Sean Devilliers POWER OF MIND
J'ai actuellement : 24 ans Posts : 12 Avatar : Dylan O'Brien Pseudo : Paddy Sur YAP depuis le : 20/04/2017
Fiche de don Description du don :
| Ceci n'est pas une pipe [PV SKOLL] › Jeu 3 Aoû - 21:51 | |
| Sean s'ennuyait. Il s'ennuyait. Il s'ennuyait.
Depuis sont entrée dans le centre, ses journées étaient plutôt monotones. Il faisait du sport aux aurores, allait prendre une douche, partait s'entraîner, n'arrivait à rien, profitait de sa pause déjeuner pour engloutir la moitié de ce qu'il y avait dans les placards, repartait s'entraîner, seul, s'endormait sur une table et se réveillait en fin de journée. Il rentrait chez les psy, s'enfermait dans sa chambre et passait une grande partie de sa nuit à lire, dessiner et imaginer sa vie sans son don. Il sortait pour prendre des douches, également.
Il n'allait plus à la piscine depuis l'incident avec le puppy surfer et bonne humeur sur ressort. Il faisait de son mieux pour les éviter le plus possible. Il ne pouvait pas... Il ne pouvait pas les regarder dans les yeux. Pas après ce qu'il avait fait. Plus jamais d'ailleurs. Alors son tiraillement restait. Et Sean prenait plus de douches. Ses cauchemars s'étaient accrus, mais depuis deux ans il faisait avec, alors il continuait. Il avait l'air normal, il avait l'air d'aller bien. Et il allait bien n'est-ce pas ?
Il n'allait plus à la piscine, mais il allait voir une psy, tous les mercredis. Pas la psy du centre, celle de l'autre fois, elle ne pouvait rien faire pour lui, selon elle. Quand elle avait refusé de le prendre, il avait juste haussé les épaules, indifférents. Il avait vingt-quatre ans, il était adulte, pas la peine de pleurnicher parce que quelqu'un qui semblait s'intéresser à lui ne faisait que faire son travail. De manière appliquée.
Sean soupira en traînant des pieds, au beau milieu du centre. Il avait appris à être silencieux, comme ce soir, mais il était blasé et en avait marre. Sa main le démangeait de pouvoir toucher une machine, mettre en marche son outil, préparer les encre. Il y avait des jours où le bourdonnement des aiguilles se rappelait à lui, plein de nostalgie. Il ne pouvait pas rouvrir son salon tant qu'il était un danger. Concrètement, il comprenait. Mais savoir que son don était sa prison, et ses émotions ses bourreaux ne l'aidait pas vraiment. C'est pour ça que depuis quelques jours, il avait décidé d'extérioriser. Il ne parlait pas ? Certes. Il en avait marre du centre ? Autant le faire savoir.
La première fois, il avait juste peint à la gouache un futile œil sous lequel s'étendait le slogan « Big Brother is watching you ». C'était une vieille références aux débuts des télé-réalités mais il aimait partculièrement les trucs rétros et vintages. Il avait pensé s'arrêter là mais sans qu'il ne sâche vraiment comment, il s'était retrouver à peindre encore et encore sur les murs du centre. C'est ainsi que sur les murs de l'infirmerie on voyait des spermatozoïdes humanisés jouer à « un, deux, trois, soleil ! » avec le slogan « distribution gratuite de préservatifs » inscrit en dessous. Il en avait fait des plus poétiques également, les jours où le bourdonnement dans ses oreilles était plus fort. Sur le mur de la bibliothèque une nuée de livres multicolores s'envolaient vers le lointain. Au coin gauche de la porte, un tout petit « dream » gribouillé.
Il ne savait pas vraiment comment il faisait pour ne pas se faire prendre. Il ne savait même pas ce qu'il risquait. Rien ne pouvait être pire que ce qu'il vivait. Mais au moins, au moins quand il sortait peindre sur les murs du centre, il oubliait le tiraillement. Il oubliait tout et se sentait bien. Et il dormait. Sans cauchemars, correctement.
Ce soir, Sean était joyeux. Il ne savait pas trop pourquoi mais il se sentait bien. Les mains pleines de peinture rouge et marron, il regardait son nouveau chef d'oeuvre s'étaler devant ses yeux pétillants. Un casque sur les oreilles, un vieux rock à Billy pulsant dans son cerveau, le garçon sourit. Contre le mur de la cafétaria, une belle saucisse, un chapeau plat dans une main, une canne dans l'autre lui souriait joyeusement. Et le slogan ?
Ceci n'est pas une saucisse |
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