plisse ses yeux fatigués, l’esprit encore embrumé et tentant de s’habituer à la lumière alors que celui-ci se lève. Avant de poser ses yeux et de se rendre compte qu’elle a l’air aussi effrayée que lui un peu plus tôt. Il s’avance un peu et pose le coussin sur le lit avant de l’enjamber pour se remettre face à elle. La jeune femme était aussi à bout de souffle.

— C’est moi qui t’ai fait peur en me réveillant ?

Plusieurs questions restaient dans son esprit, et il allait falloir qu’il demande des explications : comme le fait qu’elle sache dans quel chambre il dormait alors qu’il ne lui avait rien dit à ce propos. Est-ce que c’était si important pour qu’elle se permette de débarquer comme ça au petit matin ?
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mer 22 Juin - 0:37
           

Les yeux grands ouverts, presque aussi terrifié qu’elle mais il activa son don et les mains noires s’éloignèrent lentement de son cou, lui permettant de respirer. Angus roula sur son lit, utilisa son oreiller comme défense, mais le monstre était parti, parti se cacher dans les recoins sombres des méandres du cerveau de Raven. « Non ! Je ne voulais pas l’utiliser… Désolé ! Qu’est-ce que tu fais là ? » Raven voulut lui sauter au cou pour le remercier, se moquant bien que son visage ait la même allure que d’habitude, mais son rideau de cheveux tomba devant ses yeux le temps qu’elle reprenne ses esprits. La douleur était encore ancrée dans ses tripes, dans sa mémoire, mais il n’y aurait aucune marque sur son corps. Il n’y avait que le dégoût qu’elle ressentait et la terreur mentale, la douleur de ne plus pouvoir fermer les yeux. Raven comprend finalement pourquoi il n’a pas pu la voir : il fait presque nuit noire dans sa chambre. Elle a eu le temps de s’habituer à l’obscurité, alors que lui s’est réveillé subitement. Peut-être même qu'il n’a pas vu la chose qui la coursait – auquel cas elle passait pour une folle. Et il lui demandait ce qu’elle faisait là. Alors il n’avait pas vu. Se reculant contre le mur, sa main chercha le bouton des volets électriques qui se relevèrent lentement. Il posa le coussin sur le lit, retourna de son côté tandis qu’elle posait son front sur le matelas. Elle avait veillé tard le soir, de peur de s’endormir, priant pour que le monstre parte, s’enfuit, la laisse tranquille. Finalement ses paupières s’étaient fermées de douleur et elle l’avait laissé prendre le contrôle. Elle pensait que les cauchemars s’arrêteraient une fois au Centre, mais ils ne faisaient qu’empirer.

Ils étaient arrivés peu après l’accident. Elle s’était finalement convaincu qu’il s’agissait du monstre de la culpabilité qui menaçait de l’engloutir à mesure qu’elle repoussait ses limites. Persuadée qu’il finirait par l’avoir à l’usure, elle n’avait vu qu’une solution, qui n’en était pas une finalement. Angus ne pouvait pas garder ses mains sur elle et activer son pouvoir continuellement. Elle aurait certes un petit moment de répit… mais voilà que les cauchemars reviendraient à l’assaut tôt ou tard. « C’est moi qui t’ai fait peur en me réveillant ? » Elle releva lentement la tête, se fichant bien d’avoir son visage à découvert, juste heureuse de ne pas avoir été assommée, tuée, dévorée, mâchouillée une fois de plus. « Pardon. Tu ne l’as pas vu ? C’était… Enfin… » Elle ne savait pas comment le lui décrire. Tout ce qu’il avait touché de ses doigts sales serait à nouveau propre maintenant que l’illusion avait pris fin. Il n’y avait que son angoisse qui restait, poisseuse. « Je… Un cauchemar. » Raven sentit que les sanglots commençait à la prendre à la gorge. Elle n’en pouvait plus. Epuisée, au bord du gouffre, elle en avait marre de tout garder constamment pour elle. Tout ce qu’elle touchait finissait fatalement par se briser, tout comme cet embryon d’amitié qui était né entre eux, quelques mois auparavant. « Tu sais… Avec les illusions… Les cauchemars… Ils deviennent vrais. Toi tu peux les arrêter. » Alors qu’il s’approchait d’elle, elle se faufila entre ses bras comme une enfant perdue. Aujourd’hui elle était égoïste. Peut-être qu’il n’aimait pas le contact physique, peut-être qu’il s’en moquait, peut-être même qu’il la trouvait pitoyable. Elle se colla contre lui, enfouissant son nez dans son cou pour pleurer toutes les larmes de son corps. Peut-être qu’il la chasserait ensuite de sa chambre – et il aurait tous les droits, putain il était quelle heure sérieusement ? – mais elle s’en moquait. Pour le moment elle voulait juste un câlin. Le grognement du monstre s’était évanoui quand il avait utilisé son pouvoir, et juste pour ça elle l’en remercierait jusqu’à ce que la fatigue l’emporte dans le labyrinthe du sommeil.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mer 22 Juin - 1:18
           

— Pardon. Tu ne l’as pas vu ? C’était… Enfin…

Il hausse un sourcil, pas sûr de comprendre de quoi il s’agit. Qu’est-ce qu’il aurait du voir et qu’il n’a pas vu ?

— Je… Un cauchemar.

Ca le laisse encore plus sceptique. Comment un cauchemar pouvait la pousser à sortir de son quartier résidentiel et sauter sur un quasi-inconnu pour qu’il l’aide ? Il avait du mal à concevoir ce qu’il venait de se passer. Elle commence à sangloter alors qu’il pose un pied sur le sol à côté de la brune. Tout à coup, il se sent un peu dépassé et ne sait pas quoi faire pour la consoler, il a l’air bien dans l’embarras. Inaudible, il balbutie :

— Ah… Ne pleure pas…
— Tu sais… Avec les illusions… Les cauchemars… Ils deviennent vrais. Toi tu peux les arrêter.

Il ne pensait pas que son don pouvait la hanter ainsi. Et ça lui faisait un peu de la peine ; ça devait être dur à vivre, rudement angoissant et épuisant. Au fond, il se sent un peu touché qu’elle soit venue le voir à lui et pas quelqu’un d’autre, même si d’un autre côté, ça le blesse. Un coup elle lui saute dessus pour qu’il l’aide avec son don, puis le jette totalement en lui jetant à la gueule que son don lui fait du mal. Ils auraient un paquet de choses à mettre au clair plus tard, s’il ne prend pas peur, change d’avis au dernier moment puis décide de fuir une énième fois.
Angus ne s’attendait pas à ce qu’elle se jette dans ses bras aussi soudainement. Il était sacrément surpris tout de même, mais il n’en fit rien. Elle pleurait. Il ne pouvait lui faire des reproches maintenant. Il fronce les sourcils et la presse contre lui, un bras autour de ses épaules et l’autre autour de sa taille. Il pose sa joue contre le sommet de sa tête alors qu’il essaye de la calmer. Il essaye de la rassurer mais en même temps il se sent un peu gauche. Il ferme les yeux quelques instants puis les rouvre, trop fatigué pour pouvoir se le permettre. Il lui caresse les cheveux tendrement pour essayer de la consoler.

— C’est fini… Arrête de pleurer…

Elle ne pouvait pas communiquer avec lui dans cette position, mais lui le pouvait toujours. Sa voix est douce. Il finit, au bout que quelques minutes par la décoller de lui, son visage entre ces mains, comme les dernières fois. Délicatement, il essuie les larmes de Raven avec ces pouces. Et il la regarde dans les yeux, cherche à voir si elle se sent mieux, dégage quelques mèches de cheveux qui se sont collées à ses joues dans une caresse. Angus se fout royalement de son visage à moitié abimé, il y prête peu attention.

Quand il se rend compte de ce qu’il est en train de faire, il se demande s’il n’est pas trop intrusif et si Raven ne le regarde pas comme s’il en profitait trop à son goût. Il s’immobilise entièrement en quête d’un indice. Il ne voudrait pas attiser ses foudres, même s’il n’enlève pas ses mains. C’est pas qu’il veuille la chasser, c’est plus qu’il a envie de partir en courant – de se jeter dans l’océan pour se rafraîchir les idées – par tant de sollicitude.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mer 22 Juin - 1:47
           

Elle se sentait un peu idiote maintenant que le torrent de larmes s’était tari. Depuis quand n’avait-elle pas pleuré dans les bras de quelqu’un ? Dix ans, certainement. Depuis que son père était parti. Il n’y avait que lui qui savait la réconforter de cette manière. Depuis, elle n’avait plus jamais pleuré devant personne. Des larmes parfois brillaient dans son regard onyx, mais bien vite masquées par une banderole d’illusions bien affûtée. Aujourd’hui et depuis quelques années maintenant, elle savait que là, elle pouvait fermer les yeux sans prendre aucun risque. Une pensée, entêtante, continuait de la hanter. Est-ce que ses illusions avaient atteint sa mère quand elle était plus jeune ? Elle savait que certaines personnes voyaient des choses se dessiner au-dessus d’elle quand elle était assoupie. Mais est-ce que les autres pouvaient voir ce monstre ? Elle s’était crue forte, capable de contrôler son don. Depuis la dernière fois où elle avait vu Angus, elle avait effectivement fait de gros progrès. Aujourd’hui, ses pouvoirs lui échappaient seulement durant la nuit. Sauf qu’elle dormait huit heures par jour, tout de même. Il fallait qu’elle aille voir le psychologue, non ? Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Elle ne pouvait plus vivre comme ça dans l’angoisse. Elle ne savait pas si c’était le contact apaisant d’Angus qui lui faisait avoir ce genre de constatations. « C’est fini… Arrête de pleurer… - J’essaye. » Elle se rappela trop tard qu’il ne peut pas l’entendre. Alors elle rigola un moment, avant qu’une nouvelle cascade de larmes ne se déverse sur l’épaule du pauvre gars qui n’avait rien demandé. Il se retrouverait avec la peau si salée qu’il pourrait en saler un lac. Les caresses qu’il lui prodigua la calmèrent petit à petit, et finalement desséchée, il ne restait plus que le hoquet pas très glamour d’après une crise de larmes. Elle remercia un instant Dieu de l’avoir fait sourd.

Il reprit son visage dans ses mains et des sentiments contraires naquirent dans le cœur de la jeune femme. La dernière fois qu’il avait fait ça, les choses étaient bien différentes. Elle s’était sentie… utilisée, comme une vulgaire poupée de chiffon. Aujourd’hui, il l’avait sauvée de l’évanouissement et de la douleur très désagréable de la strangulation. Est-ce qu’elle pouvait le lui expliquer ? Pourquoi pas ? Elle ne savait pas. Est-ce qu’elle pouvait lui faire confiance ? Pouvait-elle seulement faire confiance à quelqu’un d’autre qu’elle-même ? Son père lui avait dit de se méfier. Elle avait l’impression de trahir sa confiance. Encore plus troublée par la proximité du jeune homme, son cœur manqua un battement lorsqu’il passa ses pouces sur ses joues pour effacer les dernières traces larmées sur ses joues. Elle pensa à son œil mais en frémit pas. Peut-être qu’il s’en moquait vraiment après tout – lui non plus de tressaillait pas en la regardant. Elle, elle le regarde d’un œil évidemment. Mais lui ne l’écoute pas avec ses oreilles, alors ils étaient quittes.

