When weather has a mind on its own [Garett]

C’était le week-end, et Roxann avait besoin de s’aérer l’esprit. Elle avait passé beaucoup de temps au Centre cette semaine-là, et avait besoin de s’accorder un peu de temps pour elle. Oh oui, il était temps. Elle commençait à être de mauvaise humeur, après tout ce temps passé à l’intérieur. Elle avait donc décidé d’aller lire à Central Park avant de se faire une petite virée shopping. Le ciel gris n’invitait pas à passer l’après-midi dans le parc, mais il n’était pas menaçant non plus. *C’est bien ma veine. Le jour où je peux enfin avoir du temps pour moi, il fait moche. Pfff…* Elle se balada un moment dans l’immense espace vert, profitant de ce moment pour essayer de se détendre et de balayer sa mauvaise humeur. Elle longea la zone de protection de la vie sauvage, où elle aperçut quelques écureuils et de nombreux oiseaux dont elle ignorait le nom. Enfin, elle prit place sur un banc. Le soleil n’étant pas au rendez-vous, elle n’avait eu aucun mal à en trouver un de libre. Elle sortit le livre qu’elle avait amené, et se plongea dans sa lecture… pendant cinq bonnes minutes. Un groupe d’ados bruyants venait d’élire domicile sur le banc d’à côté. Roxann soupira. *Mais c’est pas vrai, y a pas moyen d’avoir la paix ?* Elle décida de changer de place, et partit en quête d’un endroit plus silencieux. Elle était debout depuis deux minutes, quand elle eut une impression désagréable. Elle sentait que quelque chose n’était pas normal, mais quoi ? Derrière elle, il commençait à y avoir des tensions au sein du groupe de jeunes, mais rien de bien grave. Alors d’où lui venait cette étrange sensation ? Elle inspecta les lieux autour d’elle. Tout semblait normal. C’est alors qu’elle reçut une goutte d’eau. Elle leva les yeux vers le ciel… et comprit. C’était ça, qui la tracassait. Les nuages clairs avaient été remplacés par d’autres, très sombres. Noirs, même. Elle qui essayait de chasser sa mauvaise humeur, c’était raté. En effet, difficile d’être enjouée, quand on est dehors avec un temps pareil.

« Et merde, j’ai pas pris de parapluie. »

Oups, elle l’avait vraiment dit à voix haute ? Heureusement, il n’y avait pas beaucoup de monde autour pour la prendre pour une folle qui se parle toute seule. Et, d’un coup, une autre pensée lui vint. Comment était-ce possible ? Comment le temps avait-il pu changer à ce point, en l’espace de quelques minutes ? Est-ce qu’un mutant était derrière tout ça ? Est-ce qu’une catastrophe naturelle était sur le point de se produire ? Ça se serait su, pourtant, si c'était le cas ! Alors quel était le problème ? Si ça continuait à empirer à cette vitesse, que se passerait-il ? Une citation d'Albert Einstein lui revint en mémoire. "Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire." Et il était hors de question qu'elle laisse faire ! *Tiens, me voilà d'humeur philosophe, maintenant.*

