Partenaire de combat - Angus Blackburn

Le néo-zélandais est totalement perdu dans ses pensées, allongé sur le banc sur lequel il vient de dormir un petit moment. Il faisait un point intérieur sur cette fin d’année au Centre : sa petite amie l’avait largué, ne laissant qu’une loque derrière elle. Ceci dit, il a plutôt vite relativisé : sa nouvelle fonction au Centre ne lui laisse pas vraiment de répit et donc il n’a pas vraiment le temps de réfléchir et de se sentir vraiment triste de ne plus l’avoir. Aussi, si le jeune homme s’attristait du fait de voir des jeunes femmes l’approcher seulement pour le rajouter à un tableau de chasse déjà bien rempli, il s’est de temps en temps résolu à se laisser aller dans cette direction. Ça lui fait froncer les sourcils tout d’un coup. Il hésite entre penser qu’il était peut-être trop prude ou bien alors qu’il s’est trop laissé aller. Dans tous les cas, ce n’est pas son genre même s’il a du mal à admettre que c’est ce qu’il veut en ce moment : des relations sans lendemain et surtout non-douloureuse.

Angus voit Kyara s’approcher de lui du coin de l’œil, il tourne alors son regard vers elle pour pouvoir lire sur ses lèvres au moment où elle lui parlerait, si jamais elle décide seulement de le faire. Il la gratifie d’un rapide sourire. Il finit son point intérieurement avant qu’elle prenne la parole avec le fait qu’il a adopté Vixen, un chiot Akita absolument craquant qui lui procure beaucoup d’amour tous les jours.  

— Hey ! T’es là depuis longtemps ? demande-t-elle, essoufflée.
— A mon goût oui. Ça va ?

En effet, le jeune homme avait eu cette nuit le sommeil plutôt léger et s’était réveillé relativement tôt. Ne trouvant pas le sommeil, il a décidé de se rendre au Centre pour squatter le gymnase et s’entraîner un peu. Son entraînement de recrue avait beaucoup d’effets positifs sur son corps : il se sent beaucoup moins fatigué, mais en plus (et surtout) de ça, ça lui permet d’avoir une plutôt jolie carrure sans pour autant être excessivement musclé. Il attrape une banane qu’il a glissé dans son sac pour se faire un petit en cas.

Quand il y pense, Angus se dit que la raison de ces nuits agitées est peut-être dû à ce soir de Noël. Le jeune homme a beau s’être montré fort, en vérité, c’était dur. Pas sur le moment, mais après. Sa sœur avait eu le bras brûlé, plutôt gravement à cause d’un mutant qui avait perdu le contrôle de son don ce soir-là. Angus avait limité les dégâts : surtout, et malgré sa relation très tendue avec sa sœur, il n’en était pas au point de vouloir la mort de sa sœur. Il s’était jetée dans sa direction, abandonnant la tâche qu’il s’était attribuée. Si personne, ne lui avait donné l’ordre d’assommer le plus de mutants possible, le jeune homme avait quitté son poste. Même pour un agent spécial en formation, c’était mal.
A côté de ça, il n’en voulait pas du tout à Garett : ce n’est pas comme s’il avait pu y faire grand-chose.

— Ca va et toi ?
— Tranquille, répond-il, la bouche pleine.

Il fixe Kyara longuement tout en dégustant son fruit. Angus se fait la réflexion qu’elle n’est vraiment pas vilaine. Physiquement, elle ressemble à peu près à toutes ces filles superficielles que le jeune homme a pour habitude d’abhorrer. Mais psychologiquement, elle est totalement différente. Angus le sait ; il commence à la connaître un peu. Elle est plutôt timide. Le néo-zélandais est plutôt doué pour lire les émotions des gens sur leur visage, à deviner vaguement ce qu’ils peuvent bien penser. Avec Kyara, il a bien du mal à le faire : c’est sûrement à cause de son don ; parce qu’elle est capable d’annihiler ses propres émotions. Elle pourrait même faire pareil avec lui si jamais elle perdait le contrôle. D’un point de vue mutant, et dieu sait qu’Angus avait un intérêt fou pour eux : il avait beau en être un, il était le seul à pouvoir avoir la conscience totalement tranquille face à un mutant classé comme dangereux. Bref, ça la rendait intéressante. Si elle était moins timide, peut-être qu’il l’aurait trouvée beaucoup plus désirable qu’à l’heure actuelle.

— Ca te dirait de s’entraîner ensemble tout à l’heure ? demande-t-elle ensuite.
— Pourquoi pas, fait-il en haussant les épaules, c’est vrai que ça fait longtemps !