Elle posa ses paumes sur les mains d’Angus et les fit glisser lentement pour qu’il ne touche plus sa peau. Elle sent ses joues vrombir sous la chaleur de son rougissement. Elle était morte de fatigue mais si elle partait encore, elle n’était pas certaine de trouver sa porte ouverte une fois de plus. Peut-être que c’était le moment de s’expliquer. De toute façon elle n’avait jamais vraiment su démarquer les bons des mauvais moments. Il l’avait bien supportée à quatre heures du matin en panique, qu’est-ce qui pouvait être pire ? Pas grand-chose. « Tu sais… commença-t-elle en faisant bien attention à ce qu’il puisse lire les mots sur ses lèvres. J’ai longtemps voulu… Venir te voir. La dernière fois… C’était bête. Enfin, j’accepte tes excuses. Et j’aimerais que tu acceptes les miennes aussi. » Elle sentait terriblement maladroite. C’était une des seules personnes qui avait pris le temps de l’écouter et de manger une glace avec elle. Ca devait compter pour quelque chose, non ? Bien sûr elle avait commencé à discuter avec certains de ses camarades psy mais aucun n’avait la patience d’Angus. Alors voilà. Elle se moquait de la fierté, de l’honneur et de tout ce baratin, tant qu’elle récupérait un ami. Enfin « ami », c’était beaucoup dire quand l’on connaissait le prénom et le goût en glace d’une personne. Mais c’était déjà pas mal. Et puis alors qu’elle se concentrait un peu plus sur le pauvre garçon qu’elle avait tiré du lit, quelque chose la frappa de plein fouet. « Oh, tu… tu sens l’alcool. Tu as peut-être besoin de dormir si tu es sorti… On pourra en parler… un autre jour. » Elle eut un petit pincement au cœur en se disant qu’elle, elle ne savait pas ce que c’était. Mais elle ne voulait pas passer pour une victime ou se plaindre. C’était peut-être aussi un peu sa faute. Elle s’écoutait trop parfois.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mer 22 Juin - 21:56
           

Il la regarde poser ses mains sur les siennes, puis les retirer de son visage rougi par les larmes. Angus se laisse faire docilement, ne souhaitant pas répéter les mêmes erreurs avec elle. Il s’avoue à lui-même que ça lui a fait un peu de peine de la voir pleurer ainsi.

—  Tu sais… J’ai longtemps voulu… Venir te voir. La dernière fois… C’était bête. Enfin, j’accepte tes excuses. Et j’aimerais que tu acceptes les miennes aussi.

Angus soupire, plus que soulagé. Toutes ses inquiétudes et ses angoisses qui pesaient sur ses épaules jusqu’à présent s’effacent. Il se permet alors de sourire. Il est content de la retrouver, sentiment qu’il a du mal à s’expliquer. Les mots lui étaient restés longtemps en travers de la gorge, même si ce n’était pas forcément très perceptible, il était moins colérique, plus posé.

— Évidemment que je les accepte.

Il aurait voulu dire plus, mais les mots ne venaient pas. Le jeune homme avait voulu simplement voir le visage de Raven sans les illusions, au moins quand ils n’étaient que tous les deux. Il était lui aussi terriblement égoïste sur ce point-là, mais c’est peut-être l’une des choses qu’il lui tenait le plus à cœur, même s’il est totalement incapable de mettre des mots dessus. Il n’osait pas non plus le dévoiler à la principale intéressée. C’est évident qu’elle lui plaît beaucoup, et ça se voit, mais Angus n’est pas du genre à se précipiter pour ce genre de choses.

Il blêmit un peu à sa réflexion, ayant totalement oublié sa soirée de la vieille. Il avait aussi complètement omis qu’il avait littéralement compté jusqu’à trois pour s’endormir.

— Oh, tu… tu sens l’alcool. Tu as peut-être besoin de dormir si tu es sorti… On pourra en parler… un autre jour.
— Ah merde… Non, ça ira, on peut en parler maintenant. A part si tu es fatiguée aussi. Mais si tu veux qu’on fasse quelque chose, je vais me doucher.


Honnêtement, il est mort de fatigue, mais il ne veut pas la chasser comme ça alors qu’elle lui a dit qu’elle a voulu le voir pendant tout ce temps. Il se sent un peu stupide maintenant, d’avoir voulu l’éviter autant, du coup il veut profiter un peu de sa présence, si elle n’est pas trop fatiguée.

Les cris ont visiblement agité le dortoir des spéciaux et la porte de la chambre est restée ouverte. Cependant, Angus n’en a pas confiance, il n’entend pas les gens qui s’agitent, mais il ressent très bien la présence de quelqu’un qui se poste à l’encadrement de sa porte. Aussitôt, il passe un bras autour des épaules de son amie, ce qui cache une bonne partie de son visage du regard des autres ce qu’elle semble vouloir éviter.  Ils se font enguirlander, mais le jeune homme concède assez vite et s’excuse pour elle - sans pour autant l'accuser de quoi que ce soit -, essayant de le chasser rapidement. Après quoi, il laisse Raven pour fermer sa porte pour leur laisser un peu d’intimité et éviter que tout le dortoir vienne gueuler à sa porte.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mer 22 Juin - 23:29
           

« Evidemment que je les accepte. » Raven se demandait si les choses redeviendraient comme lors de leur première rencontre, lorsqu’il commençait à parler longtemps et qu’elle n’avait qu’à l’écouter plutôt que de mener la conversation. Elle avait l’impression de lui arracher chacun des mots de sa bouche. Est-ce que c’était parce que la situation était bizarre ? Parce qu’il s’en fichait ? Parce qu’il était encore vexé ? Elle regarda un peu autour d’elle, se rendant subitement compte qu’elle était dans la chambre d’Angus. Dans la chambre d’un garçon. La chair de poule la gagna quelques instants, ne sachant pas comment elle devait se comporter dans ce cas-là. Ce n’était pas indécent ? C’est en tout cas ce que lui avait dit sa mère, et répété de nombreuses fois. Elle ne devait pas se retrouver seule dans la même chambre qu’un garçon avec la porte fermée. Quoi que là, la porte était ouverte, alors, tout allait bien non ?

« Ah merde… Non, ça ira, on peut en parler maintenant. A part si tu es fatiguée aussi. Mais si tu veux qu’on fasse quelque chose, je vais me doucher. » Elle pouvait pourtant voir dans son regard qu’il n’avait qu’une envie : retourner se coucher. Un petit moment de silence flotta entre eux, et elle lâcha lentement les mains d’Angus qu’elle tenait encore depuis tout à l’heure. La fatigue l’accablait, mais elle ne voulait pas partir maintenant. Et pire que ça : elle savait que si elle partait, le monstre avait de grandes chances de revenir la hanter. Elle ne pouvait pas non plus lui demander de l’accueillir pour la nuit… Non seulement parce qu’on lui avait demandé expressément de ne pas le faire quand on l’avait éduquée, mais aussi parce qu’elle n’était pas certaine que c’était bien moral de demander ça à un garçon à leur âge.

Une seconde après il passa un bras autour de ses épaules, lui cachant le visage alors qu’un référent demandait s’ils allaient bien tous les deux. Elle voulut le remercier mais se rappela in extremis que dans cette position il était incapable de voir ses lèvres. Le référent les dispute, non seulement à cause des cris mais aussi parce qu’il n’est pas certain qu’ils aient vraiment le droit d’être tous les deux dans une chambre à cette heure de la nuit. Mais il doit bien voir que l’activité n’est pas ésotérique car il finit par tourner les talons. Angus s’excusa pour elle et à nouveau et alors qu’elle relevait la tête elle finit par le remercier de vive voix, une fois qu’il pouvait voir ses traits. Il se leva pour aller fermer la porte. « Non bin, il fait quand même nuit dehors alors… Il n’y a pas grand-chose à faire j’imagine… Et puis tu dois avoir cours demain matin. » Elle aussi, remarque. Alors qu’il revenait près d’elle, elle sentit que ses illusions commençaient à recouvrir son visage à nouveau. Elle guetta l’apparition du monstre, mais rien de tel. Lorsqu'elle perdait ses moyens, lorsque la panique s'insinuait en elle, elle svait qu'elle pouvait perdre les pédales à tout moment. Angus acceptait son visage. Il lui avait dit. Depuis ce moment, tout était devenu terrible pour elle. Parce que quelqu'un pouvait l'aimer malgré ce qu'elle avait fait. Alors qu'elle, plus personne ne pourrait jamais l'aimer.

Un mouvement attira son attention et elle riva ses yeux au plafond. De larges dessins maoris, comme ceux présents sur le corps d’Angus, virevoltèrent sur son plafond, assombrissant la pièce. Alors qu’elle voulut annihiler cette illusion idiote – venue du fonds de ses rêves où elle voyait encore les tatouages étonnants d’Angus sur son corps pâle – du sang commença à couler de son nez, indiquant qu’elle avait trop utilisé son pouvoir ces derniers temps. Quelques points noirs dansèrent devant ses yeux alors qu’elle s’allongeait sur le lit d’Angus. « Désolée, je vais juste m’allonger un moment, d’accord ? » Elle cala son dos contre le mur pour que le sang ne remonte pas au cerveau. Elle posa ses mains devant son nez, consciente que ça coulerait encore un moment avant que ça ne s’arrête. « Je retourne dans ma chambre dès que… ça ira mieux. » Et que les symboles du plafond s’arrêtent de tournoyer. Ils grossissaient à vue d’œil, virant au rouge sang, devenant du sang, poisseux, qui coulait lentement du plafond pour tomber en goulettes sur eux. « Je crois qu’il y a quelque chose qui me ronge, murmura-t-elle. » Angus et elle se trouvaient un instant auparavant sur le matelas. Ils se trouvaient désormais dans une voiture, qui avait fait plusieurs tonneaux. Toutes les vitres étaient brisées, le toit arraché. Enfoncée dans un arbre, la voiture n’était plus qu’une carcasse ouverte et sans vie, dont les roues tournaient à toute allure dans le vide. « Là… là… » Angus et Raven sont à l’arrière, et un petit corps sans vie git entre eux deux. Une longue chevelure brune semblable à celle de Raven cache le visage ravagé par les débris.

Le cœur au bord des lèvres, Raven ne sait même plus si elle rêve.
Peut-être qu’elle s’est endormie dans les bras d’Angus, et que cette illusion est dans sa tête à elle, qu’elle ne l’y a pas emmené, qu’elle ne l’a pas coincé avec elle. L’illusion grésille, car l’apprentie mutante n’a plus de force. Littéralement vidée de tout ce qu’elle avait en elle, tout s’évanouit autour d’eux et il ne reste alors que le silence de la pièce, inquiétant, pesant. Elle sent le monstre gargouiller en elle, s’évanouir alors qu’une violente migraine lui prend la tête en étau. Voilà. Un soupir de soulagement, comme si avoir dévoilé son secret, son si sombre secret, ne pesait plus sur ses épaules. « L’accident, murmura-t-elle. Je pense que je suis trop bizarre pour avoir des amis. T’as vu comment je leur fous la frousse avec mes pouvoirs idiots, hein. Oublie ce que t'as vu. Merci encore, et je ne t'importunerai plus maintenant. » Elle a pourtant l’intime conviction que désormais, le monstre resterait loin de ses rêves pour un long, très long moment. La culpabilité resterait dans un placard pour quelques mois encore. Jusqu’à ce qu’elle resurgisse à nouveau.