D’un coup, Roxann sentit quelque chose se poser sur sa tête, ce qui la tira de ses pensées. Elle regarda autour d’elle, tout en portant la main à ses cheveux pour voir ce que c’était. Elle reconnut le jeune homme qui se tenait près d’elle. Elle l’avait aperçu au bal de Noël. « Tiens, une tête connue ! Merci ! » Elle se dépêcha d’enfiler le sweat par-dessus son petit pull, et ne put s’empêcher de remarquer la main bandée de Garett. Ce n’était toutefois pas trop le moment de le questionner à ce sujet. Elle continua à scruter l’horizon, cherchant d’où pouvait bien provenir ce phénomène météo exceptionnel. Puis, une pensée lui vint. Elle ne connaissait pas le pouvoir de Garett. Elle fronça les sourcils, se demandant un instant s’il pouvait être l’instigateur de tout ça, puis se ravisa. Sa conclusion fut confirmée par le jeune homme lui-même.  « Mutation, non ? On devrait peut-être agir ? Avant que ça ne dégénère... » « Oui, c’est exactement ce que je me disais. » Sauf que la jeune femme ne savait pas par où commencer. Pour autant qu’elle sache, le responsable pouvait très bien être à l’autre bout de la ville. La médiation avec les jeunes mutants à envoyer au Centre était son métier. Sauf que d’habitude, elle savait qui elle cherchait. Bon… Ne pas s’affoler. Elle pouvait se baser sur ce qu’elle savait, sur les scénarios habituels de recrutement.  Généralement, il s’agissait de jeunes poussés à bout moralement ou physiquement, ou victimes d’un accident ou traumatisme. « Vu la couleur du ciel, je dirais qu’on cherche quelqu’un qui est en train de s’énerver, ou de souffrir. Quelqu’un qui est en train de se noyer, de se faire agresser, de se disputer… On peut toujours chercher dans le parc, mais il est immense… »

Soudain, Roxann se souvint du groupe de jeunes bruyant qui l’avait poussée à changer de banc, quelques minutes plus tôt. Etait-il possible qu’elle ait zappé quelque chose en les voyant, un peu plus tôt ? Elle devait en avoir le cœur net. De toute façon, il fallait bien commencer les recherches quelque part. « Viens. J’ai vu une dispute, un peu plus loin. On peut toujours aller voir… » Elle fit demi-tour, pour retourner vers le banc où elle s’était assise quelques minutes.

When weather has a mind on its own

La goutte qui fait déborder le vase△

Roxann & Garett

L'eau de pluie dégouline allégrement sur ses épaules, ses boucles blondes sont alourdies par celle-ci. Ses yeux clairs à l'iris élargies par l'ambiance sombre du ciel et ses cheveux trempés lui donne des faux airs de chiot battu. Il a beaucoup de mal à redevenir le charmeur qu'il a toujours été mais ca viendra, il n'en doute pas au fond de lui. Mais La question n'est pas là et il planque ses états d'âme au fin fond de son cerveau pour se concentrer sur le moment présent, sur le problème présent même.

Il écoute attentivement les explications de Roxann et ne peut empêcher un frisson le prendre quand elle énumère les noyades et autres désagréments de ce genre. C'est bien peu plaisant mais elle a malheureusement raison. La plupart du temps les dons se présentent quand son porteur esr en proie à une émotion forte et souvent désagréable. Il était passé par là, Roxann aussi sûrement et bien d'autre avant lui et il y en aura autant après. Ce n'est pas une loi universelle mais un fait récurant.

Alors que Garett se perd dans ses réflexions personnelles, la Lionne semble avoir une idée, elle se dirige alors vers le fin fond du parc. Chili pepper, sans un mot, la suit. Il enfonce ses mains dans ses poches détrempées et regarde devant lui, prêt à presque tout.

Quand ils arrivent près de la dispute mentionnée, plus aucun doute n'est possible. Un groupe de jeunes sont en train de hurler sur un de leur « camarade » lui-même recroquevillé au centre, hurlant, les mains sur les tempes.

-Je crois qu'on a trouvé notre mutant … Après, je n'ai aucune idée de quoi faire pour l'approcher, le calmer et pas mourir foudroyé.

En effet, la pluie tombe toujours mais l'orage grondait aussi au dessus de leur tête. Si le pouvoir du jeune était celui auquel le pyromane pensait, ils pouvaient tout les deux sérieusement craindre pour leur peau.

Il se tourne vers Roxann avec l'espoir qu'elle est plus habituée à ce genre de situation que lui parce que à part parler avec une voix douce au jeune homme qui se terre sur la pelouse qui ressemble plus à une flaque de boue qu'autre chose, il n'a aucune idée de quoi faire..

©besidethecrocodile