Elle ne pouvait pas lui imposer de voir ça. De voir les monstres, les morts, le sang qui coule du plafond. Raven avait besoin de réparer certaines choses brisées en elle avant de pouvoir ne serait-ce qu'imaginer avancer. Angus doit sortir, voir ses amis, boire de l'alcool. Pas rester avec une fille incapable de dormir parce que son passé lui pèse trop.

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J'ai actuellement : 21 ans RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. Tumblr_mvncs8P7SQ1smcsf3o3_250 Posts : 1273 Un petit secret sur moi : Angus est né avec une surdité profonde, c'est-à-dire qu'il n'a nullement la possibilité d'entendre. Quand les conditions sont réunies, il peut lire sur les lèvres et avoir une conversation (presque) normale avec les gens. Il "parle" le NZSL et l'ASL qu'il a commencé à apprendre quand il est arrivé au Centre (respectivement les langages des signes Néo-Zélandais et américain. * Sa mère est morte quand il avait 16 ans, ça l'a profondément affecté. Vu que sa famille s'est brisée en même temps qu'elle est partie, Angus n'a jamais réussi à faire complètement son deuil. * Il adore voyager. S'il apprécie de visiter les endroits touristiques, Angus préfère davantage les endroits typiques des pays qu'il visite. Il est incroyablement curieux et humaniste, de manière générale, il est très intéressé par ses semblables et aime apprendre à les connaître, partager des choses. * Il aime aussi beaucoup l'astronomie, passion que sa mère lui a légué avant sa mort. Il trouve ça très apaisant. * Depuis peu, il a adopté un Akita qu'il a nommé Vixen.

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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Jeu 23 Juin - 1:23
           

Le jeune homme est loin d’être vexé, mais il fait plus attention à comment il se comporte avec elle. Il ne veut pas tout gâcher à nouveau, surtout pour des bêtises. Il la regarde analyser la pièce, un moment, simplement content qu’elle soit là. Il est surpris quand Raven lâche ses mains, car il avait oublié qu’elle les tenait. Il se laisse un peu porter par la fatigue, son cerveau peine un peu à suivre le déroulement des évènements. Il fait de son mieux, les sourcils froncés et sa concentration menée à rude épreuve.
La brune ne bronche pas alors qu’il la tient dans ses bras. Après quoi il la remercie, il sourit joyeusement. Même s’il est fatigué, il se dit que ça vaut le coup.

— Non bin, il fait quand même nuit dehors alors… Il n’y a pas grand-chose à faire j’imagine… Et puis tu dois avoir cours demain matin.
— Mais on est samedi, tu as oublié ?
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Son sourire s’agrandit davantage rien que pour elle. Mais il s’efface quand il voit le masque d’illusion reprendre place sur son visage. Angus n’était pas certain que ça soit une bonne idée. Il se doutait qu’elle devait être épuisée et l’utiliser n’allait pas l’arranger. Les effets ne se font d’ailleurs pas attendre. La jeune femme commence à saigner du nez. Il est surpris. Il entoure ses bras, l’accompagnant jusqu’à son lit.

— Désolée, je vais juste m’allonger un moment, d’accord ?

Il ne s’oppose pas à sa demande, puisqu’il l’accompagne. Il voulait éviter qu’elle tombe et se fasse mal. Très mal. Angus fait une disparation éclair et revient avec des mouchoirs. Il en sort un du paquet et l’arrondit en le dépliant. Il prend ses mains poisseuses pour placer le mouchoir sous son nez et lui fait tenir, se fichant visiblement d’avoir du sang sur les mains.

— Je retourne dans ma chambre dès que… ça ira mieux.
— Je suis pas sûr que ça soit une bonne idée. Reste ici, je vais annuler ton don le temps que tu te reposes, si tu veux bien.


Maintenant, il ne souhaite pas utiliser son don sans son consentement. Mais éventuellement, il ne veut pas la laisser comme ça.

— Je crois qu’il y a quelque chose qui me ronge, murmure-t-elle.

L’air semble devenir gelé, il frisonne. Ça n’a rien de naturel, de normal. Angus n’a pas le temps de comprendre qu’il s’est laissé entraîner dans l’illusion de Raven. Alors que la voiture est lancée dans un tonneau, le jeune homme perd tout son souffle, totalement horrifié. Le bruit est horrible. Le bruit. Les vitres éclatent. Tout est noir.

— Là… Là…

La seconde d’après, le véhicule est immobilisé, écrasé contre un arbre. Angus tente de reprendre son souffle. Souffle qu’il entend, sans réaliser que c’est lui. Il est fébrile, irrégulier. Il tourne la tête, voit Raven à côté de lui, puis glapit en se rendant compte qu’ils ne sont seuls. Une petite fille. Il n’a pas le temps de la regarder plus que ça que l’illusion grésille puis disparait, mais il a un mauvais pressentiment. Il espère qu’il n’a pas glapit dans la réalité, sinon il espère qu’elle n’a pas entendu. Il ne sait pas trop s’il s’est aussi entendu, mais en tout cas, il a senti le son passer la barrière de ses lèvres.

Il est un peu sonné par ce qu’il vient de subir, pendant un instant, il a lui aussi le cœur au bord des lèvres. Il n’a pas eu le temps d’être traumatisé, c’était trop court, mais il a quand même eu très peur, mais au delà de ça, il a entendu des bruits. C’était très effrayant.

— L’accident, murmure-t-elle. Je pense que je suis trop bizarre pour avoir des amis. T’as vu comment je leur fous la frousse avec mes pouvoirs idiots, hein. Oublie ce que t’as vu. Merci encore, et je ne t’importunerai plus maintenant.

Angus ne va pas la laisser partir, pas cette fois. Il ne va pas l’abandonner parce que son propre cœur lui hurle de lui porter secours. Il a l’impression qu’elle crie à l’aide. Il était inquiet. Il l’avait vu, dans la voiture. C’était difficile à dire vu qu’elle avait ses cheveux devant son visage mais il est sûr que c’est elle. Il l’attrape par le poignet. Son entrave est ferme, trop ferme. Le jeune homme est très perturbé.

— Tu es sûre de vouloir affronter ça toute seule ? Je… Rien.

Il reste silencieux, décide de ne rien dire pour le moment. Il préférait attendre que la pillule passe un peu, qu’ils se reposent, d'être moins secoués. Puis il ajoute, un peu plus vif :

— Et puis comment tu peux me demander d’oublier ? C’est pas si évident ! Et décide pas de ce qui m’importune ou non. Laisse-moi choisir… S’il te plait.

Un nouveau silence s’en suit. Il s’asseoit sur son lit puis tapote le matelas à côté de lui.

— Viens t’allonger. Je ne laisserais pas tes illusions te réveiller. Tu ne risques rien. Moi non plus d’ailleurs, je l’ai presque pas utilisé cette semaine.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Jeu 23 Juin - 10:09
           

« Je suis pas sûr que ce ça soit une bonne idée. Reste ici, je vais annuler ton don le temps que tu te reposes, si tu veux bien. » Les bribes de paroles d’Angus s’effilochèrent dans les dernières illusions de Raven. Lorsque la vérité revint finalement, fade, pâle, mais beaucoup moins violente, Raven était essoufflée. Le mouchoir plein de sang, elle savait que si elle fermait les yeux, elle s’endormirait pour un siècle. Elle n’aimait pas cette sensation, d’être sans défense, sans moyen d’utiliser quoi que ce soit, mais d’un autre côté, c’était rassurant. Rassurant de voir qu’elle n’avait rien à maintenir en place, rien à se rappeler, rien sur quoi se concentrer. Juste le noir, la gorge et les sinus douloureux, l’envie d’exploser et les poignets en feu (pourquoi les poignets ? elle demanderait aux scientifiques pour en savoir plus). Les doigts d’Angus s’enroulent autour de son poignet douloureux mais les pensées de Raven sont loin, tournées vers un souvenir qu’elle semble juste découvrir. « Tu es sûre de vouloir affronter ça toute seule ? Je… Rien. » Elle tourna son regard vers lui, comme si elle ne le voyait pas, ou comme si elle le voyait pour la première fois. « Et puis comment tu peux me demander d’oublier ? C’est pas si évident ! Et décide pas de ce qui m’importune ou non. Laisse-moi choisir… S’il te plait. » Raven aurait aimé avoir le don d'amnésie, parfois.

Angus a le volcan dans son cœur et dans ses yeux. Il flamboie, s’emporte, en un claquement de doigts, pour quelque chose qu’elle n’arrive pas à comprendre. Parfois Raven se demande pourquoi elle est tellement déconnectée de la réalité, pourquoi elle ne peut pas juste comprendre ce que les autres pensent. Pourquoi ne peuvent-ils pas faire ce qu’on leur donne ? Angus s’accroche de tout son soul, sortant ses griffes, comme un beau diable et Raven ne comprend pas pourquoi. Depuis le début, elle ne lui rapporte que des ennuis ; elle s’insinue dans sa chambre, dans les pores de sa peau pour y envoyer des images décadentes, alors qu’elle ne contrôle plus rien depuis… Depuis quand, en fait ? Depuis son arrivée au Centre. Un déclencheur avait animé ses cauchemars et il fallait maintenant qu’elle trouve comment l’éteindre. « Viens t’allonger. Je ne laisserais pas tes illusions te réveiller. Tu ne risques rien. Moi non plus, d’ailleurs, je ne l’ai presque pas utilisé cette semaine. » Qu’est-ce que c’est que ce monde où les adolescents se voient octroyés des pouvoirs divins ? Si impressionnants qu’ils pouvaient manipuler les uns et les autres à leur guise ? Est-ce qu’ils méritaient vraiment de vivre alors que les autres étaient sans défenses face à leurs propres démons ? Pourquoi le Centre passait ses journées à s’occuper d’adolescents pour la plupart avec une case en moins, qui ne savaient ni d’où ils venaient ni où ils allaient ? Il y avait les dangereux, enchaînés comme des chiens, le bracelet à la cheville si ce n’était au cou, scintillant dans le noir comme une promesse de rétablissement qui n’arriverait jamais. Personne n’avait demandé à recevoir ces pouvoirs et pourtant, voilà qu’ils étaient là. Peut-être que les scientifiques du laboratoire sauraient synthétiser une sorte de remède, de cure, quelque chose pour les mutants incroyablement puissants qui ne pouvaient rien maîtriser. Ca existait, pour sûr. Heureuse de posséder des illusions au lieu du feu de l’enfer, Raven regardait Angus avait une nouvelle appréciation, comme si en lui recelait le monde des miracles, un pays des merveilles où Alice pourrait s’épanouir. Brune, Alice. Dévisagée, Alice.

« Désolée que t’aies eu à subir ça. » Elle en avait marre de s’excuser, comme une petite chose oubliée dans un placard qui s’excusait presque de vivre, de respirer, de regarder les choses et de porter un jugement. Elle voudrait partir, retourner dans sa chambre, mais elle sait que ses jambes ne tiendront pas le coup. Jamais elle n’avait utilisé telle quantité d’énergie. « Si je m’allonge, tu ne pourras plus voir mes lèvres, dit-elle simplement, hors du temps. » Ils auraient pu s’allonger face à face dans le lit, mais ça aurait été trop bizarre. Et elle n’était pas certaine de vouloir proposer un et telle idée.

Elle ne savait pas exactement ce qu’Angus avait perçu de l’illusion. Elle savait aussi qu’il ne lui poserait certainement pas de questions – mais elle, elle fourmillait. Elle ne se souvenait pas d’avoir eu un accident de voiture. Mais elle savait que dans cette voiture, c’était elle. Aucun doute là-dessus. Elle avait presque l’impression de les avoir téléportés dans un souvenir qui n’existait pas. « Tu sais, c’est la première fois que je fais une illusion si réaliste. En fait, c’est même la première fois qu’il s’agit d’une scène. » Lors des cours dispensés au Centre, on lui avait appris que se servir des souvenirs n’était pas une bonne idée, au risque de mélanger souvenir et illusion par la suite. Sauf qu’inventer une scène totalement nouvelle était trop complexe pour que les esprits le fassent de manière crédible. Alors il fallait doser les deux. Sauf qu’elle n’avait jamais essayé, non seulement parce que c’était bien trop gourmand en énergie, et qu’autant, tisser une illusion était simple, mais la défaire… Alors ils y allaient pas à pas. « Tu me racontes ta soirée ? » L’enfant perdu dans ses songes, restée à l’âge des beaux rêves tandis qu’elle se faisait grignoter par la culpabilité, sentait le manque la ronger. Les belles histoires, les contes de fée, à quinze ans on arrêtait de vous les lire, et on vous mettait la tête dans le monde. Et vous compreniez la monstrueuse erreur que vous aviez faite toutes ces années. Tout mais pas se replonger dans ce qu'elle venait de vivre. Se changer les idées, espérant les enfoncer dans un placard, pour ne plus jamais y retoucher.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Jeu 23 Juin - 20:03
           

— Désolée que t’aies eu à subir ça.
— Sois pas désolée. Éventuellement ça aurait fini par arriver.


Il écarte quelques cheveux qui se sont pris dans le mouchoir, puis il lui tend un mouchoir propre. Quand il y pense, ça aurait pu être beaucoup plus long comme illusion, beaucoup plus douloureux que ça. Même s’il lui reste la sensation de froid même si en y repensant, c’est la fatigue. Il a été très secoué sur le moment, dû à l’intensité de l’illusion, mais c’est comme s’il avait déjà oublié. L’illusion lui a bien ouvert les yeux pour la journée, a achevé de le réveiller, mais la fatigue est toujours là, quelque part.
Cependant, il se dit qu’il est forcément confronté au don de ses amis, déjà parce qu’il ne peut pas tout le temps anticiper quand l’un de ses camarades utilise son don, mais aussi parce son endurance est assez mauvaise – parce qu’il l’a utilisé pendant des mois sans s’en rendre compte. Cela devrait revenir assez rapidement s’il l’utilise de manière assez raisonnable.

— Si je m’allonge, tu ne pourras plus voir mes lèvres.
— Si tu t’allonges sur le dos je pourrais.


Il voudrait qu’elle évite d’aggraver son cas, ce qui lui importe plus que d’être capable ou non de pouvoir lire sur ses lèvres. Il l’encourage donc à le faire, puis il s’assoit sur le bord du lit à côté d’elle. Normalement il ne devrait pas y avoir de soucis comme ça. Il se surprend à apprécier le fait de s’occuper d’elle, même si elle ne doit pas apprécier autant que lui. Il est trop attentionné quand il s’agit de personnes qui comptent pour lui.

— Tu sais, c’est la première fois que je fais une illusion si réaliste. En fait, c’est même la première fois qu’il s’agit d’une scène.

— Moi c’est la première fois que j’ai entendu quelque chose de toute ma vie, fait-il un peu ailleurs. Mais c’est bien que tu perfectionnes ton don.

Angus reste totalement plat quand il le dit, mais d’un côté, il se dit que ça pourrait lui faire plaisir de le savoir, et lui donner un peu plus confiance en son don, en lui montrant qu’il peut avoir des avantages, des côtés positifs et qu’il n’est pas seulement là pour briser des gens. En même temps, c'est quelque chose très important pour lui, une sorte de première fois que personne n'aurait jamais pu lui donner. D'ailleurs elle pourrait lui faire entendre un tas de choses extraordinaire, il en est sûr, comme de la musique, puisqu’ils en parlaient la dernière fois. Du coup, il n’en veut pas du tout à Raven de l’avoir embarqué dans une de ses illusions. D’ailleurs, il ne lui en veut pas parce qu’il considère qu’il a une part de responsabilité dans ce qu’il vient de lui arriver, aussi. Il ne lui en veut pas du tout même. Même s’il meurt d’envie de lui parler de ce qu’il a vu, mais ce n’est pas forcément le bon moment pour le faire. Ils sont trop fatigués et puis il veut y réfléchir à tête reposée.

— Tu me racontes ta soirée ?

Angus est un peu surpris par le changement de sujets soudain, mais ne le montre pas plus que ça.

— Oh. On est juste allés boire un verre entre amis. Enfin plusieurs même mais c’est une autre histoire… On a beaucoup discuté et rigolé, c’était sympa. Tu pourras venir un jour, si tu veux. Ils sont gentils.

Il lui sourit. Le jeune homme se rend bien compte qu’elle est un peu difficile, mais il n’en est pas pour autant embarrassé à l’idée de la présenter à ses amis. Pas du tout même.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Jeu 23 Juin - 22:47
           

« Si tu t’allonges sur le dos, je pourrai. » Elle l’écouta, s’allongea sur le matelas tandis qu’il restait assis sur le bord du lit. Elle aimerait que les choses soient différentes. Être normale n’avait plus beaucoup de sens dans ce monde sans queue ni tête. Mais simplement pouvoir faire ce que tout le monde fait. Comme ça se passe dans les livres et les films. Pourtant elle s’en fiche, Raven. Parce qu’elle a ses rêves, parce qu’elle a ses idées. Elle a l’immonde pensée qu’Angus lui appartient dans les méandres de ses songes. Peut-être qu’ils ne sont pas amis dans la réalité, mais quand elle rêve, quand elle pose la tête sur l’oreiller, il lui tient la main et ils parlent ensemble. Il y aussi son père, sa mère, et Haileen, son amie de la fac qu’elle n’a jamais recontacté. Il y a tous ces gens qui ont traversé le paysage de sa vie sans s’y attarder, mais qui sont piégés dans son cœur parce qu’elle a leur souvenir, leur image, leur personnalité. Parfois Raven a un peu peur de cette façon de procéder – elle se demande même si elle en a le droit. Mais c’est aussi pour ça qu’elle ne pleure pas ses parents. Ils sont toujours là, avec elle, où qu’elle aille. Et pire : ils lui disent exactement ce qu’elle veut entendre. Ce n’est pas réel… qu’on pourrait lui rétorquer. Oui, et qui peut déterminer ce qui l’est de ce qui ne l’est pas ?

« Moi c’est la première fois que j’ai entendu quelque chose de toute ma vie. » Elle resta muette un instant, estomaquée par la révélation qu’il vient de lui faire. Il a entendu, alors. Elle réfléchit un instant. Elle pouvait bien supprimer certains sens en créant une illusion, alors pourquoi ne pas recréer du bruit. Une autre idée germa dans sa tête tandis qu’elle laissait ses pensées vagabonder. Elle n’avait plus de pouvoir et n’en aurait certainement pas avant un bon moment – heureusement que c’était le week-end elle n’aurait jamais supporté d’aller en cours de cette manière. Si Angus le lui demandait, elle pourrait lui créer une illusion sur mesure, à lui aussi. Peut-être qu’elle pourrait lui faire entendre des choses tout le temps. Elle n’était pas certaine de pouvoir le faire et ne voulait pas lui donner de fausses illusions – haha – avant d’avoir testé sa théorie. Quelque part au fond d’elle, elle se fit la promesse d’essayer. Elle n’avait pas encore de cobaye mais elle en trouvait bien un quelque part dans ce complexe pour s’essayer à quelques expériences. « Wahou. Et… c’était comment ? » C’était peut-être horrible pour lui, d’entendre quelques secondes, pour finalement être arraché à cet état de fait qu’il n’expérimenterait peut-être plus jamais. A mesure que les semaines passaient et qu’elle était au Centre, elle se rendait compte combien les dons des uns et des autres pouvaient être complexes, dangereux mais aussi incroyables. Peut-être qu’ils avaient un but, après tout ? Il y avait des gens qui pouvaient guérir, d’autres qui pouvaient tuer. Une sorte de justice, peut-être ? Rave se demandait juste s’il était censé de mettre cette sanction divine entre les mains de gosse à peine capable de se comprendre eux-mêmes. « Mais c’est bien que tu perfectionnes ton don. » Oui, certainement. Elle garda les lèvres closes, un peu mal à l’aise par cette rencontre embarrassante, mais pas mécontente d’être là.

« Oh. On est juste allés boire un verre entre amis. Enfin, plusieurs même, mais c’est une autre histoire… On a beaucoup discuté et rigolé, c’était sympa. Tu pourras venir un jour, si tu veux. Ils sont gentils. » Elle éclata d’un rire brisé, parce qu’elle en mourrait d’envie mais qu’elle n’était pas ce genre de fille. Elle ne voulait pas forcer les gens à subir sa compagnie. Elle ne voulait pas paraître si misérable que ça. « Non, ça va, mais c’est gentil de proposer. J'étais juste un (trop) peu curieuse. » Elle n’avait pas vraiment d’excuse pour décliner l’invitation, alors elle préféra s’abstenir. Elle aurait aimé qu’Angus parle plus, comme lors de leur première rencontre. Qu’il parle longtemps, et qu’elle se laisse bercer par la musique de sa voix. Elle avait déjà droit à Angus tout court : elle n’allait pas s’en plaindre éternellement. « Tu devrais t’allonger aussi. On rentre à deux. Et dès qu’il fait jour, je retourne dans ma chambre. » C’est une promesse jetée sur un oreiller – elle ne savait même pas si elle se réveillerait le lendemain matin. « N’hésite pas à secouer si je m’endors. Je me réveille difficilement. » Ca avait d’ailleurs souvent impressionné ses parents. Ils pouvaient la bouger, la retourner, mettre de la musique, ouvrir les volets sans qu’elle ne se réveille. Pourtant, elle était complètement empoisonnée d’insomnie. Encore un paradoxe Raven qu’ils n’avaient pas cherché à démêler. Elle se colla au rebord du matelas, allongée sur le côté et laissa une place pour qu’Angus se recouche. Il était certainement épuisé – elle pouvait le voir à ses paupières lourdes, même si ses yeux, alertes, témoignaient du contraire. En tout cas elle imaginait qu’il ne se ferait pas prier pour retourner dans les bras de Morphée.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Ven 24 Juin - 0:39
           

Raven reste silencieuse un long moment, à tel point qu’il se demande s’il n’a pas dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Mais finalement, elle prend la parole. Quand il imagine le rapport que Raven porte à son don, il ne peut pas s’empêcher qu’il pense de manière assez différente. Elle a l’air d’avoir du mal à l’accepter. Angus ne s’est jamais senti anormal. Évidemment, ils sont différents du reste de la population. Mais est-ce que cela les empêche de faire des choses « normales » ? Non. Comme toutes personnes normales, ils vont à l’école, sortent avec leurs amis ou encore tombent amoureux. C’est juste que leur quotidien ne se résume pas à quelque chose de réaliste. Alors oui, parfois, les mutants du Centre rêvent d’une vie plus calme et de l’absence d’explosions inopinées dans leur vie de tous les jours. Tout ce qu’ils vivent est bien réel, mais ça doit être plus compliqué pour Raven qui possède le don de créer des illusions. Alors qu’elle ne contrôle pas très bien son don, elle a peut-être peur de prendre ses rêves pour des réalités, des réalités pour des illusions.

— Wahou. Et… C’était comment ?
— Je sais pas trop. C’était bizarre, je ne saurais pas te dire ce que j’ai entendu dans tous les cas. Je connais pas le bruit d’une voiture, ou celui d’un chat. C’était très court en plus.


C’est très compliqué à expliquer, très confus. Mais il sait que ce n’était pas de la musique, ça ne pouvait pas en être ça, c’était trop agressif.

— Non, ça va, mais c’est gentil de proposer. J’étais juste un peu (trop) curieuse.
— Pas de problèmes.


— Tu devrais t’allonger. On rentre à deux. Et dès qu’il fait jour, je retourne dans ma chambre.
— T’es sûre ? Et pas la peine de te coller autant au bord, le lit est assez grand pour nous deux. A part si tu as peur que j’aie les mains baladeuses.


Angus esquisse un sourire narquois. Il l’embête, il le sait. Après quoi il se réinstalle dans son propre lit au côté de Raven. Il s’installe sur le côté, histoire d’être face à elle et de pouvoir lire sur ses lèvres. C’est aussi dans cette position qu’il préfère dormir. Il tire la couverture sur le haut, histoire de l’avoir jusqu’aux oreilles. L’air ne passe pas sous la couverture et donc il n’a pas froid. Le jeune homme ne cesse pas de sourire.

— N’hésite pas à me secouer si je m’endors. Je me réveille difficilement.
— Si je m’endors pas en premier, je le ferais.


Mais Angus n’a aucune intention de le faire si jamais ça arrive. Non seulement parce qu’il fera jour dans deux heures et que pour lui, elle sera encore trop fatiguée pour pouvoir retourner jusqu’à sa chambre mais aussi parce qu’il n’a pas trop envie qu’elle s’en aille maintenant qu’il sait qu’elle ne lui en veut plus. Il espère que dans le cas où il s’endormirait, elle ne s’en ira pas. Surtout que c’est d’autant plus facile pour lui de s’endormir puisque le bruit, même pas la voix de Raven ne peut le déranger.

— Je suis content que tu sois là. Je pensais que tu voudrais plus me voir.

Il pose ses doigts sur son épaule pour accompagner ses propos. C’est sorti tout seul, mais pour autant il n’en rougit pas. Malgré son caractère tempétueux, c’est quelqu’un de fondamentalement gentil.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Ven 24 Juin - 0:58
           

« Je sais pas trop. C’était bizarre, je ne saurais pas te dire ce que j’ai entendu en tout cas. Je connais pas le bruit d’une voiture ou celui d’un chat. C’était très court en plus. – Meow. » Elle miaula, en souriant. Il ne l’entendrait pas, mais ce n’était pas grave. Elle savait désormais quelle illusion elle voulait mettre au point pour lui. Peut-être que ça prendrait un jour, un mois, un an, mais un jour il entendrait le son que faisait un chat. Elle s’en faisait la promesse à elle-même, solennelle. Elle ne voulait pas lui dire, de peur qu’il ne l’attende trop longtemps. « T’es sûre ? » Non ; elle sait que rien ne pourra la réveiller avant un long, très long moment, et si elle a bien jugé Angus, elle sait aussi qu’il ne la réveillera pas non plus. Quoi que, s’il voulait inviter quelqu’un ça risquait d’être gênant. « Et pas la peinte de te coller autant au bord, le lit est assez grand pour nous deux. A part si tu as peur que j’aie les mains baladeuses. – T’es bête. Non, c’est pour que tu sois bien, et que tu aies l’impression que je ne suis même pas là. De toute façon, vu la tronche de mon pyjama… » Elle avait complètement oublié qu’elle s’était engoncée dans son pyjama préféré, héritage d’une enfance dont elle enviait tout aujourd’hui. Nala et Simba se battaient sur sa poitrine et Zazou parsemait son short qui lui servait de bas. Elle ne se mettait en pyjama qu’une fois certaine qu’elle ne se relèverait plus, et s’habillait généralement au saut du lit pour espérer avoir une journée productive.

Ils sont face à face, et il tire la couverture sur eux. Quand elle était petite, elle faisait des cabanes dans son lit, avec des couettes, des oreillers de tous les sens et c’était son royaume. Elle faisait danser les flammes de ses dragons, s’habillait en princesse et elle se souvenait qu’elle attendait son prince ou sa princesse charmante (elle n’avait jamais été très regardante, Rave). Peut-être qu’ils pourraient construire une cabane à deux, un jour. Enfin, elle n’était pas certaine que c’était le genre d’activité du jeune homme. « Si je ne m’endors pas en premier, je le ferai. » Elle espère qu’elle pourra voir ses yeux papillonner, mais elle n’a pas besoin de le regarder pour entendre le son de sa voix. Elle préféra fermer ses deux paupières, ne laissant comme témoin que les grandes balafres blanches sur la gauche, certainement déjà recouvertes par ses longs cheveux bruns. « Je suis content que tu sois là. Je pensais que tu ne voudrais plus me voir. – Il est vrai qu’avec un œil en moins, c’était pratique de t’éviter, s’amusa-t-elle. C’est gentil. Je suis contente d’être là aussi. Même si je crois que mon matelas est plus mou que le tiens. » Elle essaya de faire son petit trou dans le matelas, mais ils peuvent sentir que le creux que forme Angus depuis qu’il dort ici est bel et bien au milieu du lit, et pas sur les extrémités. « Je voulais savoir aussi. C’est quand ton anniversaire ? Je crois que les amis se font des cadeaux pour ce genre de jour. C’est un peu pour les consoler de prendre une année en plus. »

Rave sait qu’ils vont devoir reparler un jour de ce qu’il y avait dans cette illusion morbide. Angus n’est pas le genre de gars à abandonner ou baisser les bras – il ne serait pas au Centre sinon. Elle n’est pas certaine de vouloir aborder le sujet pour le moment. Peut-être qu’une nouvelle dispute éclaterait entre eux, et qu’alors ils ne seraient plus amis. Et elle ne voulait pas donner des morceaux de son cœur à des gens qui risquaient de partir. C’était idiot, bien sûr, car tout le monde risquait un jour ou l’autre de l’abandonner. Son père l’avait bien fait. Et sa mère aussi. Les deux êtres qu’elle chérissait le plus au monde s’était tourné et s’en était allé. Alors il n’y avait pas de raison pour que toutes les autres personnes rencontreraient ne fassent la même chose. Cela signifiait-il ne jamais se confier ? Ne jamais être honnête ? Toujours cacher une partie de soi ? A mesure que les jours filaient au Centre et qu’elle rencontrait des personnes merveilleuses, elle se demandait s’il s’agissait vraiment de la finalité de la vie, de cacher ce genre de choses. Peut-être que le poids était plus léger à porter quand on était deux pour le soulever. Elle avait envie de demander son avis à Angus là-dessus, mais elle ne savait pas comment le formuler. « Ma couleur préférée, c’est le bleu, lâcha-t-elle subitement. C’est la première chose que les enfants se disent à la maternelle, et leur amitié est solide. Peut-être que c’est ça, qui nous manque. »
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J'ai actuellement : 21 ans RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. Tumblr_mvncs8P7SQ1smcsf3o3_250 Posts : 1273 Un petit secret sur moi : Angus est né avec une surdité profonde, c'est-à-dire qu'il n'a nullement la possibilité d'entendre. Quand les conditions sont réunies, il peut lire sur les lèvres et avoir une conversation (presque) normale avec les gens. Il "parle" le NZSL et l'ASL qu'il a commencé à apprendre quand il est arrivé au Centre (respectivement les langages des signes Néo-Zélandais et américain. * Sa mère est morte quand il avait 16 ans, ça l'a profondément affecté. Vu que sa famille s'est brisée en même temps qu'elle est partie, Angus n'a jamais réussi à faire complètement son deuil. * Il adore voyager. S'il apprécie de visiter les endroits touristiques, Angus préfère davantage les endroits typiques des pays qu'il visite. Il est incroyablement curieux et humaniste, de manière générale, il est très intéressé par ses semblables et aime apprendre à les connaître, partager des choses. * Il aime aussi beaucoup l'astronomie, passion que sa mère lui a légué avant sa mort. Il trouve ça très apaisant. * Depuis peu, il a adopté un Akita qu'il a nommé Vixen.

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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Ven 24 Juin - 23:47
           

— Meow.

Il hausse un sourcil. Il ne comprend pas à quoi correspondent ces syllabes. Il se tourne une demi-minute dans le lit pour se mettre à l’autre bord, éteignant son téléphone qui est par terre, puis il fait de nouveau face à son compagnon de lit. Quand il y pense, il aimerait beaucoup avoir un animal. Il hésite entre un chien ou un chat, ce qui est radicalement différent, mais les deux lui font envie.

— T’es bête. Non, c’est pour que tu sois bien, et que tu aies l’impression que je ne suis même pas là. De toute façon, vu la tronche de mon pyjama…
— Non mais au stade où tu en aies tu vas finir par terre, c’est surtout ça qui m’inquiète. Et t’as cru que ton pyjama c’était un accessoire qui permet de repousser les garçons ou quoi ?


Il éclate de rire. Puis reprenant un air faussement sérieux, il dit :

— Je crois qu’il en faudra plus. Surtout avec moi.

Il passe sa main sous son oreiller pour le tirer et mieux l'installer sous sa tête. Ses paupières commencent vraiment à devenir lourdes.

— Il est vrai qu’avec un œil en moins, c’était pratique de t’éviter, s’amuse-t-elle. C’est gentil. Je suis contente d’être là aussi. Même si je crois que mon matelas est plus mou que le tien.
— Oui. Sans oreilles aussi c’est facile. D’ailleurs, si je m’endors fais gaffe, je suis envahissant.


Il s’en amuse aussi.

— Je voulais savoir aussi. C’est quand ton anniversaire ? Je crois que les amis se font des cadeaux pour ce genre de jour. C’est un peu pour les consoler de prendre une année en plus.
— Le trente-et-un mai, c’est facile c’est le dernier jour du mois de mai ! On est trop jeune pour être triste de prendre une année, on sera triste quand on aura passé la quarantaine ! Et toi ?


Il la regarde se dandiner pour s’installer avec un sourire aux lèvres.

— Ma couleur préférée, c’est le bleu, lâche-t-elle subitement. C’est la première chose que les enfants se disent à la maternelle, et leur amitié est solide. Peut-être que c’est ça, qui nous manque.
— C’est bien le bleu.

Il se redresse sur l’un de ses coudes, place sa main près de la bouche de Raven, comme s’il tenait un micro. Il est toujours tout sourire. D’habitude il ne sourit pas comme ça, du moins pas autant. Peut-être qu’il faut qu’il arrête de faire l’andouille, au risque qu’elle s’en lasse.

— T’as déposé un brevet qui prouve ça ? Quel est le lien de cause à effet d’après toi ? Moi je pense qu’on a tout ce qu’il faut. Mais si ça peut te rassurer, je dirais que ma couleur préférée c’est plutôt le rouge.

Il reste silencieux un long moment. Puis se souvient qu’il voulait demander quelque chose à Raven lui aussi :

— Au fait, comment t’as su où était ma chambre ?
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Sam 25 Juin - 0:04
           

« Non mais au stade où tu en es tu vas finir par terre, c’est surtout ça qui m’inquiète. Et t’as cru que ton pyjama c’était un accessoire qui permet de repousser les garçons ou quoi. » Elle ne voulut pas lui avouer qu’elle bougeait comme une bête enragée quand elle dormait. Non seulement c’était un peu honteux, mais en plus il lui demanderait de se rapprocher, et ça, ça… Elle se rendit compte qu’au milieu de cette envie qu’elle avait d’être là, il y avait aussi une angoisse mêlée. Celle de briser ses préceptes, bien sûr… Mais aussi l’angoisse d’aimer ça. « Je crois qu’il en faudra plus. Surtout avec moi. » Elle ne savait pas trop ce que ça voulait dire. Est-ce que c’était une manière de complimenter son pyjama ? Elle n’était pas certaine, alors elle ne préféra pas répondre, le laissant remettre son oreiller comme il lui plaisait.

« Oui. Sans oreilles aussi, c’est facile. D’ailleurs, si je m’endors, fais gaffe, je suis envahissant. – Bienvenue au club. Je pense qu’on va se battre pour la place toute la nuit alors. » Elle n’osa pas lui avouer qu’elle comptait dormir par terre si jamais il s’endormait avant elle. Certes, il n’entendait pas, mais il sentirait la pression sur le matelas changer si elle se levait – elle espérait qu’il avait le sommeil lourd. « Le trente-et-un mai. C’est facile, c’est le dernier jour du mois de mai ! On est trop jeunes pour être triste de prendre une année. On sera triste quand on aura passé la quarantaine ! Et toi ? – Rappelle-moi de ne plus être amie avec toi à ce moment-là alors, ça risque d’être déprimant. Le 21 mai. C’est facile, c’est dix jours avant le tien. » Elle nota l’information dans un coin de sa tête. Elle n’était pas certaine de le retenir. Rave avait un sérieux problème avec ce genre d’informations qui n’avaient pas vraiment de sens profond. Mais elle ferait un effort – surtout parce qu’elle lui avait demandé en premier. Ca ne se faisait pas de répéter plusieurs fois la même question. Enfin, elle croyait.

« C’est bien le bleu. – Oui… murmura-t-elle, rêveuse. » Elle aimait bien le bleu surtout parce qu’elle adorait toutes ses teintes. Il n’y avait aucune couleur qu’elle trouvait belle sous toutes les coutures. Il se redressa sur un de ses coudes, plaça sa main près de sa bouche qu’elle sursauta, et simulant le fait qu’il tenait un micro, comme un journaliste. « T’as déposé un brevet qui prouve ça ? Quel est le lien de cause à effet d’après toi ? – Eh bien, figure-toi que oui. Nous sommes dans le pays d’Amérique ! L’American dream, you know ? Je ne pourrai devenir riche qu’ici, alors qui ne tente rien n’a rien. - Moi je pense qu’on a tout ce qu’il faut. Mais si ça peut te rassurer, je dirais que ma couleur préférée c’est le rouge. – Ah, ça ne m’étonne pas tu vois. Là aussi j’ai déposé un brevet et je pense que chaque personne a un rapport très profond avec sa couleur. Tu vois, un peu comme avec son signe astrologique, hein, sale gémeau ? » Elle se souvenait ses premiers cours de physique, où son professeur leur avait demandé de calculer l’impact de la force d’une planète sur une personne sur Terre, afin de déterminer quelles étaient les réelles conséquences de l’astrologie. Conclusion : aucune. Elle décida de regarder l’anecdote à Angus, ne sachant pas trop pourquoi. En fait, Rave était tout simplement contente de pouvoir la raconter à quelqu’un, son anecdote. Son père était déjà parti à cet âge-là, et sa mère avait déjà démissionné. « Au fait, comment t’as su où était ma chambre ? » Elle sentit ses joues rougir et elle fut incapable de masquer cette réaction naturelle sous un masque d’illusions. Eh merde. « C’est peut-être parce que nos âmes sont liées ? lui répondit-elle, malicieuse. Entre gémeaux, on se repère. » C’était bien trop embarrassant de lui expliquer la vérité.
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Angus Blackburn
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Dim 26 Juin - 1:10
           

Angus le dit plus pour la complimenter elle que son pyjama, parce qu’honnêtement, il le trouve à la fois terrible et tellement chouette. Mais il ne dit rien, peut-être qu’il n’aurait pas l’air mieux s’il avait mis son tee-shirt marvel qui lui servait de pyjama d’habitude. Même si pour les mutants du Centre ça restait quelque chose d’assez ironique puisque qu’ils se trouvaient comme des x-men avec des pouvoirs totalement surnaturels. En même temps, ça restait vraiment divertissant dans la mesure où les personnages vivent quand même des vies bien plus trépidantes que les mutants du Centre.

— Bienvenue au club. Je pense qu’on va se battre pour la place toute la nuit alors.
— Ah oui ? Moi je pense que tu vas finir ensevelie sous mon poids. Ou le contraire peut-être ?


Il se met à rire rien que d’imaginer la scène. Il y voit quelque chose d’avantage comique plutôt que sensuel.

— Rappelle-moi de ne plus être amie avec toi à ce moment-là alors, ça risque d’être déprimant. Le 21 mai. C’est facile, c’est dix jours avant le tien.
— Vilaine ! Oh c’est vrai ? On a dix jours d’écart.


Le jeune homme ne perd pas son sourire. Plus il lui parle, plus il se rend compte qu’ils ont des points communs et il se sent repousser des ailes ; Raven ne lui semble plus aussi inaccessible qu’au début et ça le rend très joyeux. Son sourire s’agrandit davantage quand il la voit rentrer dans son délire.

— Eh bien figure-toi que oui. Nous sommes dans le pays d’Amérique ! L’american dream, you know ? Je ne pourrai devenir riche qu’ici, alors qui ne tente rien n’a rien.
— Moi je connais surtout le New-Zealand dream, en fait. Au fait, je t’ai dit que j’étais néo-zélandais ? D’où l’accent en fait. Mais je peux te proposer un jeu pour qu’on apprenne à se connaître et construire une amitié solide, si tu veux. Un vrai.


Il se moque un peu d’elle, même s’il a vraiment un jeu à lui proposer. Mais rien de méchant, Angus fait l’andouille depuis un moment de toute façon.

— Ah, ça ne m’étonne pas tu vois. Là aussi j’ai déposé un brevet et je pense que chaque personne a un rapport très profond avec sa couleur. Tu vois, un peu comme avec son signe astrologique, hein, sale gémeaux ?
— Attends, mais toi aussi t’es gémeaux d’abord.


Il écoute l’anecdote de Raven avec attention, même s’il ne comprend pas trop. Le jeune homme n’est pas vraiment intéressé par la physique et toutes ses matières scientifiques compliquées, mais ça a l’air de lui plaire, donc il l’écoute.

— Ca te plait la physique ? Tu voudrais en faire ton métier plus tard ?

Il se rallonge sur son oreiller, secouant un peu sa main endolorie par le poids de son propre corps.

— C’est peut-être parce que nos âmes sont liées ? lui répond-elle, malicieuse. Entre gémeaux, on se repère.
— En quoi tu penses que nos âmes sont liées ?


Il sourit, amusé. Angus la fait tourner en bourrique. Il aime ça, ça lui plaît.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Lun 27 Juin - 0:23
           


« Ah oui ? Moi je pense que tu vas finir ensevelie sous mon poids. Ou le contraire peut-être ? » Rave a presque envie de s’offusquer de cette remarque par rapport à un poids qui l’avait souvent mise mal à l’aise par le passé mais préféra laisser couler. Ce n’était pas dit méchamment et elle n’avait tout simplement pas envie de se fâcher. Et depuis qu’elle avait son pouvoir d’illusion, se retirer quelques kilos en trop était devenu une facilité qui, même si elle ne s’en servait que rarement, lui avait souvent évité quelques questions désagréables au retour de fêtes de fin d’années bien remplies. Angus riait, et ça suffisait à Raven qui fixait son regard sur ses lèvres entrouvertes. Elle aimait bien cette sensation, de savoir que l’on pouvait rendre quelqu’un, si ce n’était heureux, au moins joyeux. Elle sentait moins vide, moins seule tout à coup, alors qu’elle pouvait partager des idioties à l’aube d’une nouvelle journée sur un lit qui ne lui appartenait pas. Les héroïnes de livre faisaient souvent des pyjama party, passaient la nuit à raconter des histoires, d’amour, d’horreur, de comédie, se bataillant avec leurs oreillers, livrant quelques confessions tandis que le soleil commençait lentement à poindre à l’horizon. Et il était encore plus intrigant de savoir qu’elle faisait cette première fois en compagnie d’Angus. « Moi je connais surtout le New-Zealand dream, en fait. Au fait, je t’ai dit que j’étais néo-zélandais ? D’où l’accent en fait. – Wahou, non, petit cachottier, tu ne m’avais rien dit. Maintenant j’exige que tu me racontes comment c’était ! Tu habitais où ? Tu faisais quoi de ton temps libre ? Il y a des activités là-bas qu’on ne fait pas ici ? Si tu devais choisir ce qui te manquait le plus tu dirais quoi ? » Rave était complètement passionnée et fascinée par les voyageurs. Elle aussi aurait aimé faire le tour du monde pour découvrir toutes ces cultures, tous ces peuples, tous ces paysages qui ne demandaient qu’à être découverts. Alors si elle ne pouvait pas les vivre pour le moment toute seule, au moins elle pouvait les vivre par procuration en écoutant ses histoires. « Mais du coup… Tu ne revois plus tes parents ? lui demanda-t-elle soudainement, prenant conscience que oui, certains enfants avaient encore leurs géniteurs. »

Parfois, elle était choquée de ses propres idioties et c’était bien le cas présentement. « Mais je peux te proposer un jeu pour qu’on apprenne à se connaître et construire une amitié solide, si tu veux. Un vrai. – Hé ! Moi aussi ce sont des vrais jeux. Tss. Vas-y, propose toujours mais si c’est ridicule je dis non. Et je dis non aussi aux jeux de boissons ! » Elle préférait le mettre en garde. Premièrement parce qu’ils étaient que deux et ça allait vite tourner court, mais surtout et particulièrement parce qu’elle n’avait… pour ainsi dire jamais vraiment bu quoi que ce soit d’alcoolisé. Certes, elle avait souvent goûté auprès de ses parents parce que tous les parents faisaient ça, mais elle n’avait jamais ressenti l’envie ou même le besoin de boire après ça. Et elle était bien trop au courant des dérapages qui pouvaient avoir lieu quand certains adolescents se lâchaient un peu trop sur la boisson.

« Ca te plait la physique ? Tu voudrais en faire ton métier plus tard ? » Raven est profondément touchée qu’il lui pose la question. Parce qu’elle n’a jamais vraiment eu l’occasion d’en parler avec personne. Oh, tous ses professeurs étaient au courant bien sûr, parce qu’elle passait sa vie à coller les scientifiques pour obtenir quelques renseignements, ou alors pour leur poser des questions, pour approfondir ses connaissances. Le bibliothécaire devait être d’ailleurs le mieux renseigné par rapport à ses hésitations futures puisqu’il lui avait déniché tous les livres traitant de la biologie, de la chimie et de la physique qu’ils avaient dans leur immense Centre. Mais elle n’avait jamais eu l’occasion d’en parler avec de la famille, ou même des amis. Ce n’était pas passionnant, alors elle préférait ne pas s’attarder sur le sujet. « Oui, j’aime beaucoup. Mais je préfère la biochimie. J’aimerais devenir neurologue un jour. Ou quelque chose comme ça. » Elle n’était pas certaine d’avoir les capacités intellectuelles pour y arriver, mais elle mourrait en essayant. « En quoi tu penses que nos âmes sont liées ? » Elle lui donna un petit coup dans l’épaule en lui demandant d’arrêter de se moquer d’elle. « Ce n’était qu’une façon de parler idiot. »
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Angus Blackburn
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Lun 27 Juin - 18:16
           

— Wahou, non, petit cachottier, tu ne m’avais rien dit. Maintenant j’exige que tu me racontes comment c’était ! Tu habitais où ? Tu faisais quoi de ton temps libre ? Il y avait des activités là-bas qu’on ne fait pas ici ? Si tu devais choisir ce qui te manquait le plus tu dirais quoi ?
— Mais on a pas eu l’occasion d’en parler non plus… Je suis d’Auckland, la plus grande ville du pays et pas la capitale. Ca ressemble beaucoup à New-York mais il y a beaucoup moins de monde. J’allais à souvent à la plage ou au parc avec ma famille ou mes amis. Ou voyager. J’adore ça. Sinon je pense que les activités soient très très différentes par rapport aux États-Unis, mais c’est-à-dire que c’est très différent. Et y’a pas grand-chose qui me manque vraiment…


Il reste silencieux un moment puis ajoute :

— T’aime voyager, toi ?

Ses yeux verts se plantent dans ceux de Raven, une fois de plus.

— Mais du coup… Tu ne revois plus tes parents ?
— Non, mais de toute façon mon père travaille trop donc je le voyais pratiquement jamais. Quand ma sœur est partie à New-York je me suis retrouvé tout seul du coup. Et toi, t’es née où ?


Il est tellement habitué à l’absence de sa mère maintenant qu’il oublie d’en faire la mention. Mais inconsciemment, il y a peut-être la souffrance de devoir dire qu’elle est morte à vive voix, même s’il ne s’entend pas, et le regard des gens qui va avec. En tout cas, quand il fait sa phrase, il n’a pas l’impression d’avoir oublié quoi que ce soit.

— Hé ! Moi aussi ce sont des vrais jeux. Tss. Vas-y, propose toujours mais si c’est ridicule je dis non. Et je dis non aussi aux jeux de boissons !
— Non, pas de boissons, à part de l’eau, si tu y tiens ! En fait, c’est très simple : tous les jours, je te dis un truc sur moi que tu ne sais pas et inversement. Ca peut être sur tout et n’importe quoi : un fait, un souvenir, une révélation. Ce que tu veux, genre ta couleur préférée, mais tu me l’as déjà dit donc ça marche pas.


Le jeune homme n’a pas peur des jeux d’alcools, mais ce n’est pas pour ça qu’il boit à outrance, et qu’il y participe systématiquement. Non, des fois il n’a pas envie. Ca dépend des gens. De nouveau, Angus parle beaucoup trop, mais il est content de discuter avec Raven, de pouvoir apprendre à la connaître.

— Oui, j’aime beaucoup. Mais je préfère la biochimie. J’aimerais devenir neurologue un jour. Ou quelque chose comme ça.
— Wahou. C’est très ambitieux. Honnêtement j’ai du mal, les calculs compliqués ça me donne mal à la tête. Mais c’est super que tu saches ce que tu veux faire à peu près. Je t’encouragerais !


Pour Angus, les maths sont une science obscure. Tellement obscure qu’il a arrêté d’étudier cette matière dès qu’il en a eu l’occasion. Mais il essaye de s’y intéresser un peu pour faire plaisir à Raven, et aussi parce que ça lui paraît important de s’y intéresser un minimum. Lui ne sait pas trop encore ce qu’il va faire de sa vie, donc il est plutôt impressionné qu’elle est déjà une idée plus précise que lui de ce qu’elle veut faire de sa vie.

— Ce n’était qu’une façon de parler idiot.

Elle lui donne un coup dans l’épaule et lui demande d’arrêter de se moquer d’elle. Il sourit encore plus, les yeux rieurs.

— Qui aime bien châtie bien, c’est ce qu’on dit.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Lun 27 Juin - 19:26
           


Angus venait d’Auckland, la plus grande ville du pays, mais ce n’était pas la capitale. Apparemment, ça ressemblait beaucoup à New York mais avec beaucoup de monde en moins : ça allait lui plaire, alors. « J’allais souvent à la plage ou au parc avec ma famille ou mes amis. Ou voyager. J’adore ça.  Y’a pas grand-chose qui me manque vraiment… » Rave eut un sursaut égoïste, mais elle s’en moquait bien. Si rien ne lui manquait vraiment, il y avait des chances alors pour qu’il reste aux Etats-Unis après son diplôme. Ce n’était pas le genre de choses auxquelles les gens pensaient forcément en premier lieu, mais Raven savait combien les amitiés ou les couples pouvaient souffrir d’une distance trop grande. Enfin, pas comme si elle était certaine que leur semblant de bourgeon d’amitié survive à leurs caractères diamétralement opposés, mais Raven aimait déjà faire des plans sur la comète. « T’aimes voyager, toi ? – Je n’en ai pas encore eu vraiment l’occasion… Mais j’aimerais bien essayer. Tu as voyagé où déjà ? » Son père détestait quitter ses chevalets et ses pinceaux plus d’une journée, alors ils avaient fait quelques escapades pas loin de New York, mais ils n’allaient jamais bien loin. Elle aurait aimé voir l’Europe, l’Asie et aussi l’Amérique du Sud. Peut-être, un jour… Il devait certainement y avoir foule de mutants à découvrir tout autour du monde – elle savait aussi que malheureusement, les relations entre les divers états risquait de se détériorer à mesure que les années passaient. Peut-être même que certains voyages seraient interdits. « Non, mais de toute façon mon père travaille trop donc je le voyais pratiquement jamais. Quand ma sœur est partie à New York je me suis retrouvé tout seul du coup. Et toi, t’es née où ? – Oh, tu as une sœur ? Elle s’appelle comment ? Moi je suis new yorkaise pure souche. » Raven n’ose pas poser de question sur sa mère – son silence éloquent en dit assez long pour le moment. Elle ne peut pas le blâmer, surtout vu comment elle se comporte par rapport aux relations sur sa propre famille.

« En fait, c’est très simple : tous les jours, je te dis un truc sur moi que tu ne sais pas et inversement. Ca peut être tout et n’importe quoi : un fait, un souvenir, une révélation. Ce que tu veux, genre ta couleur préférée, mais tu me l’as déjà dit donc ça ne marche pas. » Elle eut envie de lui demander si ça signifiait qu’ils se parleraient tous les jours, mais elle avait déjà la réponse à sa question. « D’accord, dit-elle simplement, sans trop s’avancer. Ca peut être amusant. Aujourd’hui ça compte ou pas ? » Elle ne savait pas encore ce qu’elle pourrait bien lui dire, mais elle trouverait – ce n’était pas l’imagination qui lui manquait.

« Wahou. C’est très ambitieux. Honnêtement j’ai du mal, les calculs compliqués ça me donne mal à la tête. Mais c’est super que tu saches ce que tu veux faire à peu près. Je t’encouragerai ! – Ce n’est pas ma passion non plus, mais je vois plutôt ça comme un outil pour mieux comprendre le monde… Et en biologie on a un peu moins de calcul, c’est beaucoup de questionnements, de logique… Et merci. Ca fait plaisir. » Elle voulait résoudre des problèmes, des casse-tête comme on disait, et surtout, le plus intéressant de tous : les gênes mutants, les cerveaux mutants, tout ce qui entourait cette vague d’humains paranormaux doués de facultés particulières. « Qui aime bien châtie bien, c’est ce qu’on dit. » Elle leva l’œil au ciel : encore une formule toute faite qui trouvait un jour ou l’autre son opposé. « Mais ça veut dire que tu m'aimes bien alors ? le taquina-t-elle. »
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J'ai actuellement : 21 ans RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. Tumblr_mvncs8P7SQ1smcsf3o3_250 Posts : 1273 Un petit secret sur moi : Angus est né avec une surdité profonde, c'est-à-dire qu'il n'a nullement la possibilité d'entendre. Quand les conditions sont réunies, il peut lire sur les lèvres et avoir une conversation (presque) normale avec les gens. Il "parle" le NZSL et l'ASL qu'il a commencé à apprendre quand il est arrivé au Centre (respectivement les langages des signes Néo-Zélandais et américain. * Sa mère est morte quand il avait 16 ans, ça l'a profondément affecté. Vu que sa famille s'est brisée en même temps qu'elle est partie, Angus n'a jamais réussi à faire complètement son deuil. * Il adore voyager. S'il apprécie de visiter les endroits touristiques, Angus préfère davantage les endroits typiques des pays qu'il visite. Il est incroyablement curieux et humaniste, de manière générale, il est très intéressé par ses semblables et aime apprendre à les connaître, partager des choses. * Il aime aussi beaucoup l'astronomie, passion que sa mère lui a légué avant sa mort. Il trouve ça très apaisant. * Depuis peu, il a adopté un Akita qu'il a nommé Vixen.

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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Lun 27 Juin - 20:28
           

— Je n’en ai pas encore eu vraiment l’occasion… Mais j’aimerais bien essayer. Tu as voyagé où déjà ?
— On peut aller ensemble si tu veux. On peut commencer par visiter les états-unis, y’a de quoi faire je pense. Je suis déjà allé à Taïwan, au Japon, en Thaïlande. Je suis aussi allé en Australie. C’était cool.


Ce sont des souvenirs qu’il chérit de tout son cœur. Il y a rencontré des gens formidables. Il a travaillé dur pour obtenir cet argent et pouvoir partir là où il avait envie. Ca a été des moments extraordinaires. Maintenant, il a des amis autour du monde chez qui il peut s’inviter s’il en a envie. Faire des voyages lui a permis de faire son deuil, de devenir indépendant et de savoir se débrouiller tout seul. Il n’oubliera jamais ces voyages.

— Oh, tu as une sœur ? Elle s’appelle comment ? Moi je suis new-yorkaise pure souche.
— Oui, d’ailleurs elle est aussi au Centre, c’est Aélan son prénom. Elle a quatre ans de plus que moi.Et toi ? T'as des frères et soeurs ?


Il sourit. Leurs retrouvailles ici n’ont pas forcément été très roses, mais avec le temps, ils ont réapprit à s’apprivoiser et ont retrouvé la complicité qu’ils avaient perdu. Contrairement à Raven, il y a peu de questions qu’il évite. Si elle lui avait posait la question, il aurait répondu sans réelles cérémonies.

— D’accord, dit-elle simplement. Ça peut être amusant. Aujourd’hui, ça compte ou pas ?
— On va dire que non, comme on se dit déjà beaucoup de trucs.


Angus a plein de choses à partager avec elle, il suppose.

— Ce n’est pas ma passion non plus, mais je vois plutôt ça comme un outil pour mieux comprendre le monde… Et en biologie on a un peu moins de calcul, c’est beaucoup de questionnements, de logique… Et merci, ça me fait plaisir.
— De rien. Et je comprends ce que tu veux dire.


Il la trouve définitivement intéressante, comme fille, pas trop bête, pas trop apprêtée et jolie à son goût même si elle manque trop de confiance en elle, le jeune homme espère pouvoir lui en donner un peu. Bien qu’il a peur de s’investir pour rien. Juste dans un petit coin de sa tête.

— Mais ça veut dire que tu m’aimes bien alors ?
— Et si je te dis trop ?


Angus se penche légèrement vers Raven, le sourire aux lèvres. Angus est bien trop taquin lui-même pour être embarrassé par sa question. Du coup, il en rajoute une couche, et son regard dit qu’il pourrait en rajouter plusieurs d’autres si la jeune femme décide de le provoquer davantage.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mar 28 Juin - 0:57
           

« On peut aller ensemble si tu veux. On peut commencer par visiter les Etats-Unis, y’a de quoi faire je pense. » Raven eut envie de ronronner. Ses pensées tourbillonnèrent vers un road trip imaginaire. Qui n’arriverait certainement jamais, parce qu’ils n’avaient ni argent, ni contrôle sur leur pouvoir. Elle n’était pas certaine que le Centre les laisse s’enfuir, deux petits mutants ne contrôlant pas encore totalement leurs pouvoirs, pour partir en virée. Il y avait les études… Beaucoup d’excuses pour ne pas partir, beaucoup de barrières pour ne pas rêver. « Oui, ce serait bien, chuchota-t-elle. – Je suis déjà allé à Taïwan, au Japon et en Thaïlande. Je suis aussi allé en Australie. C’était cool. » Elle aurait aimé revenir avec d’autres mots que « cool ». Elle aurait aimé voir aussi ces endroits-là. Elle aurait pu lui répondre. Ah oui, j’ai aimé tel endroit. Mais moins ça. Elle aurait voulu commenter, mais elle ne pouvait rien dire. Un silence flotta entre eux, alors qu’ils étaient tous les deux perdus dans le cheminement de leurs pensées. Il tira Rave de ses pensées en indiquant qu’il avait une sœur aînée. Quatre ans de plus. Aélan, qu’elle s’appelait. Il lui demanda s’il avait des frères et sœurs. Elle eut une hésitation – quand elle était petite, son père s’amusait souvent à lui peindre une petite sœur. Sa mère, horrifiée, l’avait vue naître sous les doigts méticuleux de son père. Respirant pour la première fois comme œuvre imparfaite et bancale, elle avait boitillé longtemps jusqu’à ce qu’il rafistole ses jambes. Sa mère avait hurlé, tempêté, le conjurant d’arrêter ces bêtises, cette œuvre monstrueuse. Rave hésita un instant à dire qu’elle avait eu une sœur tuée dans l’œuf, fruit des illusions d’un père malade, qui rêvait d’une famille nombreuse. Ventre et organes déchirés par la première grossesse, dame Sharp avait été incapable de combler celui-ci. « Non… Non, pas de frère ou de sœur. » De toute façon, Raven n’aimait pas les enfants.

« J’ai juste envie de te dire que je m’appelle Raven Sharp. » Elle avait envie de savoir le nom complet d’Angus. Et oui, ça avait un sens. « De rien. Et je comprends ce que tu veux dire. » La brune hocha la tête. Rares étaient les personnes à comprendre ce qu’elle voulait dire. Peut-être parce qu’elle-même parfois n’était pas bien sûre de ce qu’elle pensait. « Et si je te dis trop ? » Rave tressaillit. Elle avait dépassé la limite. Elle sentit qu’elle n’avait pas du tout envie de continuer sur cette pente – freinant des quatre fers, érigeant un mur, bien haut. Parce que les garçons étaient taquins, il paraissait. Parce que les garçons aimaient vous faire tourner en bourrique, il paraissait. Raven ne savait pas. Raven écoutait ce qu’on lui disait, toujours. De faire attention, encore. Que les cœurs se faisaient vite piétiner dans le jeu des amours. Angus rit, taquin, parce qu’il sait le faire. Raven se contenta de l’observer, la commissure de ses lèvres, l’embrasure de ses yeux, ces oreilles qui ne pouvaient pas entendre et ce cœur qui battait dans sa poitrine. Elle aurait aimé entendre les pensées des autres. Les choses seraient plus simples. Elle pourrait se jeter les yeux fermés dans le vide, comme si rien n’avait d’importance – parce qu’au fond, il y avait le garde-fou. Là, il s’agissait juste de l’immensité de l’inconnu, le vide sous ses yeux, sous ses pieds. La peur d’être seule, ensuite, d’être abandonnée, quelque part dans un placard, comme une vieille poupée dont on se serait lassée. Raven pouvait encore sentir les doigts de carton de son père glisser sur sa joue, avant de partir. Parti où ? Dans un autre monde, peut-être. Elle ne savait plus vraiment. Depuis ses cauchemars s’étaient transformés en véritables terrains accidentés et elle en venait à mélanger les souvenirs. Comme quand vous jouez aux sept familles, mais qu’il vous manque des cartes. Vous pouviez tricher, au début. Et puis quand on vous demandait où se trouvait les dernières cartes pour finir de compléter le puzzle… « J’ai peur. » Elle regarda sa main, choisit la famille vérité. « Si tu me dis trop, j’ai peur, répéta-t-elle simplement, comme si ça n’avait pas de sens. »
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mar 28 Juin - 1:35
           

Angus a de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts. Il cligne très souvent des yeux et d’ailleurs, ces derniers lui piquent. Il se les frotte pour se soulager un peu puis les rouvre pour les poser à nouveau sur les lèvres de Raven.

— Oui, ce serait bien, chuchote-t-elle.

Le jeune garçon est motivé. Il veut vraiment voyager et visiter tous les États-Unis, mais accompagné c’est encore mieux. Il lui adresse un sourire endormi. Angus est bien trop enthousiaste, et ce n’est pas l’argent ni le fait de ne pas pouvoir contrôler ses pouvoirs qui l’empêche de faire des plans pour plus tard. Bien au contraire, demander la permission ne lui coûtera rien. Angus n’a pas un don offensif, donc il ne risque pas la sécurité de son entourage. Parfois, il a du mal à penser selon la norme sociale, si bien que ce n’est pas les études qui l’arrête, ni même l’argent.

— Non… Non, pas de frère ou de sœur.

Il retient qu’elle n’a pas de frère et sœur. Surtout des frères, en fait. Il voudrait pas se faire casser les jambes avant l’heure. Surtout qu’elle dort avec quelqu’un qui est presque un inconnu, si ça venait à se savoir, les ragots allaient partir bon train.

— J’ai juste envie de te dire que je m’appelle Raven Sharp.
— Angus Blackburn, enchanté, Mademoiselle Sharp.


Une fois de plus, il fait l'andouille, mais il n'en est pas moins sincère. Il l’embrasse sur le front brièvement avant de se remettre sur son coussin et de se transformer un cocon de couverture : la couverture lui remonte jusqu’en dessous du nez, ses bras sont bien enfoncés sous les couvertures ainsi que ses pieds. Il regarde Raven avec des yeux endormis.

— J’ai peur. Si tu me dis trop, j’ai peur.

Le temps qu’elle réponde, Angus s’est affaissé sur son coussin et s’est endormi. Ses doigts se sont doucement accrochés sur la manche de pyjama de Raven. Il suffirait d’un rien pour qu’elle le décroche pour pouvoir s’en aller dans sa chambre, mais le jeune homme ne veut pas qu’elle s’en aille. Ses traits sont détendus, son souffle léger, régulier, profond. Angus ne veut pas être laissé non plus. Il soupire dans son sommeil. Plus tard, il esquisse un sourire.
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Re: RAGUS II | Le monstre est sous mon lit. › Mar 28 Juin - 11:01
           

Raven voit les yeux d’Angus se fermer à mesure que les silences s’alourdissent. Elle sait qu’il lui suffirait juste de fermer les yeux pour s’enfoncer dans un sommeil profond mais elle tient à les garder ouvert un peu plus, même si ça lui fait mal. Son regard s’est habitué à l’obscurité mais elle voit déjà que les premières lueurs de l’aube commencent à teinter la chambre. Blackburn dort presque déjà profondément alors qu’elle laisse les sentiments contraires qu’elle ressent s’épanouir doucement. Elle trouve ça amusant que leur nom de famille veulent tous les deux dire quelque chose. Elle préfère le sien, parce qu’elle a toujours adoré les allusions au feu, mais elle n’est pas mécontente d’être une Sharp. Elle se sent un peu triste car elle sait que ce nom a pour vocation de mourir – si elle a des enfants, selon la norme sociale ils porteront le nom de famille de leur père. Et si elle n’en a pas, alors pas de descendance à qui transmettre un héritage familial. Mais tant pis. Peut-être qu’un jour elle deviendrait une neurologue de renommée, ou une grande pianiste, et que son nom de famille entrerait dans l’histoire moderne. Elle aimait bien rêver à ce genre de choses.

Pour le moment elle sentait qu’elle allait s’endormir. Angus n’avait pas entendu ses derniers propos, et ce n’était pas grave. En réfléchissant plus tard, les yeux rivés sur son plafond, elle aurait certainement regretté de lui avoir dit ça. Elle le contemple un dernier instant, avant de détacher lentement ses doigts de son pyjama. Elle fait ce qu’elle peut pour sortir du lit sans le réveiller, rajuste la couverture sur lui et s’approche de la porte. Elle lance un dernier regard à la pièce, essuie ses yeux fatigués d’avoir pleurés, et tourne la poignée de la porte pour s’en aller.

Elle va retourner dans sa chambre, dans son lit remplis de cauchemars, mais elle sait qu’elle n’en fera plus avant un petit moment. Le monstre est peut-être là, à la regarder retourner pieds nus dans son dortoir, mais quelque part son cœur est gonflé de fierté et d’orgueil – trop pour qu’il l’attaque à nouveau. En arrivant dans sa chambre, elle ferma la fenêtre par laquelle elle était sortie en courant, regardant les traces de sa chute et de sa fuite dans le sable. Elle a un moment de panique quand elle remarque que le sable a été foulé par d’autres personnes entre temps, mais elle sait que ce n’est pas le monstre qui a laissé ces empruntes dans le sable, parce qu’il n’existe pas. N’est-ce pas ?

Elle se recouche dans son lit redevenu froid, fixe un instant le poids bleu qu’elle a peint au mur, ferme les yeux et s’endort.
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